Normes fondamentales de l’industrie de l’information

Le journalisme est encadré par un ensemble de normes qui reflètent le rôle qu’il aspire à jouer dans la société, même si celles-ci sont sans cesse débattues et remises en question. Il existe cependant des pratiques établies qui guident le fonctionnement de l’industrie.

Attribution et sources

Pour assurer la crédibilité d’une information, il est essentiel de savoir d’où elle provient. Les sources citées sont des personnes qui ont accepté de s’exprimer officiellement, c’est-à-dire que leurs propos peuvent être cités et attribués. Une conversation entre un journaliste et une source n’est considérée officieuse que si les deux parties en conviennent avant qu’elle ne commence.

Il arrive que des articles comportent des citations ou des informations provenant de sources anonymes ou non identifiées (le journaliste et le rédacteur ou producteur savent qui elles sont). Dans certains cas, on accepte de ne pas divulguer le nom de la personne (ou toute autre information permettant de l’identifier) si cela la met en danger ou si elle risque de perdre son emploi. Si la personne n’est pas nommée mais qu’un contexte explique pourquoi elle constitue une source fiable (par exemple « un représentant du gouvernement »), on dit qu’elle est citée sous couvert d’anonymat.

En général, un journaliste cherche à obtenir au moins une source officielle ou deux sources anonymes distinctes pour confirmer une information. Si des éléments importants ne peuvent être corroborés, l’article peut être abandonné.

Rubriques

Une rubrique désigne le domaine ou le thème précis auquel appartient un article : politique, criminalité, santé, sport, économie, etc. Tout sujet qui s’inscrit dans l’une de ces rubriques est plus susceptible d’être considéré comme « digne d’intérêt ». Les journalistes se spécialisent souvent dans une ou deux rubriques; dans certains cas, celles-ci deviennent de véritables sous-genres, comme l’actualité criminelle ou l’actualité en santé et en sciences, avec leurs propres figures narratives et normes qui influencent la manière dont l’information est traitée. Ainsi, un journaliste affecté à la rubrique criminelle pourrait, par exemple, aborder la question de l’itinérance principalement sous l’angle des « irrégularités », à régler par des arrestations pour intrusion, plutôt que comme un problème économique nécessitant davantage de logements abordables[1].

Pour repérer les rubriques couvertes par un média, il suffit de regarder les signatures, où le nom du journaliste est suivi de sa spécialité, comme « journaliste tech » ou « correspondant à l’hôtel de ville ».

Impartialité et objectivité

L’objectivité est l’une des normes fondamentales du journalisme et constitue un pilier de la fiabilité d’une source d’information. Dans certains cas, des choix qui pourraient sembler relever d’un parti pris, comme l’usage de la voix passive ou l’omission du sujet d’une phrase, traduisent en réalité cette recherche d’objectivité, lorsqu’on ignore encore qui ou quoi est responsable. Ainsi, un titre tel que « Dix morts dans une explosion » peut refléter cette approche tant que les causes ne sont pas établies[2].

Cependant, cette conception de l’objectivité est critiquée : elle tend à exclure les voix minoritaires, à maintenir un faux équilibre qui légitime des contre-vérités, et elle est façonnée par une « sensibilité et une vision du monde d’hommes blancs issus de la classe aisée ». Certains critiques estiment que donner la priorité à l’objectivité a conduit à un « point de vue de nulle part »[3], où les journalistes font des efforts démesurés pour éviter de paraître exprimer un point de vue[4]. Or, même des faits rapportés objectivement peuvent orienter un débat. Ainsi, présenter comme un fait objectif qu’« il y a une pénurie de gardiens de prison » plutôt que de dire qu’« il y a trop de prisonniers » revient à prendre position dans un débat politique majeur[5]. De même, mentionner la race, la religion ou l’identité de genre d’un suspect d’une affaire criminelle peut répondre au critère de vérité objective, mais laisse entendre que ces éléments sont pertinents pour comprendre le crime. Imaginez un article titrant : « Ce matin, près de la fontaine Buckingham, un analyste financier de Morningstar a tué un mécanicien de United Airlines. » On supposerait naturellement que leur emploi est lié à l’affaire, autrement, pourquoi le mentionner[6]?

Beaucoup estiment aujourd’hui que le journalisme est, par nature, politique, mais qu’il ne doit pas être instrumentalisé. Selon Wesley Lowery du Washington Post, le rôle du journaliste est d’être « un militant de la vérité, en faveur de la transparence et au service de la reddition de comptes[7] ». Le chercheur en journalisme Jay Rosen ajoute : « Si, en accomplissant sérieusement le travail journalistique : enquêter, rapporter, vérifier, maîtriser un domaine, vous développez un point de vue, l’exprimer ne diminue pas votre autorité. Cela peut même la renforcer. »[8] De plus en plus, on considère que « la transparence est la nouvelle objectivité », ce qui suppose de rendre publiques des informations sur la structure des médias, les dons politiques ou même les partis pris des journalistes[9].

L’impartialité consiste, elle, à représenter équitablement toutes les parties prenantes sans traitement préférentiel. Pourtant, des études montrent que jeunes et moins jeunes, femmes et partisans politiques perçoivent souvent la couverture médiatique des « gens comme eux » comme injuste[10]. Le journalisme de proximité temporaire, tel que le programme de Radio-Canada qui installe temporairement des bureaux un peu partout au pays, vise à immerger les journalistes dans des communautés mal desservies pour y établir des relations, gagner la confiance et révéler des histoires locales, pour compenser les reportages réalisés par des envoyés spéciaux, qui manquent de contexte local[11].

Les sphères de Hallin

Le modèle des trois « sphères » du journaliste et chercheur en médias Daniel Hallin permet de cartographier les normes souvent implicites et inconscientes qui déterminent si un sujet est jugé digne d’intérêt médiatique. La sphère du consensus regroupe les idées tellement largement acceptées qu’elles n’ont pas besoin d’être débattues; la sphère de la déviance comprend celles qui sont tellement rejetées qu’elles n’ont pas à l’être non plus; et la sphère de la controverse légitime rassemble les idées considérées comme méritant d’être discutées dans les médias, dans la conversation courante et dans le débat politique[12]. La sphère à laquelle une idée ou une position est rattachée joue ainsi un rôle majeur dans l’influence des médias sur la mise à l’agenda[13]

Publicité native, « pink slime » et mirages de l’information

La publicité native, aussi appelée publireportage ou contenu commandité, est du contenu promotionnel conçu pour imiter le travail éditorial d’un média d’information, donnant ainsi une apparence de crédibilité journalistique au message de l’annonceur. Des études montrent qu’un grand nombre de personnes ne reconnaissent pas la publicité native comme étant de la publicité[14].

Le terme « pink slime » désigne des sites d’information de piètre qualité qui imitent les véritables médias d’information locaux, mais qui publient surtout du contenu automatisé ou superficiel, souvent guidé par des objectifs partisans présentés comme de l’information communautaire. Ces sites exploitent la confiance envers le journalisme local en proposant une couverture superficielle, parfois financée par des intérêts politiques cachés, et manquent souvent de transparence quant à leur propriété et à leur financement. Dans le paysage de l’information locale, certaines entreprises, comme des acteurs de l’industrie pétrolière, financent des sites qui remplacent ou absorbent des médias d’information locaux[15]. Ces « mirages de l’information » peuvent bien présenter des faits, mais « le contexte, le cadrage et les omissions finissent par donner une image très différente » de la réalité[16]. Dans les deux cas, l’apparence de nouvelles locales teintées de partisanerie constitue un signe clair qu’une source d’information est compromise.

Partisanerie et biais

Les biais sont souvent perçus comme une raison de se méfier d’une source[17], mais en réalité toutes les sources en comportent, à des degrés divers. Certains sont particulièrement difficiles à repérer, car ils se traduisent surtout par ce qui n’est pas inclus. Comme l’a exprimé Margaret Gallagher : « Ce qui compte profondément, c’est qui et quoi sont sélectionnés pour apparaître dans la couverture médiatique, et comment individus et événements y sont représentés. De même, il importe de savoir qui est laissé de côté et ce qui n’est pas couvert. »[18] Ainsi, même si les femmes représentent aujourd’hui 41 % des journalistes dans les médias canadiens, elles ne constituent que 31 % des personnes faisant l’objet de reportages[19]. La même étude a révélé qu’à l’échelle mondiale, « l’invisibilité relative des femmes dans les médias traditionnels s’est transposée dans les plateformes d’information numériques : seulement 21 % des personnes figurant dans les articles en ligne et les publications d’actualité sur Internet sont des femmes[20]. » De même, les trois quarts (75,5 %) des journalistes canadiens s’identifient comme Blancs, contre seulement deux tiers (68,8 %) de la population générale[21]. Les groupes marginalisés peuvent aussi avoir de bonnes raisons de se méfier des grands médias, compte tenu de leur longue histoire de marginalisation et de stéréotypisation. Une étude a ainsi montré que les Afro-Américains considèrent que la couverture médiatique des personnes noires est trop souvent négative, sélective et stéréotypée[22].

Le risque, toutefois, de se concentrer uniquement sur les biais est que les consommateurs d’information en viennent à rejeter toutes les sources sauf celles dont les biais correspondent aux leurs[23]. Certains chercheurs ont constaté que cette habitude a donné lieu à « des ensembles concurrents de “faits” et d’interprétations de ces faits, alimentant des désaccords croissants sur des enjeux clés et semant la confusion entre ce qui relève de l’opinion et ce qui relève du fait[24]. » Cela peut aussi expliquer pourquoi une majorité d’Américains considèrent que l’expression « fausses nouvelles » peut parfois (51 %) ou toujours (28 %) s’appliquer à des informations exactes, mais qui présentent le sujet sous un jour négatif, et pourquoi ils estiment en même temps qu’il y a trop de sources d’information, mais pas assez pour dépasser leurs propres biais[25].

Cela peut résulter de ce qu’on appelle le biais hostile des médias, qui pousse souvent les personnes de part et d’autre d’un débat à percevoir la couverture comme défavorable à leur camp[26], alors qu’en réalité, la plupart des médias reflètent moins les positions de leurs propriétaires ou de leurs annonceurs que celles de leur audience[27]. Beaucoup de consommateurs d’information jugent d’ailleurs important que leurs sources partagent leurs opinions politiques, ce qui révèle une relation complexe entre factualité et biais perçu[28].

Pour corriger cette mauvaise compréhension de ce qu’est un biais, il faut encourager les consommateurs non pas à rejeter les biais, mais à « comprendre l’information dans son contexte, à saisir les motivations et les intérêts (quels qu’ils soient) derrière la production de l’actualité, et à voir comment celle-ci s’articule avec d’autres idées[29] ». Plutôt que d’écarter une source parce que son biais diffère du vôtre, un meilleur critère de fiabilité consiste à vérifier si ce biais compromet sa couverture (par exemple en se montrant moins critique envers des articles qui le confortent ou en ignorant ceux qui le contredisent), et à observer les mesures qu’elle prend pour reconnaître et atténuer son biais. Un chroniqueur d’opinion est censé avoir un point de vue, mais un article d’information ou d’analyse ne devrait pas être biaisé. En revanche, un média qui met systématiquement de l’avant une seule perspective peut, lui, être considéré comme biaisé.

Il est important de distinguer les sources partisanes, qui peuvent exprimer un point de vue marqué dans leurs contenus d’opinion et présenter un certain biais dans leur cadrage, tout en respectant néanmoins les normes professionnelles de précision et d’objectivité, des sources hyperpartisanes, qui les ignorent au profit de leurs positions politiques[30]. Une façon de faire la différence consiste à se demander quel est le public visé : si un média ne peut séduire que des personnes situées d’un seul côté d’un enjeu, il s’agit d’une source hyperpartisane. Si l’on peut imaginer qu’au moins un quart de de son audience n’adhère pas à ses opinions, il s’agit d’une source partisane.

The Wall Street Journal et Mother Jones sont de bons exemples de médias ouvertement partisans, mais dont la couverture de l’actualité demeure généralement impartiale et complète. Il faut certes garder leur biais partisan à l’esprit lorsqu’on les lit, par exemple, la quasi-totalité de la couverture du Journal est cadrée comme des sujets « économiques », mais, contrairement à une source hyperpartisane, ces médias méritent une lecture critique.

Vérité et exactitude

Une norme fondamentale du journalisme consiste à vérifier l’exactitude des affirmations, des informations et des sources, notamment par une rigoureuse vérification des faits. On attend des journalistes qu’ils fassent preuve de scepticisme à l’égard de leurs sources et qu’ils aident les citoyens à distinguer le vrai du faux[31]. Toutefois, si l’exactitude est essentielle, « un reportage peut être 100 % exact sur le plan factuel sans être pleinement véridique[32] », car la vérité dépasse la simple accumulation de faits. Le bon journalisme vise à fournir « la meilleure version possible de la vérité[33] ».

Professionnalisme et expertise

Les codes et normes professionnels permettent de distinguer les journalistes, qu’ils travaillent pour des médias traditionnels ou qu’ils soient des indépendants fiables, des sources non fiables[34]. L’une des principales responsabilités des producteurs d’information est de vérifier les affirmations et d’examiner les preuves pertinentes, mais aussi de « reconnaître leurs erreurs lorsqu’ils en commettent[35] », démontrant ainsi leur intégrité journalistique.

Le processus de reportage

Un journaliste peut trouver un sujet de différentes façons. Parfois, il reçoit un communiqué de presse concernant, par exemple, une manifestation, une découverte scientifique ou la publication d’un article de recherche. D’autres fois, il apprend qu’un événement se déroule par l’entremise d’une source, d’un collègue ou même des médias sociaux. En général, c’est le rédacteur en chef (dans la presse écrite ou en ligne) ou le producteur (en télévision) qui décide si le sujet mérite d’être couvert. Souvent, une réunion a lieu tôt dans la journée, au cours de laquelle journalistes, rédacteurs et producteurs discutent des sujets à traiter.

Si le sujet est retenu, le journaliste entreprend la rédaction. Il effectue des recherches et interroge les personnes concernées. Une fois le texte rédigé, le rédacteur en chef ou le producteur le révise et peut demander des modifications. De nombreux médias emploient aussi des vérificateurs de faits, dont le rôle est de contrôler tous les éléments importants de l’article. En règle générale, toute personne mentionnée dans l’article a l’occasion de réagir avant sa publication.

Enfin, un secrétaire de rédaction rédigera le titre. Sa tâche est d’attirer l’attention du lecteur en résumant les éléments les plus intéressants de l’article en aussi peu de mots que possible.

Les agences de presse

Les agences de presse ou de syndication, comme Reuters ou La Presse canadienne, constituent un rouage essentiel de l’industrie de l’information. Elles produisent des reportages originaux qu’elles concèdent ensuite sous licence à d’autres médias, lesquels peuvent parfois y ajouter du contenu supplémentaire. Il est important que les jeunes comprennent que, lorsqu’ils voient le même article publié dans plusieurs médias différents, il ne s’agit pas d’une collusion ni d’un complot, mais simplement du fait que ces médias diffusent tous une dépêche issue de la même agence de presse.


[1] Karakatsanis, A. (2025) Copaganda. The New Press.

[2] Matuskura, N. (2005) On Passives Occurring in Newspaper Headlines.

[3] Eddy, K. A., & Fletcher, R. (2024). Exploring perceptions of fairness in news coverage across 45 countries. Journalism, 14648849251362459.

[4] Rosen, J. (2010) The View from Nowhere: Questions and Answers. PressThink.

[5] Golding, Y.T.R. (2025) The Media’s Role in Spreading Copaganda. Columbia Journalism Review.

[6] Ludwig, J. (2025). Unforgiving Places: The Unexpected Origins of American Gun Violence. In Unforgiving Places. University of Chicago Press.

[7] Quoted in Blanding, M. (2018) Where Does Journalism End and Activism Begin? Nieman Reports.

[8] Rosen, J. (2010) The View from Nowhere: Questions and Answers. PressThink.

[9] Downie, L., & Heyward A. (2023) Beyond Objectivity: Producing Trustworthy News in Today’s Newsrooms. Walter Cronkite School of Journalism and Mass Communication.

[10] Eddy, K. A., & Fletcher, R. (2024). Exploring perceptions of fairness in news coverage across 45 countries. Journalism, 14648849251362459.

[11] Todd, Z. (2020) Pop-up journalism: the CBC’s low-budget solution for under-reported regions. Reuters Institute.

[12] Hallin, D. C. (1989). The “Uncensored War”: The Media and Vietnam. New York: Oxford University press. pp. 116–118. ISBN 0-19-503814-2.

[13] McCombs, M. E., & Shaw, D. L. (1972). The agenda-setting function of mass media. Public opinion quarterly, 36(2), 176-187.

[14] Westervelt, A., & Green M. (2023) Leading News Outlets are Doing the Fossil Fuel Industry’s Greenwashing. The Intercept.

[15] Anderson-Davis, S. (2024) “Pink Slime Journalism” and a history of media manipulation in America. Columbia Journalism Review.

[16] Dhanesha, N. (2024) How NPR and Floodlight teamed up to uncover fossil fuel news mirages across the country. NiemanLab.

[17] Newman, N & Fletcher R. (2017) Bias, Bullshit and Lies: Audience Perspectives on Low Trust and Media. Reuters Institute for the Study of Journalism.

[18] (2021) “Who Makes the News: Global Media Monitoring Project.” World Association for Christian Communication.

[19] (2021) “Who Makes the News: Global Media Monitoring Project.” World Association for Christian Communication.

[20] (2021) “Who Makes the News: Global Media Monitoring Project.” World Association for Christian Communication.

[21] (2023) Canadian Newsroom Diversity Survey: Final Report. Canadian Association of Journalists.

[22] (2023) Black Americans’ Experiences with News. Pew Research Center. < https://www.pewresearch.org/journalism/2023/09/26/black-americans-experiences-with-news/>

[23] Kavanagh, J & Rich M.D. (2018) “Truth Decay: An Initial Exploration of the Diminishing Role of Facts and Analysis in American Public Life.” RAND Corporation.

[24] Kavanagh, J & Rich M.D. (2018) “Truth Decay: An Initial Exploration of the Diminishing Role of Facts and Analysis in American Public Life.” RAND Corporation.

[25] (2018 ) “American Views: Trust, Media and Democracy.” Knight Foundation.

[26] Hansen, G. J., & Kim, H. (2011). Is the media biased against me? A meta-analysis of the hostile media effect research. Communication Research Reports, 28(2), 169-179.

[27] Galeazzi, A., Peruzzi, A., Brugnoli, E., Delmastro, M., & Zollo, F. (2024). Unveiling the hidden agenda: Biases in news reporting and consumption. PNAS nexus, 3(11), page 474.

[28] Eddy, K., et al. (2025) What is news? How Americans decide what ‘news’ means to them – and how it fits into their lives in the digital era. Pew Research Center.

[29] Malik, M., Cortesi S. and Gasser U. (2013) ”The Challenges of Defining ‘News Literacy.’” Berkman Center for Internet & Society, 2013.

[30] Bhadani, S., Yamaya, S., Flammini, A., Menczer, F., Ciampaglia, G. L., & Nyhan, B. (2022). Political audience diversity and news reliability in algorithmic ranking. Nature Human Behaviour, 6(4), 495-505.

[31] Ashley, S. (2019). News literacy and democracy (p. 218). Taylor & Francis.

[32] Weiner, Eric. (2022) The Media Is Biased, But Not in the Way You Think. Medium.

[33] Bernstein, C. (2017) Remarks to the White House Correspondents’ Association.

[34] Benton, J. (2022) Is “resistance journalism” about practices or power? NiemanLab.

[35] Ashley, S. (2019). News literacy and democracy (p. 218). Taylor & Francis.