Les médias sociaux affecteront-ils les perspectives d’emploi des adolescents?

Rebecca Stanisic

J’ai des adolescents, mais jusqu’à tout récemment, ils n’avaient pas de comptes de médias sociaux (quoique je suppose que Discord peut compter comme tel).

Par le passé, ils ne s’y intéressaient pas vraiment, si ce n’est quelques demandes pour Snapchat et Instagram qui ont disparu presque aussi vite qu’elles ont été mentionnées. Mais récemment, mon aîné m’a de nouveau posé des questions au sujet d’Instagram et, au fil des conversations, le moment d’y acquiescer semblait logique.

Une femme avec un ordinateur portable, en regardant un téléphone cellulaireIl avait décidé qu’il ne voulait pas s’en passer puisque plusieurs de ses amis utilisent Instagram, notamment pour discuter en groupe dans la messagerie directe. En plus de Discord, ces discussions de groupe semblaient être communes à bon nombre de ses pairs. Les conversations habituelles sur la sécurité et les règles à suivre pour utiliser l’application et avoir des conversations sûres ont suivi.

Mais un autre élément de la conversation s’est clairement détaché cette fois-ci : il a précisément mentionné qu’il craignait que le fait de ne PAS être présent sur les réseaux sociaux affecte ses possibilités d’emploi.

Selon la situation, les parents et les enfants doivent habituellement discuter des enjeux relatifs à la protection de la vie privée et aux perspectives d’emploi qui peuvent découler de leur présence sur les médias sociaux et de leur exposition au vu et au su de tous. Mais dans ce cas-ci, c’était tout le contraire : il craignait de prendre du retard par rapport à ses pairs.

Il est assez vieux pour envisager d’occuper un emploi à temps partiel et il ne tardera pas à choisir des cours postsecondaires ou à prendre des décisions concernant son emploi et sa carrière une fois ses études secondaires terminées.

Et si un futur emploi exigeait de lui qu’il rédige des articles pour l’organisation? Et si sa description de poste incluait le marketing et les communications? S’il ne savait même pas comment se servir de l’outil, quelles seraient ses chances d’embauche?

La conversation était des plus intéressantes et puisque sa mère (moi) a bâti une carrière dans les médias sociaux et le marketing en ligne, le lien entre le travail et les médias sociaux ne devrait étonner personne. Cependant, cette perspective m’a fait réfléchir.

Je doute que je sois le seul parent à éprouver des sentiments mitigés à l’égard de l’utilisation des médias sociaux chez les adolescents. En tant que parents, nous sommes parfois craintifs face aux plateformes, sur le plan de la protection de la vie privée, ou encore des influences qui pourraient avoir un impact négatif. Les enfants ont les mêmes inquiétudes, sans parler des pressions incessantes que leurs pairs peuvent exercer sur eux ou de la façon dont leur estime de soi est affectée. Nous nous sommes tenu à l’écart des médias sociaux pour bon nombre de ces raisons.

Mais nous savons aussi que les adolescents utilisent ces comptes pour propager de la positivité et sensibiliser les autres à des causes qui leur sont proches, ou encore pour gérer leur propre entreprise (je suis et soutiens quelques-uns de ces jeunes entrepreneurs sur les réseaux sociaux!). C’est seulement une autre façon de nous rappeler qu’il n’y a pas de réponse unique et que ces questions peuvent être complexes.

Ultimement, il a créé un compte qui, jusqu’à présent, demeure privé et anonyme et qu’il utilise pour discuter avec ses amis, mais ce compte lui permet aussi, à tout le moins, de comprendre ce qu’est Instagram et comment il fonctionne. Est-ce que ce compte aidera ses perspectives d’emploi? Je n’en suis pas sûre. Mais je suis heureuse qu’il ait amorcé cette conversation et nous ait donné à tous les deux matière à réflexion.

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