Chaque année au moment de la rentrée des classes en automne, je me questionne toujours un peu en tant que parent d’un jeune pré-ado de maintenant onze ans. Et chaque fois, je me demande comment dans notre monde d’aujourd’hui dans lequel, tous, nous baignons littéralement dans les eaux numériques, il est possible d’encadrer l’utilisation que font nos adolescents de ces technologies. Et cela, en tenant compte bien sûr de cette consommation qui évolue en même temps que nos enfants. La vérité étant que d’une année à l’autre, les habitudes de mon fils semblent évoluer à ce chapitre au même rythme que ses pantalons semblent raccourcir.
Car si jusqu’à maintenant je n’ai pas eu, par chance, à débattre avec lui du fait qu’il ne doive pas être présent sur les médias sociaux, tel que le stipulent d’ailleurs les règles de facebook en ce qui concerne les moins de treize ans, je suis bien consciente toutefois que ne devrait pas tarder ce jour où, ensemble, nous devrons finir par évoquer les bons et moins bons usages de ce monde virtuel dans lequel, que nous le voulions ou pas, nous devons tous patauger. Et, je fini toujours par me dire qu’il vaut sans doute mieux en discuter tôt que trop tard.
Et justement, la semaine dernière, je suis tombée sur un article qui m’a amenée à me faire certaines réflexions, tant en ce qui a trait au cadre à instaurer auprès de mon fils, qu’en ce qui concerne mes propres habitudes de comportements sur internet et autres les médias sociaux en général.
Dans cet article de Télérama, on racontait ainsi que la direction du New-York Times venait tout juste de mettre à jour sa politique d’utilisation des médias sociaux à l’intention de ses employés. La nouvelle charte tenant compte non seulement de l’utilisation des médias sociaux dans le cadre professionnel, mais également celle qui est faite dans le domaine privé.
Le but de l’opération qui pourrait sembler un peu intrusive à certains égards ?
Mettre en garde les employés qui pourraient être tentés de disséminer leurs opinions à tous vents, que la simple mention «Mes propos n’engagent pas ma rédaction» pourrait bien être insuffisante pour les dédouaner face à leur employeur dans le cas d’un faux-pas. Ou pire, d’un éventuel litige.
- «Pour le quotidien, l’utilisation à titre personnel des réseaux sociaux par ces derniers doit être très mesurée : « Vous pensez peut-être que vos comptes sont des zones séparées de votre rôle au Times, mais il apparaît en fait que tout ce qu’on poste ou que l’on “like” en ligne est, à certains degrés, public, et donc associé au Times », explique l’un des points principaux de la charte. « Si nos journalistes peuvent être considérés comme étant partiaux, cela peut saper la crédibilité de toute une rédaction. »» (Télérama)
Aussi, je le constate, si d’office on parle ici du Times, on entend parler de plus en plus de ce genre de mise au point de la part d’employeurs soucieux d’éviter ces dérives à haut potentiel de mettre une entreprise dans l’eau chaude.
Et, en ce qui me concerne, et en tant que mère d’un jeune pré-adolescent surtout, c’est justement cette notion de séparation présumée de notre personne en tant qu’employé versus notre personne individuelle lorsqu’il est question d’utilisation des médias sociaux qui m’interpelle particulièrement. Parce d’une certaine façon, cette histoire est sans doute, je trouve, le plus parfait exemple du fait que les frontières entre nos vies professionnelles et personnelles, autrefois bien étanches, ont plutôt tendance de nos jours à rétrécir à vitesse grand V.
Et, en parallèle, ce que je remarque de plus en plus en même temps, c’est cette facilité avec laquelle tout un chacun peut désormais diffuser ses opinions. Et cela, la plupart du temps à chaud, sans la moindre réflexion. Et là aussi, trop souvent à vitesse grand V. Ce qui donne parfois, il faut bien le dire, un portrait assez peu édifiant de notre société moderne lorsqu’on s’attarde ne serait-ce qu’un instant à lire certains commentaires sur internet …
N’empêche! En lisant cet article, je me suis demandé si d’une certaine façon, ces questionnements que la direction du New-York Times invitait ses employés à se poser avant de publier quoi que ce soit en ligne, et cela, sur quelques comptes plus ou moins personnels que ce soit, ça ne pouvait pas être tout aussi pertinent pour le commun des mortels. Dans le genre, enseignement précieux à transmettre à nos adolescents. Ceux-ci aujourd’hui libres comme l’air, mais qui un jour ou l’autre, à leur tour cherchant un éventuel emploi, serait à même de leurs éviter de vilaines surprises, alors impossibles à effacer du grand nuage.
Parce qu’il faut sans doute se rendre à l’évidence!
Celle qu’aujourd’hui, apprendre qu’un minimum de réflexion s’impose lorsqu’il est question de présence sur les médias sociaux, c’est devenu une compétence aussi essentielle, sinon plus, que de savoir se servir des technologies et du numérique.
Littéralement!
Mais encore, je me dis que si nos enfants sont un peu nés dans cette «poutine technologique» et que par conséquent, ils n’ont rien connu d’autres, il ne fait aucun doute que nous aussi, en tant qu’adulte, avons tout intérêt à nous questionner sur ce que nous mettons en ligne. Des publications qu’il serait bien triste de devoir regretter un jour, convenons-en. Celles-ci constituant peut-être, sans qu’on le sache encore, des critères sur lesquels un futur employeur pourrait bien un jour ou l’autre nous juger. À tort ou à raison.
C’est pourquoi à mon ado qui sera peut-être tenté un moment ou l’autre de livrer sa vie personnelle ou encore ses opinions sur les médias sociaux, je serais tentée, moi aussi, de suggérer ces quelques questionnements. À savoir, par exemple, de se demander si j’exprimerais le même avis de façon officielle ? Ou encore, est-ce qu’un employeur éventuel découvrant cette publication pourrait avoir une mauvaise impression de ma personne ? Et enfin, ces publications pourraient-elles nuire à ma réputation ?
Une Semaine D’éducation Aux Médias Pour Porter La Réflexion
Cette semaine, et cela jusqu’au 10 novembre, la semaine d’éducation aux médias organisée par HabiloMédias porte justement sur le thème de «L’inclusion dans un monde branché : une place et une voix pour tous et toutes». La meilleure occasion s’il en est une de nous questionner notamment sur cet impact trop souvent sous-estimés de notre présence en ligne et sur les médias sociaux. Et cela, tout autant pour les parents que nous sommes que pour les adultes que sont appelés à devenir ceux qui sont aujourd’hui nos ados.
Mais si la question vous interpelle et que vous aussi avez envie d’aller plus loin dans la réflexion, je vous invite à consulter Votre vie branchée, le guide des ados sur la vie en ligne, page regorgeant d’informations précieuses produites par HabiloMédias. Ou encore, cet autre lien qui invite à réfléchir avant de partager et qui fait par ailleurs le point sur l’importance des renseignements que l’on partage en ligne. Ou enfin, cette ressource dans laquelle HabiloMédias rappelle avec justesse aux adolescents que leur présence en ligne, c’est en quelques sortes un curriculum vitae virtuel. Un outil qui peut tout autant leur aider dans leur cheminement futur. Que leur nuire s’ils n’y prennent garde.
Bref! De quoi ouvrir et alimenter amplement la conversation avec nos ados!