YouTube est une fenêtre ouverte sur un monde de merveilles. On peut y trouver d’innombrables vidéos de qualité se voulant éducatives, divertissantes ou inspirantes. Mais parmi les vidéos de chats et les clips de Kid President, on peut aussi se heurter à des atrocités. La question est de savoir comment nous, en tant que parents, pouvons-nous nous orienter dans les eaux troubles de YouTube?
La télévision, la musique et les films font partie intégrante de la vie des jeunes depuis des générations, et Internet n’a fait qu’intensifier la situation en nous les offrant directement dans nos foyers, légalement et illégalement.
Une relation de longue date existe entre Internet et le sexe. D’aussi loin que les années 1980, Usenet et les systèmes de babillard électronique locaux étaient utilisés pour partager des fichiers texte pornographiques et des images grossières, et les gens se servaient des médias numériques pour établir et entretenir des relations en ligne. Toutefois, les estimations portant sur le volume de trafic en ligne et le contenu à teneur sexuelle ont tendance à être exagérées[1] et notre nouveau rapport – La sexualité et les relations amoureuses à l’ère du numérique – tiré du sondage d’HabiloMédias Jeunes Canadiens dans un monde branché, mené auprès de 5 436 élèves, montre que la sexualité et les relations amoureuses n’occupent qu’une place relativement petite dans la vie en ligne des jeunes Canadiens.
Parmi les enjeux récents associés à la technologie numérique, peu n’enflamment autant l’imagination du public que le sextage. Peut-être est-ce parce qu’il combine des éléments de la panique morale classique à des préoccupations modernes, qualifiées de « technopanique », à propos de la moralité de nos enfants – en particulier celle des jeunes filles – et de l’impact potentiel de la technologie sur la croissance, le raisonnement et le comportement. Bien entendu, comme pour la plupart des cas de panique, le problème est beaucoup plus compliqué et moins sensationnel que nous ne le percevons. S’il est peu probable que nos inquiétudes à l’égard du sextage paraîtront un jour, en rétrospective, aussi absurdes que les craintes qu’avaient nos grands-parents à propos de la criminalité dans les bandes dessinées, les nouvelles données d’HabiloMédias indiquent que nous devrions revoir en profondeur un grand nombre de nos opinions et hypothèses sur le sujet.
Cela fait bientôt 15 ans que Mark Prensky a inventé le terme « enfants du numérique » pour décrire les jeunes ayant grandi avec Internet et les médias numériques. En fait, les enfants nés l’année de la publication de son livre sont maintenant au secondaire. Si, pour beaucoup de gens, l’image des jeunes naviguant comme des poissons dans l’eau sur les plateformes numériques persiste – ainsi que celle des adultes, les parents particulièrement, considérés (souvent par eux-mêmes) comme complètement dépassés –, il reste à savoir si cette perception correspond vraiment à la réalité. Les jeunes Canadiens ont-ils réellement des connaissances numériques de base ? Et s’ils ne sont pas des « enfants du numérique » qui acquièrent leurs compétences sans effort par eux-mêmes ou grâce à leurs pairs, les élèves apprennent-ils ce qu’ils ont besoin de savoir de leurs parents ou de leurs professeurs ?