Défendre et protéger ses renseignements personnels et sa vie privée : un défi moderne

Marie-JoséeLa protection des renseignements personnels et l’importance de protéger notre vie privée en ligne, j’en ai bien l’impression, c’est clairement devenu l’enjeu de l’heure dans les médias. Car ce serait incontestablement un euphémisme que de dire qu’il faudrait vivre dans une grotte perdue au fin fond des bois ces jours-ci pour ne pas avoir entendu parler du fameux scandale de Cambridge Analytica. Cette «affaire» par laquelle, tous autant que nous sommes, nous n’avons pu faire autrement que d’être confrontés à la vulnérabilité de nos données personnelles lorsqu’il est question de leur protection et de leur sécurité.

Car, même si cette histoire concerne spécifiquement Facebook, nous ne sommes pas dupes n’est-ce pas? Il est un peu difficile aujourd’hui d’échapper à ces nombreux outils utilisés et ou proposés par Internet pour nous suivre à la trace, sur Facebook comme ailleurs sur le Web d’ailleurs. À preuve, toutes ces occasions ou en surfant sur Internet, je me fais balancer en quantité de treize à la douzaine des pubs de déco par exemple, cela parce que j’ai eu le malheur de regarder une annonce de luminaire.  Une anecdote bien sûr mais qui est à l’image d’une expérience qu’on a tous vécu un jour ou l’autre, à une fréquence finissant par devenir banale…

Bref! On ne s’en sort pas.

Aussi, à gauche et à droite, nous abreuve-t-on de conseils à l’effet que tous, nous devrions quitter le navire de Zuckerberg. Ou, dans le cas contraire, de revoir de fond en comble nos profils de sécurité. Le défi en ce domaine m’apparaissant en ce qui me concerne de suivre!. Les dits critères semblant être modifiés sans arrêt par Facebook. Mais surtout, au réalisme tout relatif de vraiment laisser tomber une plateforme qui est devenu au fil du temps rien de moins qu’un mode de communication en soi. La vérité étant que, vous en conviendrez, Facebook est à peu près sans équivalent lorsqu’il est question de demeurer en contact avec la famille et les amis éloignés. Ou encore, comme c’est mon cas, les cousins et cousines dont Facebook me permet de suivre la naissance des enfants.

Bref, il faut se le dire ! Tout cela, c’est bien loin d’être simple!  Alors de là à l’enseigner à mon ado, je l’avoue, la mère en moi se sent ces jours-ci complètement dépassée ! Parce que, même si nous pouvons être tentés de répondre de prime abord qu’au fond, on a rien à cacher et qu’on s’en fout peut-être un peu qu’Internet sache qu’un dimanche, on a mangé de la pizza, la vérité c’est que c’est notre capacité de prendre des décisions qui est menacée au bout du compte.  Parce que, si une entreprise comme Cambridge Analytica est capable aujourd’hui à travers les algorithmes constamment mis en œuvre et les applications mises à notre disposition par l’entremise des médias sociaux en général, de venir jouer dans des résultats d’élections, qu’en sera-t-il dans vingt ans ? Alors que nos enfants devenus des adultes vivront dans un monde dans lequel on peut facilement imaginer que les capacités des annonceurs de cibler les utilisateurs et de les influencer n’auront probablement plus aucune limite…

Somme toute, deux ou trois choses m’apparaissent clairement avec toute cette histoire de trafic de nos données personnelles. D’une part, il semble illusoire de croire que nous ferons marche arrière. Car qui irait imaginer bien honnêtement que qui que ce soit ait envie aujourd’hui de revenir à la machine à écrire ou encore, au bon vieux téléphone à roulette? La question ne se pose même pas! Et puis d’autre part et en parallèle, nous devons nous rendre à l’évidence que le statu quo n’est plus envisageable. Pas plus d’ailleurs que la «non-participation» qui équivaudrait littéralement pour nos ados à une «mort sociale annoncée»  Aussi, au final, demeure le fait sans doute incontestable que toute cette histoire  aura sans aucun doute le mérite non négligeable d’éduquer les utilisateurs sur l’ampleur des informations qu’ils partageaient jusqu’ici sans trop se questionner et un peu naïvement.

Ce qui, avouons-le, ne serait déjà pas si mal.

Parce que s’il y a une conclusion à tirer face à tout cela, c’est qu’il faut être plus éveillé en tant que consommateurs de façon à acquérir les compétences nous permettant de minimiser les « fuites » de données. Cela, en plus de devenir de plus en plus conscients qu’il ne faut pas hésiter à revendiquer nos droits, ceux-ci ne disparaissant pas comme par magie une fois qu’on est en ligne. Et tout cela, ce n’est pas un secret, ça se fait en se familiarisant avec TOUTES les options de confidentialités offertes  par les plateformes. Et la vérité c’est qu’il y en a beaucoup plus que les gens ne l’imaginent. Et enfin, il faut également savoir reconnaître les « attrapes » telles que celle de Cambridge Analytica.

APPRENDRE PAR LE JEU

En mars dernier, HabiloMédias lançait un nouveau jeu destiné notamment aux pré-adolescents de dix à douze ans dans le but justement, et d’une façon qui soit ludique, de les emmener à se familiariser avec cette question tellement actuelle de la protection des renseignements personnels  et de la vie privée en ligne.

Conçu pour apparaître comme étant simple et familier, à l’image des jeux en ligne qui ont déjà fait leurs preuves sur Internet comme le très connu Candy Crush par exemple, le jeu Protecteurs de données aide les utilisateurs à mieux comprendre les enjeux de cet échange de renseignements personnels. Mais également, les outils et le savoir-faire qui soit de nature à permettre aux joueurs de mieux gérer et protéger leurs données. Et de fait, ce n’est qu’après la première partie du jeu que les joueurs découvrent qu’un courtier en publicités a recueilli en cours de route leurs renseignements personnels, leur faisant ainsi perdre de précieux points de confidentialité. Mais qu’à cela ne tienne puisque les joueurs ont alors une deuxième chance de jouer et d’ainsi gagner des points en faisant mieux que la première fois. Le bénéfice, qu’on se le dise, étant double puisque les joueurs acquièrent au passage des compétences transférables dans le réel numérique. Le jeu en ligne – accessible gratuitement sur le site d’HabiloMédias - s’accompagne d’un guide à l’intention des parents et des enseignants afin de permettre à ces derniers d’aider l’ado à établir des liens avec la vie réelle. Et comme ce n’est plus un secret que les jeunes ne sont pas les seuls qui doivent perfectionner leurs compétences lorsqu’il est question de protection de données personnelles, nous serions fous de nous en priver.

Pour aller plus loin :

Le nouveau jeu Protecteur de données proposé par HabiloMédias

Des conseils afin de mieux protéger ses renseignements personnels en ligne

« Cookies, mouchards, comment vous êtes suivis sur internet » (Le Monde, Les Décodeurs»)