News : Introduction

La façon dont nous recevons l’information a changé de manière radicale avec l’arrivée d’Internet. Si la télévision demeure la principale source d’information pour l’ensemble des Canadiens, les plus jeunes se tournent surtout vers les médias sociaux. Ce changement signifie que les gens dépendent moins des médias traditionnels pour décider des sujets à couvrir et davantage de ce que leurs amis partagent ou de ce que les algorithmes des médias sociaux leur recommandent. Par conséquent, l’on s’inquiète de plus en plus du fait que les nouvelles reçues ne soient pas vérifiées ou manquent d’objectivité.

Qu’est-ce qui fait une actualité?

Les médias d’information doivent constamment déterminer ce qui est « digne d’intérêt médiatique ». Traditionnellement, une nouvelle est jugée digne d’intérêt lorsqu’elle est inhabituelle, qu’elle comporte du conflit ou du drame, qu’elle est récente ou qu’elle a une large portée avec des conséquences pour de nombreuses personnes. Les nouvelles ayant un impact négatif sont souvent considérées comme plus dignes d’intérêt. D’autres critères entrent aussi en compte, comme la proximité (dans quelle mesure l’événement touche directement le public) et la notoriété (lorsqu’il concerne des personnalités publiques).

Les sous-genres de l’actualité

On distingue généralement deux grands types de nouvelles : les informations choc (événements urgents tels que des actualités criminelles ou politiques) et les informations courantes (sujets moins urgents tels que le divertissement ou le style de vie). L’actualité peut aussi être répartie en différentes « rubriques » comme les affaires, le sport ou la politique. Certaines de ces rubriques, telles que l’actualité criminelle ou l’actualité en santé et en sciences, sont devenus de véritables sous-genres avec leurs propres figures narratives et normes.

L’actualité criminelle : ce sous-genre est populaire en partie parce qu’il est peu coûteux et facile à couvrir. Il se concentre sur des crimes rares, sensationnels et violents, plutôt que sur des infractions plus courantes contre les biens ou sur des enjeux systémiques comme la criminalité en col blanc. Cette focalisation peut fausser la perception du public et accentuer la peur du crime. La couverture médiatique de ces faits recourt également à un langage qui tend à obscurcir les responsabilités, notamment dans les cas de violences policières.

L’actualité en santé et en sciences : les journalistes emploient souvent des termes hyperboliques comme « percée » ou « miracle » pour présenter de nouvelles recherches, exagérant ainsi leur importance. Ils peuvent également donner une fausse impression d’équilibre en accordant une visibilité disproportionnée à des points de vue marginaux qui contestent un consensus scientifique solide, donnant l’impression qu’il y a davantage de débat qu’il n’y en a réellement. Les bonnes pratiques dans ce type de couverture médiatique consistent à replacer les nouvelles découvertes dans le contexte des recherches antérieures, à éviter toute exagération et à distinguer soigneusement la corrélation (un lien) de la causalité (une relation de cause à effet).

Les défis du journalisme moderne

Dans le paysage médiatique actuel, les médias d’information à but lucratif brouillent parfois la frontière entre faits et commentaires, ou cherchent à conforter les biais de leur audience. Des phénomènes comme les sites « pink slime », de faux médias locaux qui imitent de véritables journaux tout en servant à promouvoir des opinions partisanes ou des intérêts commerciaux, compliquent également l’accès à une information fiable.

Les jeunes, pour leur part, s’attendent souvent à ce que l’information « vienne à eux » par le biais de leurs fils d’actualité. Cette perception est liée à une moindre connaissance de la politique et à une tendance accrue à éviter les nouvelles. Pour contrer ces enjeux, journalistes et consommateurs d’information doivent s’efforcer d’identifier des sources fiables et de lire de façon critique, en portant une attention particulière au cadrage de l’information (ce qui est inclus ou omis pour orienter l’information) et en comprenant les figures narratives et les normes propres à l’industrie de l’information.