Comment lutter contre la violence et la haine en ligne et les débats polarisants sur les médias sociaux

Marie-Josée ArchambaultCe n’est un secret pour personne, je pense, le climat général sur les médias sociaux peut parfois devenir un peu malsain. Et c’est sans doute pire depuis le début de la pandémie l’année dernière. Un peu comme si chacun étant confiné derrière son écran, on n’avait plus tous que ça à faire, s’invectiver à coups d’insultes et d’argumentations banales. Un peu comme si notre opinion avait le pouvoir de changer l’ordre du monde et qu’il fallait par conséquent convaincre les autres à tout prix. Peu importe la façon.

Récemment, je suis tombée sur un article publié dans Le Devoir dans lequel la journaliste interviewait des personnalités dont le débat toxique avait finalement eu raison. Et qui, complètement brûlés sous le flot des insultes et de la violence, avaient tout simplement renoncé à s’exprimer sur les médias sociaux devenus trop toxiques à leurs yeux.

La question qui se pose est peut-être celle-ci : se dirige-t-on vers un monde où les seuls qui s’exprimeront encore dans les médias ce seront les intimidateurs? Bonjour ambiance! Bonne chance surtout pour avoir accès à de l’information qui soit juste et non pas que l’opinion de celui qui parle le plus fort! Mais surtout, adieu à la diversité d’opinion qui est, je pense, le meilleur gage d’un débat démocratique en santé.

Mais, la question que cette situation pose à mes yeux, je me demande si ce n’est pas surtout de se demander si le temps ne serait pas venu d’inclure dans le parcours scolaire, et cela dès le plus jeune âge, des cours portant autant sur la nétiquette que sur la philosophie. On peut penser qu’il s’agit là d’une thématique trop adulte pour des enfants mais je pense qu’au contraire, on n’est jamais trop jeune pour apprendre à réfléchir. Parce que réfléchir, tout part de là n’est-ce pas?

Par exemple, y penser à deux fois avant d’écrire une publication. Réfléchir un peu avant d’insulter allègrement le premier venu sur les médias sociaux. Apprendre et réaliser vraiment que de l’autre côté du clavier, il y a un humain sur qui les insultes et la violence verbale auront fort probablement un impact, des conséquences. Que ce soit sur l’estime personnelle tout autant que sur la santé mentale de celui qui reçoit. Découvrir aussi que ce sont justement des idées extrêmes qui ont mené dans l’histoire à de méchants dérapages tels que l’holocauste ou encore, à certains génocides. À la base, là aussi, un plus fort qui a un jour imaginé avoir raison et qui a voulu imposer ses idées… De façon terrible, disons-le.

Pour preuve que la philosophie, loin d’être rébarbative et opaque peut au contraire être accessible à tous, j’avais lu il y a longtemps un incroyable livre qui justement, présentait les grandes questions liées à la philosophie de façon surprenante. Intitulé « Le Monde de Sophie » de l’auteur Jostein Gaarder, on y retrouvait l’histoire d’une petite fille de 14 ans qui au cours de rencontres avec un philosophe, était initiée aux grands événements et aux figures de la pensée occidentale : Platon, Socrate, Aristote, Spinoza, etc. Et la vérité c’est que ce livre se lit comme un enchantement, peu importe qu’on soit adulte ou adolescent. Alors si l’idée d’explorer la philosophie avec votre ado vous dit, je vous suggère fortement ce livre que j’ai pour ma part adoré.

Une autre piste, ce serait peut-être aussi d’inclure la méditation dans nos vies. Parce que là aussi, quand on prend le temps de s’arrêter, de réfléchir, de se poser, parfois il arrive que ça ait pour conséquence de nous éviter de réagir de façon impulsive et de prendre parti de la mauvaise façon dans le débat public.  Il m’arrive de me dire que de nos jours, on manque cruellement réflexion et de silence. Un peu comme si on devait absolument s’exprimer sur tout, avoir une opinion sur la moindre question et surtout, être celui qui crie le plus fort pour se faire entendre.

Et pour apprivoiser la méditation, il existe des applications qui permettent d’aborder l’activité de façon ludique. Zen Studio par exemple qui est offert gratuitement et qui favorise la concentration et la relaxation. Mais aussi, Zenfie Kids et Zenfie Junior qui s’adressent pour leur part aux plus jeunes, dès quatre ans, dans le but de leur faire découvrir les bienfaits de la méditation. Mais il en existe d’autres, il suffit de chercher sur le web pour trouver celle qui nous convient.

Enfin, pour aborder la question de la cyber intimidation avec nos adolescents et tenter de comprendre pourquoi les intimidateurs agissent de la sorte, il existe sur Habilomédias de super ressources qui peuvent nous aider à ouvrir la discussion. Accessibles en ligne de façon gratuite, ces ressources gagnent à être connues. Pourquoi s’en priver ?

Pour aller plus loin sur la réflexion

Qui sont les intimidateurs et pourquoi le font-ils? (Habilomédias, ressource en ligne)

Brûlées des réseaux sociaux : six personnalités se confient, Le Devoir, 1er mai 2021

Trois applications pour méditer à destination des enfants (app-enfants, en ligne)