10 décembre 2008 : Journée internationale des droits humains

Le 10 décembre, nous célébrons les droits de la personne. L'article 26 de ces droits insiste sur l'éducation en ces termes :

  1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. (…)
  2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.

Or la semaine dernière, j'ai eu le plaisir d'être associée à la mise en place de la première édition de la Semaine nationale de la presse et des médias dans l'école au Niger. Monsieur Combasset, de l'ONG Initiative Nigérienne pour Le Développement Humain, et coordinateur du projet, décrit ce que représente l'éducation aux médias en ces termes :

« Le processus de démocratisation entrepris en Afrique depuis les années 1990, notamment dans les pays de la sous-région ouest africaine n'a cessé d'être sous l'hypothèque d'un potentiel de violence et d'instabilité chronique comme l'illustre la situation du Niger. D'où l'impérieuse nécessité de s'investir dans une entreprise de reconversion des mentalités et de changement des comportements par le bais de la sensibilisation, l'éducation civique et la formation de toutes les composantes de la société en particulier les jeunes, en vue de développer et de faire intérioriser les valeurs républicaines, c'est à dire le respect de l'ordre démocratique établi, de l'État de droit par la promotion d'une culture de paix et de dialogue social.

Au Niger, une des actions à mener dans le cadre de l'éducation civique et politique en direction de la jeunesse scolarisée, est l'éducation aux médias.
Les médias interprètent le monde pour nous : avec les actualités étrangères, par exemple, ils nous donnent à voir des choses que nous n'aurions aucun moyen de connaître autrement. Mais selon quels critères un journal choisit-il, parmi les centaines de nouvelles possibles, celles qui vont « faire la une » ?

Avec les campagnes publicitaires, les médias nous font mesurer l'écart entre ce que nous avons et ce que nous pourrions avoir. Mais les valeurs sous-tendues dans ces messages sont-elles nos valeurs ?

Certes l'école apprend aux jeunes à commenter un texte, mais peut-elle réellement, à notre époque, les laisser devant les medias sans les doter des clés, des codes et des méthodes ? Il en va là du rôle civique de l'école.

En effet qu'est-ce qu'un citoyen et un citoyen libre, sinon un individu pleinement capable d'analyser et de relativiser les informations qu'il reçoit ? Si l'on est rigoureux, si l'on apprend à vérifier ses sources, à ne pas se laisser aller à la facilité de la rumeur, si l'on comprend qu'une information se lit dans un contexte, alors c'est une pratique quotidienne de la démocratie qui est proposée, une clé pour participer activement au débat. Il ne suffit pas de défendre la démocratie, il faut aussi la promouvoir. L'école a la capacité de la faire découvrir. »

Cette première pierre à l'éducation aux médias du Niger aura lieu en novembre 2009 à Niamey et Zinder. Lors de cette Journée des droits de la personne, nous tenions à saluer cette entreprise exemplaire.