Les Fake News et ce qu'on partage en ligne

Marie-Josée ArchambaultOn en parle énormément depuis quelque temps. Ces nouvelles qui, sous des apparences de légitimité, sont en fait ce qu’on en est venu à qualifier d’infox.

Ou Fake News pour les intimes.

Récemment, j’ai pris conscience d’à quel point il était facile de se faire prendre à partager ces fausses nouvelles lorsque sur Facebook, quelqu’un de mon entourage a justement partagé l’une d’elles. Un article douteux sur les changements climatiques qui seraient causés, non pas par l’activité humaine comme nous le répètent ad nauseam les scientifiques, mais bien – tenez-vous bien! - par la modification de l’orbite terrestre.

De plus! Ce n’est nulle autre que la NASA elle-même qui l’aurait, semble-t-il, enfin admis!

N’empêche! En deux secondes et quart, en allant cliquer sur le fameux lien, je me suis rendue compte que c’était là, bien sûr, du n’importe quoi. Et, en allant Googler l’info sur internet, je me suis rapidement retrouvée avec des dizaines de liens qui présentaient cette «nouvelle» comme étant une fausse information pourtant devenue virale en moins de temps qu’il n’en faut au virus de la grippe pour se répandre dans une garderie.

Si un adulte intelligent et éduqué peut se laisser prendre à partager ce genre d'infox, je me dis que nous sommes très certainement tous susceptibles de nous laisser prendre au piège de la même façon.

Alors, on se le demande!

Comment est-il possible de se prémunir contre cette pollution numérique? Du coup, avoir soi-même un peu de crédibilité lorsqu’on répète comme je le fais avec mon ado que tout ce qui brille n’est pas or. Et qu’il ne faut surtout pas croire tout ce qui se retrouve sur internet.

Aussi, la problématique des fausses informations est devenue si importante en fait que de nombreux organismes aujourd’hui ont décidé de prendre le taureau par les cornes.

HabiloMédias d’abord, qui l’automne dernier a mis en ligne une nouvelle ressource permettant de nous aider à mieux comprendre le phénomène. Et surtout, à devenir plus aptes à séparer le bon grain de l’ivraie lorsqu’il est question d’information crédible en ligne. Intitulé Faux que ça cesse, le lien nous propose entre autres deux jeux-questionnaires, l’un à l’intention des jeunes et l’autre destiné aux adultes. Ces quiz ont pour mission de nous aider à comprendre ce qui est parfois la mince nuance entre ce qui est vrai et ce qui l’est parfois moins.  

En gros, on nous propose de faire appel à quatre méthodes pour nous aider à démêler le vrai du faux : utiliser des outils de vérification de faits, trouver la source, vérifier la source et enfin, aller voir si d’autres sources fiables en parlent aussi. Et le mot «fiable» prend ici tout son sens! Car c’est là la contrepartie. Même le faux peut sembler crédible, dès lors qu’on le retrouve démultiplié sur le web…

Puis, la Fondation pour le journalisme canadien, en octobre, a elle aussi lancé une campagne.  Intitulée Doutez, celle-ci vise quant à elle à nous aider à développer nos compétences lorsqu’il est question de désinformation. La méthode? Mettre en pratique trois étapes simples. Douter, vérifier et remettre en question.

Au final et à travers  cette réflexion, je pense qu’il est surtout primordial d’apprendre à faire la juste part des choses. Douter, c’est bien.  Mais douter de tout, tout le temps, ça peut aussi constituer un piège. Car, en venir à ne plus faire confiance à rien, ce n’est pas forcément plus constructif. D’où l’importance qu’on ne répètera jamais assez de travailler à aiguiser son sens critique.

Clairement, on ne réinvente pas la roue avec ces méthodes mais la vérité c’est qu’elle a fait ses preuves. Et de moins en moins, à l’évidence, nous ne pourrons nous permettre de faire l’économie de ces vérifications.  Alors aussi bien s’y mettre dès maintenant!

Quoi qu’il en soit, j’avoue que pour ma part, je trouve particulièrement intéressante cette façon un peu plus ludique, à travers des applications et des quiz divers, de nous emmener, autant les parents que les ados, à réfléchir ensemble sur la qualité de l’information.  Parce que définitivement, s’informer, ça devrait pouvoir être autre chose qu’un immense champ bourré de mines dans lequel on ne peut qu’être piégés?

Pour en savoir plus, voici une mine de ressources pour vous et vos enfants sur la vérification des informations (signées HabiloMédias).

Et, pour aller plus loin, cet article (en anglais) qui raconte combien il peut être difficile de nos jours de maintenir l’information de qualité en bonne santé, en notre ère de médias sociaux.