Les écrans au temps du coronavirus

Marie-Josée ArchambaultL’une des grandes constatations de ce grand confinement que nous vivons tous en ce moment, c’est que si la gestion du temps d’écran familial était tout un défi pour les parents en temps normal «Avant-Covid», ce n’est devenu rien de moins qu’un challenge en temps de pandémie. À la limite, un combat peut être perdu d’avance alors qu’un retour à la norme n’est visiblement pas pour demain!

Parce que je ne sais pas pour vous, mais chez nous, alors que nous sommes en télé travail depuis le 16 mars dernier, ce ne serait rien de moins qu’un euphémisme que d’affirmer que nos consommations d’écran ont littéralement explosé au cours des dernières semaines. Et que, tenter de convaincre l’Adolescent qu’il devrait occuper ses journées autrement que constamment sur des écrans alors que nous-mêmes passons les nôtres à télé-travailler – grâce justement aux écrans - c’est le cul-de-sac assuré.

Aussi, au fil des semaines, il est vite devenu évident chez nous que les écrans étaient sans doute le seul moyen qui puisse permettre à l’Ado, privé d’école jusqu’en septembre, de socialiser un tant soit peu avec ses amis. Ce faisant, il était difficilement concevable de gérer le temps d’écran tel que nous l’aurions fait en tant «normal». Plus encore alors que comme de nombreuses familles, nous avons dû, en cours de route, nous faire à cette idée qu’un semblant de continuité de la scolarité de l’Ado allait aussi passer par ce virtuel inhérent aux écrans…

Mais, même si je sais très bien que la situation actuelle est sans précédent et que pour notre santé mentale à tous, il vaut mieux lâcher un peu de lest, en tant que mère je l’avoue, je trouve très difficile de lâcher prise. Car accepter que les écrans de tous genres aient pu envahir à ce point nos vies le temps d’un printemps, j’ai l’impression que ça nous force à nous redéfinir. À revoir par exemple les limites qu’en tant que parents, nous imaginions devoir fixer. Ça impose forcément un nouveau questionnement sur les usages plus ou moins acceptables et dont les paramètres sont forcément modifiés en ce temps de pandémie définitivement hors norme.

Deux articles fascinants publiés récemment et qui traitent justement de ce changement de paradigmes dans nos usages des écrans m’ont personnellement interpellée. D’abord cet article dans The Conversation qui traite de ce qui est possiblement une redécouverte des écrans.  Et cet autre article qui dans le New York Times en mars dernier, questionnait à savoir si dans les faits, la crise du conoravirus ne signait pas tout simplement la fin du débat sur le temps d’écran, ceux-ci ayant définitivement remporté le combat.

Bien sûr, je n’ai pas de réponse pour l’heure. Seul l’avenir nous dira si cette victoire du temps d’écran sur nos vies sera permanente. Ou bien si elle n’aura été que l’un des symptômes de cette époque Covidesque.

 

Pour en savoir plus :

Ressources sur le temps d’écran

Explication des nouvelles et de la couverture médiatique

Activités à faire avec votre famille