Publicité et consommation - Passer à l'action

Comprendre les lignes directrices et les codes de la publicité

Sensibiliser les enfants à la publicité

L’éducation aux médias numériques s’est avérée efficace pour aider les enfants à développer du scepticisme à l’égard de la publicité, à être moins enclins à y répondre[1] et à être mieux à même de juger les allégations publicitaires[2].

Les spécialistes de l’éducation aux médias ont relevé des idées clés sur la publicité que les enfants doivent apprendre.

  1. La publicité est différente des autres contenus.
  2. Les entreprises paient pour la publicité.
  3. Souvent, la publicité ne donne pas une image complète ou précise de ce qui est annoncé.
  4. La publicité essaye de nous persuader.
  5. La publicité a pour but de nous faire acheter ou aimer quelque chose.
  6. La publicité utilise des techniques et des arguments particuliers pour nous persuader.
  7. Des produits différents et des publicités différentes s’adressent à des publics différents et les publicités destinées à des publics différents peuvent utiliser des techniques et des arguments différents[3].

Cependant, ils ne sont pas obligés d’apprendre les sept idées en même temps. En essayant d’en couvrir trop en une seule leçon, ils risquent d’avoir plus de difficulté à assimiler les nouvelles informations[4], et les enfants sont capables d’apprendre des choses différentes à des âges différents.

Que comprennent les enfants à propos de la publicité à différents âges?

La plupart des enfants commencent à faire la différence entre la publicité et les autres contenus vers l’âge de 5 ans.

Vers l’âge de 8 ans, la plupart des enfants comprennent que le but de la publicité est de vendre ou de promouvoir des produits.

Au cours des années suivantes, entre l’âge de 9 et 12 ans, les enfants peuvent apprendre que la publicité ne se contente pas d’envoyer un simple message (« ce produit existe »), mais qu’elle contient un message persuasif qui peut être trompeur et ne pas reposer sur des arguments rationnels[5].

Toutefois, des recherches récentes suggèrent que nous pouvons aider les enfants à atteindre ces objectifs de développement en les encourageant à développer la théorie de l’esprit (comprendre que les autres personnes ont des pensées et des intentions distinctes des leurs), à reconnaître l’intention persuasive, et à développer la fonction exécutive et le contrôle des impulsions dont ils ont besoin pour résister aux messages publicitaires et contribuer de manière critique à la valorisation de la marque[6].

En d’autres termes, il n’est jamais trop tôt pour commencer à parler aux enfants de ces sept idées clés[7]. Il suffit de suivre le développement de vos enfants : s’ils demandent pourquoi un personnage de dessin animé figure sur une boîte de céréales, par exemple, vous pouvez lui dire que c’est parce que les fabricants de ces céréales savent que les enfants aiment les personnages de dessins animés et qu’ils demanderont donc ce type de céréales.

Vous pouvez aussi accompagner vos enfants dans leur visionnement afin d’avoir une idée des publicités et des autres contenus de marque qu’ils voient et leur poser des questions à ce sujet (« Penses-tu qu’elle a été payée pour déballer le produit? Si ce n’est pas le cas, penses-tu que l’entreprise le lui a offert gratuitement? Ton opinion serait-elle différente si c’était le cas? »).

Voici quelques façons dont les adultes peuvent aider les enfants à reconnaître et à décoder la publicité.

Avoir une réflexion critique sur la publicité

Les enfants doivent être sensibilisés au marketing et savoir reconnaître à quel moment on leur vend quelque chose. Il est important de se rappeler qu’il ne suffit pas de reconnaître qu’il s’agit d’une publicité : il faut aussi apprendre aux enfants à reconnaître les techniques utilisées par la publicité pour nous persuader et à y réagir. C’est particulièrement vrai pour les publicités qui ne sont pas manifestement persuasives (comme les publicités de valorisation de la marque et d’identité)[8] et pour celles qui sont combinées à du contenu non commercial (p. ex. publidivertissement et témoignages d’influenceurs)[9].

Il est également important de comprendre que la publicité peut être trompeuse, et que les entreprises vendent ou font de la publicité pour des produits qu’elles savent être néfastes. Dans une étude, les adolescents à qui l’on avait appris que la malbouffe est souvent étiquetée de manière trompeuse et qu’elle s’adresse aux jeunes enfants étaient 20 % moins susceptibles de choisir des collations malsaines[10]. Une autre étude a révélé que les élèves qui avaient lu un exposé sur les techniques de publicité de malbouffe et qui avaient ensuite « remixé » les publicités alimentaires pour les rendre plus exactes étaient nettement moins susceptibles de manger des aliments malsains[11]. Cependant, il est important de ne pas critiquer la nourriture (que beaucoup d’entre eux peuvent apprécier) ou les élèves eux-mêmes, mais plutôt les encourager à se considérer comme des marginaux perspicaces face à un Goliath du marketing.

Il est également important d’enseigner aux enfants que les annonceurs sont assujettis à des codes et à des normes, comme ceux qui interdisent la publicité mensongère, afin de les aider à comprendre ce que les annonceurs ne sont pas autorisés à faire et de souligner ce qu’ils peuvent faire.

Nous pouvons également mettre en évidence les publicités positives et socialement responsables. Par exemple, le site Web About-Face présente des exemples de publicités qui font la promotion d’images positives de femmes et d’enfants.

Avoir une réflexion critique sur la promotion de produits

Twitter, Instagram, YouTube et d’autres réseaux sociaux regorgent de contenu cautionnant des produits de consommation, comme des jouets, de la nourriture et du maquillage. Certains d’entre eux sont des recommandations honnêtes, mais beaucoup sont également des promotions payées et il peut être difficile de faire la différence. Les « influenceurs » sont censés indiquer clairement s’ils ont accepté de l’argent pour soutenir un produit. Aidez les enfants à prendre l’habitude de rechercher ces affirmations et d’être sceptiques à l’égard de toute promotion de produits qu’ils voient en ligne, qu’il soit payé ou non.

Évitez de donner l’impression que vous critiquez personnellement l’influenceur puisque les enfants pourraient y voir une critique de leurs goûts et d’eux-mêmes. Encouragez-les plutôt à considérer l’influenceur comme quelqu’un qui fait du bon travail en dirigeant une entreprise, comme un magazine ou une chaîne de télévision, en soulignant comment il gagne de l’argent pour payer les autres contenus que vos enfants apprécient par le biais de la promotion de produits.

Expliquer clairement les coûts cachés

Assurez-vous que vos enfants comprennent que les achats intégrés aux jeux et aux applications peuvent coûter de l’argent réel. Vous pouvez désactiver les achats intégrés sur les appareils iPhone et iPad et les appareils Android. Expliquez les différentes façons dont les applications et les jeux essayent de vous inciter à dépenser de l’argent (voir la section « Commerce en ligne » pour en savoir plus).

Si vous autorisez vos enfants à faire des achats dans l’application ou le jeu, envisagez de leur acheter une carte prépayée plutôt que de lier leur compte à une carte de crédit puisque vous pourrez ainsi limiter le montant qu’ils peuvent dépenser.

Reconnaître les sites pour enfants responsables

Les sites Web ne disposent pas tous d’une politique de confidentialité, et lorsqu’ils en ont une, il est important d’apprendre à lire les petits caractères. Une bonne politique de confidentialité indique clairement aux utilisateurs quelles informations sont recueillies auprès des enfants et comment elles seront utilisées. Elle doit également permettre aux parents de consulter les informations recueillies sur leur enfant et de les modifier ou de les supprimer s’ils le souhaitent.

Un site responsable destiné aux enfants devrait :

  • identifier ses partenaires;
  • s’assurer que la différence est claire entre son contenu et les publicités;
  • disposer d’une politique de confidentialité rédigée dans un langage compréhensible pour les enfants et accessible à partir de la page d’accueil et de toutes les autres pages où les enfants sont invités à fournir des informations;
  • indiquer clairement dans sa politique de confidentialité que les informations recueillies auprès des enfants ne seront pas vendues à des tiers. Cette mention peut toutefois être trompeuse : Minecraft appartient à Microsoft, et donc les filiales de Microsoft ne seraient pas considérées comme des « tiers »;
  • exiger l’obtention du consentement parental avant que tout enfant de moins de 13 ans divulgue des renseignements personnels. Ce consentement devrait être vérifiable, et ne pas simplement encourager les enfants à demander la permission à leurs parents avant de donner des informations en ligne.

Utiliser des paramètres et des logiciels de blocage des publicités et de traçage

Utilisez des modules d’extension de navigation et des applications comme Privacy Badger, DuckDuckGo et Blokada pour bloquer les publicités intrusives et empêcher la collecte de données sur vos enfants.

Consultez la page Ad Choices pour refuser les publicités basées sur les centres d’intérêt sur vos ordinateurs et appareils (et ceux de vos enfants). Vous pouvez également désactiver la personnalisation des publicités sur Google, YouTube, Instagram, Snapchat et TikTok. Vos enfants ne verront pas moins de publicités, mais celles qu’ils verront ne seront plus ciblées en fonction de leurs renseignements personnels.

Apprenez à vos enfants à sauter les publicités lorsque c’est possible de le faire.

  • Vous pouvez les aider à éviter les publicités intégrées dans les applications en leur apprenant à « attendre le X » : ne tapez pas tout de suite sur les publicités contextuelles (qui vous amèneront à l’intégralité de la publicité), mais attendez que le « X » de fermeture apparaisse[12].

Si vous voulez savoir quel type de données un site recueille, vous pouvez l’analyser à l’aide de l’outil Web gratuit Blacklight (https://themarkup.org/blacklight) pour savoir qui suit vos enfants et de quelle façon. Une analyse du site Web éducatif Prodigy, par exemple, a révélé la présence de 10 localisateurs publicitaires, de 12 témoins tiers et d’un enregistreur de session qui surveille les frappes au clavier et les clics de souris.

Aider les enfants à développer des valeurs non matérialistes

Comme indiqué précédemment, la publicité fait la promotion de valeurs matérialistes, l’un de ses plus importants impacts. C’est l’une des raisons pour lesquelles les enfants sont heureux de faire de la publicité non rémunérée pour leurs marques préférées sur les médias sociaux : non seulement parce qu’ils veulent devenir eux-mêmes des influenceurs, mais aussi parce que posséder les « bonnes » marques et les « bons » produits est un moyen d’acquérir un certain statut. Comme les différentes sous‑cultures de jeunes préfèrent différentes marques, il peut aussi s’agir d’un moyen d’explorer et de développer son identité et de montrer son engagement envers un groupe de pairs.

Voici quelques mesures que les parents peuvent prendre pour aider leurs enfants à développer des valeurs non matérialistes.

  • Limitez l’exposition à la publicité et aidez les enfants à développer des compétences médiatiques.
  • Ne leur achetez pas de choses pour les récompenser et ne refusez pas de leur en acheter pour les punir[13].
  • Ne leur achetez pas de choses pour qu’ils se sentent mieux lorsqu’ils sont malheureux.
  • Aidez-les à apprendre à parler de leurs sentiments et offrez-leur un soutien affectif lorsqu’ils ont des problèmes.
  • Aidez-les à se construire une identité forte en louant des qualités comme l’effort, l’honnêteté et la gentillesse[14].
  • Considérez le magasinage comme des emplettes, non pas comme une récompense ou un rituel.
  • Évitez d’acheter des vêtements de marque.
  • Essayez de limiter le lien entre les marques (surtout les personnages de marque) et l’identité de votre enfant.
    • Si votre enfant devient un véritable fanatique, encouragez-le à explorer cette culture par des activités créatives, comme l’écriture, le dessin ou la création de ses propres jeux ou vidéos, plutôt que d’acheter des objets.
  • Résistez au « pouvoir de harcèlement» : établissez des règles sur ce que vous êtes prêt à acheter et quand, et respectez-les.
  • Laissez le plus de temps possible entre le moment où les enfants commencent à vouloir quelque chose (p. ex. lorsqu’ils voient une publicité) et le moment où vous le leur achetez.
  • Explorez les bibliothèques, les magasins d’occasion et les ventes de garage. De nombreuses communautés offrent également des groupes « Zéro achat » (buy nothing) ou de dons (freecycle) où vous pouvez obtenir des choses gratuitement et donner les articles dont vous n’avez plus besoin.
  • Adoptez vous-même un comportement non matérialiste en parlant ouvertement de ce que vous achetez et pourquoi.

Veillez à maintenir ce comportement à mesure que les enfants grandissent. C’est au cours de la préadolescence que les enfants sont le plus susceptibles de penser que le fait de posséder les bons « produits » les rendra heureux[15]!

Célébrez la journée sans achat avec votre école ou votre groupe de guides ou de scouts.

  • Le but de cet événement international est d’encourager les consommateurs à examiner leurs habitudes de consommation et à réfléchir à l’effet du consumérisme de masse sur l’environnement culturel et naturel du monde. Pour de plus amples renseignements, consultez le plan de leçon Journée sans achats.

Comment se plaindre des publicités et des techniques offensantes, inappropriées et intrusives

Comprendre les lignes directrices et les codes de la publicité

Au Canada, il existe un certain nombre de lois et de règlements importants couvrant la publicité destinée aux enfants.

La seule loi portant spécifiquement sur la publicité destinée aux enfants est la Loi sur la protection du consommateur du Québec, laquelle s’applique à tous les médias du Québec et interdit tout marketing commercial auprès des enfants de moins de 13 ans.

Dans le reste du pays, la publicité destinée aux enfants est couverte par des codes d’autoréglementation de l’industrie, comme l’Initiative canadienne pour la publicité sur les aliments et les boissons destinée aux enfants, le Code de la publicité radiotélévisée destinée aux enfants, le Code canadien des normes de la publicité, et les Principes canadiens d’autoréglementation de la publicité ciblée par centres d’intérêt en ligne de l’Alliance de la publicité numérique du Canada.

Le Code canadien des normes de la publicité comprend deux dispositions qui concernent précisément la publicité auprès des enfants et des jeunes.

« Publicité destinée aux enfants

La publicité destinée aux enfants ne doit pas exploiter la crédulité, l’inexpérience ou le sentiment de loyauté de ces derniers, ni présenter d’information ou d’illustrations susceptibles de leur nuire physiquement, émotivement ou moralement. »

« Publicité destinée aux mineurs

Les produits dont la vente est interdite aux mineurs ne doivent pas être annoncés de façon à être particulièrement attrayants pour les personnes qui n’ont pas encore atteint l’âge adulte légal. Et les personnes qui figurent dans des publicités portant sur ces produits doivent être clairement des adultes et être perçues comme telles, en fonction de la définition qu’en donne la loi. »

Les Normes de la publicité sont également publiées dans les Lignes directrices du Guide d’interprétation portant plus précisément sur la publicité destinée aux enfants. Elles clarifient les points suivants.

  • Une publicité est « destinée aux enfants » si les enfants « sont les seuls utilisateurs ou constituent une grande partie des utilisateurs, le message (c.-à-d. la langue, les arguments de vente, les aspects visuels) étant aussi présenté de façon à s’adresser principalement aux enfants de moins de 12 ans ».
  • « […] les produits de collation [doivent être] clairement présentés pour ce qu’ils sont et non pas comme étant des substituts de repas. »
  • « La publicité sur les produits alimentaires ne doit pas décourager ou dénigrer un choix de mode de vie sain ou la consommation accrue de fruits et de légumes […] »
  • « La quantité du produit annoncé dans la publicité sur les produits alimentaires destinée aux enfants ne doit pas être excessive ou supérieure à ce qu’il serait raisonnable d’acheter, d’utiliser ou, s’il y a lieu, de consommer pour une personne dans la situation représentée. »
  • « Ni la présentation sonore ni la présentation visuelle du produit, du service ou de la prime ne doit en exagérer les caractéristiques, telles que le rendement, la vitesse, les dimensions, la couleur ou la durabilité, etc. »
  • « La publicité destinée aux enfants ne doit pas représenter faussement les dimensions du produit. »
  • « Lorsque les réalisations d’un enfant qui dessine, fabrique un objet ou une pièce d’artisanat, ou assemble une maquette sont montrées, celles-ci doivent correspondre à ce que peut réaliser un enfant dans la moyenne. »
  • « Les termes "nouveaux", "présentant" et "présente" ou toute expression de la sorte peuvent être employés dans le même contexte pendant au plus un an seulement. »
  • « Les produits qui ne sont pas destinés à l’usage des enfants ne doivent faire l’objet ni de publicité s’adressant directement aux enfants ni de campagnes de promotion les sollicitant. »
  • « Les médicaments, y compris les vitamines, ne doivent pas faire l’objet de publicité destinée aux enfants, à l’exception des dentifrices au fluor pour les enfants. »
  • « Les enfants ne doivent pas être invités directement à acheter le produit annoncé ni être incités à demander à leurs parents d’acheter ce produit ou de se renseigner à son sujet. »
  • « Les publicités ne doivent pas montrer un emploi risqué ou imprudent des produits annoncés (comme de lancer un aliment en l’air et d’essayer de le rattraper avec la bouche). »
  • « La publicité destinée aux enfants ne doit pas laisser croire que la possession ou l’utilisation d’un produit rend le propriétaire ou l’utilisateur supérieur à son entourage ou que, sans lui, l’enfant risque le ridicule ou le mépris […] »

Les changements apportés au Code canadien des normes de la publicité en 2016 et les règles similaires mises en place dans d’autres pays exigent que toute personne faisant une promotion rémunérée soit claire quant à la nature de l’appui et à la personne qui la paye.

Les Normes canadiennes de la publicité ont publié des Lignes directrices du Guide d’interprétation sur les nouvelles règles qui précisent ce que les « influenceurs numériques » doivent divulguer.

« Un témoignage, un appui, une critique ou toute autre représentation doit stipuler tout "lien important" […] entre le porte-parole, le critique, l’influenceur ou la personne qui fait la représentation et "l’entité" […] qui met le produit ou le service à sa disposition […] Le consommateur peut raisonnablement s’attendre à l’existence d’un lien important […] par exemple, un message télévisé où une célébrité parle d’un produit ou d’un service […] Si un tel lien important existe, le fait qu’il existe et sa nature doivent être divulgués de façon claire et bien visible, à proximité immédiate de la représentation portant sur le produit ou le service. »

Malgré ces règles et lignes directrices, il est toujours très facile pour les enfants de confondre une promotion payée avec l’opinion d’un ami, en particulier lorsque les influenceurs sont considérés comme des personnes ordinaires et non des célébrités. De plus, la divulgation en soi ne suffit pas à inciter les enfants à porter un regard critique sur les publicités des influenceurs[16]. Il est important de s’assurer qu’ils savent que de nombreuses « critiques » et recommandations de produits en ligne sont en réalité des publicités et qu’ils doivent les considérer d’un œil tout aussi critique que tout autre type de publicité.

Répondre aux publicités

Il est important que les consommateurs expriment leur opinion sur la publicité auprès de l’industrie.

Si vous habitez au Québec, vous pouvez déposer une plainte auprès de l’Office de la protection du consommateur.

Si vous habitez à l’extérieur du Québec, les plaintes concernant la plupart des types de publicités au Canada (imprimées, extérieures, télévisées, cinématographiques, en ligne) doivent être adressées aux Normes canadiennes de la publicité. Assurez-vous d’inclure les informations suivantes.

  • « Pour les publicités imprimées : Identifier le nom et la date de la ou des publications dans lesquelles la publicité a été vue et inclure un exemplaire de la ou des publicités.
  • Pour les publicités extérieures, telles que les panneaux-réclame, la publicité dans les transports en commun, et autres publicités du même genre : Identifier la date et le lieu exact où vous avez vu la publicité (inclure une photographie si possible).
  • Pour les publicités diffusées : Identifier la station ainsi que l’heure et la date où la publicité a été vue/entendue et fournir une brève description du message publicitaire.
  • Pour les publicités au cinéma: Identifier le titre du film, la date à laquelle la publicité a été vue ainsi que le nom et le lieu du cinéma où la publicité a été vue et fournir une brève description du message publicitaire.
  • Pour les cyber-annonces: Identifier la date à laquelle la publicité a été vue, l’adresse du site Web et inclure une version imprimée de la publicité et d’autres pages Web pertinentes (au besoin)[17]. »
    • Les obstacles aux plaintes à l’égard des publicités en ligne sont majeurs. Contrairement à la publicité imprimée ou affichée, les publicités en ligne ciblent les personnes considérées comme les plus susceptibles d’y répondre, ce qui signifie que les publicités qui peuvent être offensantes, comme celles qui comportent des stéréotypes ou des images sexualisées, peuvent passer inaperçues. Le contexte dans lequel une publicité apparaît est également un facteur. Une publicité pour un régime alimentaire ne serait pas nécessairement inappropriée, mais elle le serait si elle s’adressait à des enfants ou à des adolescents[18]. Les parents sont beaucoup moins susceptibles d’être au courant des publicités que les enfants voient en ligne que dans les médias traditionnels[19].

Pour commenter une publicité en ligne qui n’indique pas qui l’a payée, vous pouvez également communiquer avec la personne qui l’a créée. Assurez-vous qu’elle sache que le Canada et les États-Unis, ainsi que de nombreux autres pays, exigent des influenceurs qu’ils divulguent le nom de la personne qui les a payés.

Pour de plus amples renseignements sur la manière de faire entendre votre voix, consultez notre guide à l’intention des parents Réagissez! Comment intervenir en matière de questions médiatiques.

Pour vous plaindre de la collecte de données sur un site Web ou une application pour enfants

Bien qu’il ne soit pas illégal de recueillir des renseignements personnels auprès des enfants au Canada, la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques exige un consentement valable pour la collecte, l’utilisation et la communication des renseignements personnels. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a déclaré qu’il « serait difficile d’obtenir le consentement éclairé d’un enfant à des fins de pratiques de publicité comportementale en ligne. Par conséquent, et comme pratique exemplaire, les organisations devraient éviter de suivre les enfants ou les sites Web destinés aux enfants[20]. »

Si une application ou un site Web recueille les renseignements personnels de votre enfant, vous pouvez vous plaindre auprès du Commissariat à l’adresse https://www.priv.gc.ca/fr/signaler-un-probleme/.

Se plaindre de l’écoblanchiment et du « blanchiment » d’une cause (« causewashing »)

Il est important de dénoncer les annonceurs qui ne joignent pas le geste à la parole. Si une entreprise prétend soutenir les droits des membres de la communauté LGBTQ2S+, mais donne de l’argent à des politiciens homophobes, par exemple, la pression des consommateurs peut faire une grande différence[21]. La ressource de HabiloMédias intitulée Faites-vous entendre! Votre guide pour changer le monde, en ligne et hors ligne donne des conseils aux enfants et aux adolescents pour utiliser les médias de façon à s’organiser autour des enjeux auxquels ils croient.

Passer à l’action à l’échelle locale

Mettez fin à la commercialisation dans votre école ou district scolaire.

  • Travaillez avec les conseils de parents et d’élèves de votre école, ainsi qu’avec les commissaires scolaires, pour élaborer des directives sur la commercialisation dans votre école ou district.
  • Assurez-vous que les médias locaux sont au courant de vos efforts. Pour plus de renseignements, consultez la fiche-conseil Faire de votre école une zone sans publicité.

Contribuez à maintenir le marketing et la protection de la vie privée en tête des priorités politiques.

  • Des lois et des règlements sont adoptés dans le monde entier pour limiter la publicité destinée aux enfants et rendre illégales des stratagèmes comme les tactiques trompeuses et la publicité ciblée[22].

Si vous souhaitez que des lois et des règlements similaires soient adoptés au Canada (ou que des lois comme celle du Québec limitant la publicité destinée aux enfants soient adoptées dans d’autres provinces), assurez-vous que vos députés et vos assemblées législatives provinciales et territoriales le sachent! Vous pouvez être certain que l’industrie de la publicité fait entendre sa voix.

Ressources pour les parents
Ressources pour les enseignants


[1] Zarouali, B., Ponnet, K., Walrave, M., et Poels, K. (2017). « "Do you like cookies?" Adolescents’ skeptical processing of retargeted Facebook-ads and the moderating role of privacy concern and a textual debriefing ». Computers in Human Behavior, 69, 157-165.

[2] Livingstone, S., et Rahali, M. (2021). Written evidence on influencer culture and children. London School of Economics and Political Science.

[3] Wright, P., Friestad, M., et Boush, D.M. (2005). « The development of marketplace persuasion knowledge in children, adolescents, and young adults ». Journal of Public Policy & Marketing, 24(2), 222-233.

[4] Jeong, S.-H., Yum, J.-Y., et Hwang, Y. (2018). « What components should be included in advertising literacy education?: Effects of component types and the moderating role of age ». Journal of Advertising, 47, 347-361.

[5] Livingstone, S., et Rahali, M. (2021). Written evidence on influencer culture and children. London School of Economics and Political Science.

[6] Lapierre, M.A., Fleming-Milici, F., Rozendaal, E., McAlister, A.R., et Castonguay, J. (2017). « The effect of advertising on children and adolescents ». Pediatrics, 140 (Supplement_2), S152-S156.

[7] Stanley, S.L., et Lawson, C.A. (2018). « Developing discerning consumers: an intervention to increase skepticism toward advertisements in 4-to 5-year-olds in the US ». Journal of Children and Media, 12(2), 211-225.

[8] Livingstone, S., et Rahali, M. (2021). Written evidence on influencer culture and children. London School of Economics and Political Science.

[9] Feijoo, B., et Sadaba C. (2022). « When Ads Become Invisible: Minors’ Advertising Literacy While Using Mobile Phones ». Media and Communication (ISSN: 2183–2439), volume 10, numéro 1. Consulté à l’adresse : https://doi.org/10.17645/mac.v10i1.4720.

[10] Bryan, C.J., Yeager, D.S., Hinojosa, C.P., Chabot, A., Bergen, H., Kawamura, M., et Steubing, F. (2016). « Harnessing adolescent values to motivate healthier eating ». Proceedings of the National Academy of Sciences, 113(39), 10830-10835.

[11] Bryan, C.J., Yeager, D.S., et Hinojosa, C.P. (2019). « A values-alignment intervention protects adolescents from the effects of food marketing ». Nature human behaviour, 3(6), 596-603.

[12] Radesky, J. (2021). « The digital world is built on advertising. How do we help kids navigate it? ». CNN Health. Consulté à l’adresse : https://www.cnn.com/2021/05/18/health/kids-digital-advertising-wellness/index.html.

[13] Richins, M.L., et Chaplin, L.N. (2015). « Material parenting: How the use of goods in parenting fosters materialism in the next generation ». Journal of Consumer Research, 41(6), 1333-1357.

[14] Richins, M.L. (2017). « Materialism pathways: The processes that create and perpetuate materialism ». Journal of Consumer Psychology. Consulté à l’adresse : http://dx.doi.org/10.1016/j.jcps.2017.07.006.

[15] Ibidem.

[16] Boerman, S., et Van Reijmersdal, E. (2020). « Disclosing influencer marketing on YouTube to children: The moderating role of para-social relationship ». Frontiers in Psychology, 10, 3042.

[17] Normes canadiennes de la publicité (sans date). Comment soumettre une plainte. Consulté à l’adresse : https://adstandards.ca/fr/plaintes/comment-soumettre-une-plainte/.

[18] Milano, S., MIttelstadt, B., et Wachter S. (2021). « Targeted ads isolate and divide us even when they’re not political ». Oxford Internet Institute. Consulté à l’adresse : https://www.oii.ox.ac.uk/news-events/news/targeted-ads-isolate-and-divide-us-even-when-theyre-not-political/.

[19] Chester, J., Montgomery, K., et Kopp K. (2021). « Big Food, Big Tech, and the Global Childhood Obesity Pandemic ». Center for Digital Democracy. Consulté à l’adresse : https://www.democraticmedia.org/sites/default/files/field/public-files/2021/cdd_big_food_big_tech_5-21fin.pdf.

[20] Commissariat à la protection de la vie privée (2021). Lignes directrices sur la protection de la vie privée et la publicité comportementale en ligne. Consulté à l’adresse : https://www.priv.gc.ca/fr/sujets-lies-a-la-protection-de-la-vie-privee/technologie/protection-de-la-vie-privee-en-ligne-surveillance-et-temoins/pistage-et-publicite/gl_ba_1112/.

[21] Liederman, E. (2022). « This Report Shows Why Gen Z Sees Straight Through Your Marketing Efforts ». Adweek. Consulté à l’adresse : https://www.adweek.com/agencies/this-report-shows-why-gen-z-sees-straight-through-your-marketing-efforts/.

[22] Jacobs, H. (2022). « Is Momentum Shifting Toward a Ban on Behavioral Advertising? ». The Markup. Consulté à l’adresse : https://themarkup.org/the-breakdown/2022/02/03/is-momentum-shifting-toward-a-ban-on-behavioral-advertising.