Image corporelle - Les médias numériques

Les médias numériques, en particulier les réseaux sociaux et le jeu vidéo, tiennent une place toujours croissante dans la vie de nos enfants et de nos jeunes. Et même lorsqu’ils consomment d’autres médias comme la télévision, la musique et le cinéma, ils le font souvent via Internet. Par ailleurs, on retrouve une page Web, un univers virtuel, des jeux vidéo ou d’autres sous-produits numériques gravitant autour de la plupart des médias qu’ils consomment – partant du simple jouet à l’émission télévisuelle.

Jeux vidéo

Tous les mondes virtuels ont ceci en commun : on y trouve un avatar ou un personnage représentant le joueur qui évolue dans cet univers. En général, le joueur peut créer ses propres avatars (mais bien souvent, ce privilège revient uniquement aux joueurs payeurs; ceux qui jouent gratuitement doivent se contenter d’une version « par défaut » de l’avatar.) Malheureusement, les joueurs peuvent éprouver autant d’insécurité face à leur corps virtuel qu’à leur corps physique puisque les personnages féminins dépeints de façon réaliste dans les jeux vidéo sont très sexualisés et « plus minces que l’Américaine moyenne[1] » alors que les types de corps des avatars masculins sont généralement plus musclés et plus grands[2]. En réalité, les garçons rencontrent un si grand nombre de ces personnages très musclés que les garçons âgés de 6 à 10 ans qui lisent les magazines de jeux vidéo pendant un an ont signalé une plus grande insatisfaction corporelle que ceux qui lisent des magazines de mode, de sports ou de conditionnement physique[3].

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Options de personnalisation de l’avatar dans le monde virtuel de Winx

Les jeux conçus pour les très jeunes enfants, comme Roblox et Minecraft, ont recours à des avatars non humains ou à des personnages aux allures très « bandes dessinées »; ceux qui s’adressent aux enfants un peu plus âgés, ont tendance à offrir une palette très restreinte d’avatars ce qui a pour effet de renforcer les valeurs culturelles liées à la beauté. Comme nous dit la professeure Sara Grimes dans son essai « I’m a Barbie Girl, in a BarbieGirls World » (« Je suis une Barbie Girl vivant dans un monde de BarbieGirls »): « au final, nos avatars se ressemblent tous un peu – ce sont des femmes jeunes, minces…qui ont une forte tête et un visage aux traits délicats. »[4]

La recherche montre que même lorsqu’un joueur peut créer son avatar de toutes pièces, dans un monde virtuel comme The Sims par exemple, il le dotera des attributs correspondant aux normes de beauté. Auteur Connie Morrison a été étonnée d’apprendre qu’il n’existe pas d’« avatars corpulents » et a conclu que les mondes virtuels, comme The Sims ou Fortnite, envoient des messages voulant que les joueurs doivent choisir des corps que la société juge idéaux[5].

Les gens réagissent aux traits physiques d’un avatar comme devant personne en chair et en os – un avatar grand et charmant leur semble plus aimable et convaincant – de fait, l’allure de son avatar peut même inciter un joueur à changer d’attitude et à se montrer plus confiant et plus sociable parce qu’il se sait plus attrayant (dans la « peau » de son avatar). C’est ce que l’on appelle l’effet Protée, c’est-à-dire que « le comportement d’une personne se conforme à son autoreprésentation numérique[6] ». Cet effet souligne le potentiel de création d’avatars comme modèle de comportement puisque les personnes en surpoids peuvent être motivées à faire de l’exercice et à modifier leur alimentation[7], ce qui arrive rarement en pratique par contre puisque souvent les images des avatars d’un poids insuffisant vont simplement amener les femmes de taille moyenne et aux courbes généreuses à se sentir mal dans leur corps[8]. La gamme restreinte d’options de personnalisation des avatars disponibles dans les mondes virtuels les plus populaires, en plus de la pression des autres et de la nôtre pour créer un avatar « amélioré », signifie que la liberté de personnaliser notre apparence dans les mondes virtuels entraîne encore plus d’insécurité quant à notre apparence et à la taille de notre corps.

Réseaux sociaux et communautés virtuelles

Une méta-analyse d’études menées dans 17 pays a révélé que l’utilisation des médias sociaux est associée à des problèmes d’image corporelle et à des troubles de l’alimentation[9]. Comme le dit Virginia Sole-Smith dans son ouvrage Fat Talk : « Les médias sociaux sont devenus un lieu où les enfants apprennent les coutumes, le langage et les règles de la culture du régime et des préjugés anti-obésité[10]. » Les réseaux sociaux nous permettent de diffuser une grande variété de contenus, en partant de la vidéo à une simple réflexion personnelle, mais ce sont les photos que les jeunes préfèrent échanger entre eux. (C’est surtout vrai depuis que la majorité des téléphones cellulaires sont munis de caméras). La pression sociale incite les jeunes à retoucher leurs propres photos (en particulier les photos ajoutées à leur profile et qui seront vues par tous les visiteurs et accessibles au grand public via Internet) – ils veulent avoir fière allure sur ces photos, ils utiliseront donc des angles de caméra plutôt flatteurs et retoucheront l’image à l’aide d’un logiciel de manipulation d’images comme des filtres. Le commun des mortels a maintenant accès à des techniques de retouche photo traditionnellement réservées aux mannequins et aux célébrités – par exemple la composition, la retouche photo et le montage – de nos jours, tout le monde peut utiliser ces techniques pour modifier des photos personnelles et avoir meilleure apparence…sur photos.[11] On ne saurait s’en étonner, ceux qui puisent leur valeur personnelle dans le regard de l’autre – y compris ce qu’on pense de leur apparence physique – seront plus enclins à partager leurs photos que les autres, dont l’estime de soi repose avant tout sur leur intelligence et leurs réalisations personnelles.[12]

Comme l’explique Kaitlyn Axelrod, coordonnatrice des activités de sensibilisation pour le groupe de soutien aux personnes vivant des troubles alimentaires Sheena’s Place : « Les médias sociaux sont très sournois parce que ces applications, en particulier Instagram et TikTok, qui sont censées immortaliser ce qui se passe dans la vie de quelqu’un peuvent amener les gens à penser que la vie des autres prend une certaine apparence, ce qui peut entraîner des comparaisons encore plus préjudiciables que de voir un mannequin ou une personne que nous trouvons attirant à la télévision[13]. »

Les jeunes utilisent les réseaux sociaux presque essentiellement pour garder le contact avec leurs amis présents dans leur vie de tous les jours. Les communautés virtuelles, pour leur part, jouent un autre rôle - celui de faciliter les contacts entre les gens du monde entier et qui partagent des intérêts communs; les retombées sont souvent positives, en particulier auprès des gens isolés issus de régions éloignées. Mais les communautés virtuelles peuvent également alimenter un rapport malsain au corps. Les plus connues sont sans doute les communautés virtuelles dites « pro-anorexie » composées de sites Internet, de blogues individuels et réseautés; on les retrouve même dans des groupes de discussion sur les sites de médias sociaux comme Snapchat et Instagram qui font la promotion de la minceur et de la façon d’obtenir un type de corps idéalisé d’une manière malsaine.[14] Au cours des dernières années, les réseaux sociaux ont commencé à recommander des contenus créés par des algorithmes en plus des comptes que les utilisateurs suivent. Sur certains d’entre eux, comme TikTok, ces contenus représentent désormais la majeure partie de ce que voient les jeunes, ce qui signifie que les jeunes peuvent voir des contenus stigmatisants et malsains même s’ils ne les recherchent pas. Des recherches ont montré, par exemple, que des contenus favorables aux troubles alimentaires apparaissent dans le fil d’actualités « Pour toi » de TikTok[15], même si TikTok a bloqué l’accès aux termes de recherche connexes après la publication de l’étude. Une autre étude a montré que la majorité des vidéos relatives à l’alimentation ou au poids sur TikTok « présentaient une vision de la santé normative en fonction du poids » et glorifiaient la perte de poids[16]. De même, des recherches menées sur Instagram ont montré que l’algorithme de recommandation de la plateforme favorisait les contenus relatifs aux troubles alimentaires auprès d’utilisateurs dont l’âge médian était de 19 ans[17].

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Publication sur Instagram de l’affiche de Bailey Bossert qui fait la promotion de la positivité corporelle

Certains réseaux sociaux, comme Snapchat, ont également commencé à intégrer des « robots conversationnels » qui utilisent des algorithmes d’apprentissage machine pour imiter les conversations avec les utilisateurs. À l’instar des algorithmes de recommandation, ces robots conversationnels fournissent fréquemment des contenus qui font la promotion d’une image corporelle négative et parfois même des contenus favorables aux troubles alimentaires, comme le plan de repas de 700 calories par jour recommandé par My AI de Snapchat[18]. De même, les générateurs d’images algorithmiques comme Dall-E et Midjourney sont capables de créer des images qui font la promotion d’idéaux de poids malsains[19].

Selon Shirley Cramer, directrice générale de la Royal Society for Public Health au Royaume‑Uni, « les médias sociaux font maintenant partie du quotidien de tout le monde et nous devons donc essayer de comprendre leur impact sur la santé mentale et surtout celle des jeunes femmes ». Elle croit que les impacts des médias sociaux sont plus importants sur les jeunes âgés de 16 à 24 ans. Comme l’a mentionné une participante dans l’étude de Shirley Cramer, « Instagram amène facilement les filles et les femmes à estimer que leur corps n’est simplement pas assez bien [20] ». Cette façon de penser découle vraisemblablement de la manipulation numérique constante des photos publiées sur la plateforme de média social, poussant les jeunes filles à croire qu’elles ne pourront jamais obtenir le type de corps idéal, même si le type de corps idéal auquel elles se comparent n’est pas réel.

Cependant, il ne fait aucun doute que l’utilisation des médias sociaux n’est pas le seul élément qui entraîne ces impacts : la façon dont nous les utilisons joue aussi un rôle. Alors que la visualisation d’images idéalisées, ou de contenu d’« inspiration minceur » visant à encourager la perte de poids, était associée à une insatisfaction corporelle moindre, la visualisation de contenu positif sur l’image corporelle sur Instagram a démontré que les femmes sont plus satisfaites de leur corps.[21] Les jeunes ont également utilisé des mots-clics comme #AcnePositivity (positivité de l’acné) et #BodyHairPositivity (positivité des poils corporels) pour s’opposer aux normes de beauté des médias[22], et il existe de nombreux comptes populaires faisant la promotion de la positivité corporelle et des régimes alimentaires sains. Mais même encore, l’auteure Virginia Sole-Smith souligne qu’ils suivent généralement l’esthétique d’Instagram : « Lorsque des gâteries alimentaires sont présentées, c’est uniquement sous forme de minuscules portions parfaitement photogéniques : un adorable mini muffin saupoudré de vermicelles arc-en-ciel ou encore trois chocolats M&M’s ajoutés comme garniture à un déjeuner comprenant trois morceaux de fruits[23]. »

Les influenceurs en ligne sont aussi une autre forme de publicités auxquelles sont exposés les adolescents et une autre source de problèmes d’image corporelle. Certains réseaux sociaux populaires auprès des jeunes ont pris des mesures pour traiter de la question. Par exemple, Instagram a changé ses politiques en 2019 pour mettre fin à la promotion de produits amaigrissants et de procédures esthétiques. Selon Emma Collins, gestionnaire des politiques publiques pour Instagram, « nous voulons qu’Instagram soit un environnement positif pour toutes les personnes qui l’utilisent, et cette politique fait partie de nos efforts continus pour réduire la pression que ressentent parfois les gens en raison des médias sociaux ». Que ces réseaux fassent ou non la promotion de produits amaigrissants, l’exposition constante à des images de corps parfaits, souvent photomanipulées, d’hommes et de femmes a un impact, même lorsque les utilisateurs savent que les images ont été altérées[24]. Contrairement aux publicités traditionnelles, les publicités des influenceurs côtoient des photos des pairs des jeunes, ce qui a un effet similaire sur les perceptions de leur corps[25]. Par conséquent, bon nombre d’adolescents estiment que la seule façon d’atteindre ce « statut de mannequin » est d’utiliser les produits amaigrissants qui leur sont présentés en ligne montrant des mannequins dont l’image a été numériquement manipulée à qui ils essaient de ressembler[26]. Les médias sociaux, et les influenceurs en particulier, ont également joué un rôle central dans la promotion des médicaments amaigrissants, qui peuvent faire l’objet d’une publicité directe auprès des consommateurs, même dans les pays où ils n’ont pas été approuvés (ou approuvés pour une perte de poids)[27].

Retouche photo

La retouche photo, jadis l’apanage de quelques artistes adeptes de l’aérographe, est aujourd’hui pratique courante dans l’industrie de la mode, de la publicité et de l’édition depuis l’apparition du logiciel de retouche photo par ordinateur Photoshop et des filtres dans les médias sociaux comme Instagram. (Lancé sur le marché en 1990, ce logiciel est devenu si populaire que les Américains ont inventé le mot photoshopping pour remplacer l’expression « retoucher une photo »). Depuis, cette pratique se veut presque universelle. On retouche les photos des hommes comme des femmes[28] : elles sont devenues presque universelles, les personnalités de l’industrie affirmant que presque toutes les photos dans les magazines sont retouchées.[29] Si les téléchargements de Facetune, l’application de manipulation de photos la plus connue, ont diminué de plus de 75 % depuis leur apogée[30], c’est peut-être parce que des fonctions similaires ont été intégrées dans les applications elles-mêmes : « Une image ne peut pas être téléchargée sans que différentes options de filtre apparaissent automatiquement[31]. »

« Lorsque je prends une photo sans filtre et que la photo ne reçoit pas le nombre de mentions "J’aime" auquel je m’attends, je me sens mal dans ma peau. Pour que j’aie l’air parfaite et que je me sente aimée, je dois prendre des photos en utilisant des filtres[32]. »

Les logiciels de retouche photo sont devenus si faciles d’emploi et d’accès que les jeunes les utilisent pour modifier leurs propres photos afin de paraître plus minces et prétendre avoir ce corps idéal correspondant aux critères de beauté que nous imposent les médias, et ils ont même été liés à la « dysmorphie de Snapchat », c’est-à-dire un désir de modifier son propre corps pour qu’il ressemble davantage à ses égoportraits (selfies)[33].

Cette pratique fort répandue soulève des inquiétudes. Les jeunes sont bombardés d’images corporelles aux mensurations aussi irréalistes qu’inatteignables. Les concepteurs graphiques principaux ont avoué que l’édition comprend le retouchage de l’ensemble du contenu : « ils allongent le cou, amincissent les bras, effacent les veines[34] ». Même les mannequins ont dit qu’elles se sentent parfois inadéquates et que les photographes qui n’aiment pas leur apparence peuvent toujours y apporter des modifications[35], ce qui garantit que même les personnes qui répondent aux normes médiatiques d’attirance se sentiront tout de même inférieures. (Il s’agit d’une tactique de l’ère numérique qui s’inspire de la bonne vieille méthode, celle du « cerne autour du col » et qui consiste à éveiller chez le consommateur des émotions négatives et dont il n’avait nullement conscience.)[36] 

Pour les garçons aussi, la combinaison des médias sociaux, de la modification des images et des drogues améliorant les performances peut être dangereuse. Robert Olivardia, spécialiste du traitement de la dysmorphie corporelle, a déclaré que « les jeunes garçons sont bombardés d’informations sur ces substances et d’images, et il ne s’agit plus seulement de célébrités. Il s’agit de leurs pairs, et ils font des photos d’eux-mêmes sur Photoshop[37]. »

La retouche photo a aussi pour effet de restreindre au minimum la diversité des silhouettes présentées dans les médias et de nous réduire à ne chercher qu’un seul et même gabarit. Outre les formes corporelles limitées, les médias sociaux ont entraîné l’adoption de ce que l’on appelle le « visage Instagram » : « ethniquement ambigu et présentant une peau impeccable, de grands yeux, des lèvres charnues, un petit nez et des courbes parfaitement dessinées, des caractéristiques accessibles en grande partie grâce aux filtres[38] ».

La retouche photo et la quête du corps idéal, mais inatteignable ont des effets nocifs sur l’image de soi et l’estime de soi de nos jeunes. Rahaf Harfoush, anthropologue numérique et directrice générale du Red Thread Institute of Digital Culture, souligne qu’au regard des médias traditionnels, « plutôt que de voir une personne ayant un visage qui ne ressemblait pas au nôtre et de considérer cette norme de beauté comme étant externe, nous prenons essentiellement ces normes de beauté et les superposons sur nos propres visages. Nous mettons l’accent sur ce manque, ce qui, à mon avis, est très préjudiciable[39]. » Parallèlement, il est prouvé que les avatars, les filtres et les autres fonctions similaires peuvent avoir des impacts positifs dans certains contextes, notamment lorsqu’ils sont utilisés par des jeunes transgenres pour affirmer leur identité de genre[40]

Ce n’est un secret pour personne, nous savons que la plupart des silhouettes publiées dans les médias font l’objet de retouches numériques. Malheureusement, même en sachant que les images sont manipulées, les effets n’en sont pas désamorcés pour autant. L’affichage d’avertissements sur les photos indiquant qu’elles ont été manipulées ne réduit pas leurs impacts sur l’insatisfaction corporelle puisque les femmes considèrent tout de même les photos réalistes même si on leur dit qu’elles ont été numériquement manipulées.[41] Comme le dit si bien la docteure Kim Bissell, fondatrice du Child Media Lab de l’Université de l’Alabama : « Nous savons que ces photos ont été retouchées, mais nous voulons quand même leur ressembler »[42].

C’est un fait, les jeunes filles utilisent souvent un logiciel de retouche photo pour modifier leurs photos personnelles. Dans son ouvrage Who Do They Think They Are? Teenage Girls & Their Avatars in Spaces of Social Online Communication, Connie Morrison affirme que « les filles savent que les images vues dans les magazines et à la télévision ont été retouchées et il semble que, sachant cela, elles auront tout de même le sentiment de pouvoir (ou de devoir) poursuivre cette quête pendant un certain temps. » Une jeune fille, interrogée par Morrison, l’exprimait en ces mots « Je me sens mieux…quand j’affiche dans mon profil une photo de moi où je suis » jolie » et parfaite même si je sais, au fond, que c’est faux »[43].

Si vous ou une personne de votre entourage avez besoin d’aide pour composer avec un trouble de l’alimentation, visitez le site du National Eating Disorder Information Centre.


[1] Martins, N., Williams, D. C.,Harrison, K., & Ratan, R. A. (2009). A content analysis of female body imagery in video games. Sex Roles, 61(11-12), 824-836.

[2] Martins, N., Williams, D. C., Ratan, R. A., & Harrison, K. (2011). Virtual muscularity: A content analysis of male video game characters. Body Image, 8(1), 43-51.

[3] Dingelfelter, S. Video game magazines may harm boys’ body image. Monitor on Psychology October 2006, 37:9.

[4] Grimes S. « I’m a Barbie Girl, in a BarbieGirls World. » The Escapist, 165, 2 septembre 2008.

[5] Morrison, C (2010) Who do they think they are? Teenage girls and their avatars in spaces of social online communication. Peter Lang.

[6] Yee, Nick and Bailenson, Jeremy. (2007) The Proteus Effect: The Effect of Transformed Self-Representation on Behavior. Human Communication Research 33(3):271 – 290. DOI: 10.1111/j.1468-2958.2007.00299.x

[7] Riva, G et al. (2016) Virtual worlds versus real body: Virtual reality meets eating and weight disorders. Cyberpsychology, Behaviour and Social Networking Journal. 19(2). 63-66

[8] Dirk Smeesters, Thomas Mussweiler, and Naomi Mandel. “The Effects of Thin and Heavy Media Images on Overweight and Underweight Consumers: Social Comparison Processes and Behavioral Implications.” Journal of Consumer Research: avril 2010.

[9] Dane, A., & Bhatia, K. (2023). The social media diet: A scoping review to investigate the association between social media, body image and eating disorders amongst young people. PLOS Global Public Health, 3(3), e0001091.

[10] Sole-Smith, V. (2023). Fat talk: parenting in the age of diet culture. First edition. New York, Henry Holt and Company. [traduction]

[11] Stefanone, Michael et al. Contingencies of Self-Worth and Social-Networking-Site Behavior. Cyberpsychology, Behavior, And Social Networking.14:1-2, 2011.

[12] Stefanone, Michael et al. Contingencies of Self-Worth and Social-Networking-Site Behavior. Cyberpsychology, Behavior, And Social Networking.14:1-2, 2011.

[13] Cité dans Aziz, S. & Young, L. (2022) « Instagram vs reality The perils of social media on body image. » Global News. https://globalnews.ca/news/8506592/social-media-influenced-body-image/ [traduction]

[14] Cohen, Alex. Countering the Online World of ‘Pro-Anorexia’. Day to Day, 27 février 2009. http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=101210192

[15] Little, O. (2023) TikTok is hosting pro-anorexia content that targets children. Media Matters for America.

[16] Minadeo, M., & Pope, L. (2022). Weight-normative messaging predominates on TikTok—A qualitative content analysis. Plos one, 17(11), e0267997.

[17] Wong, Q. (2022) « Designing for Disorder: Instagram’s Pro-eating Disorder Bubble. » CNET.

[18] Fowler, G. (2023) « AI is acting ‘pro-anorexia’ and tech companies aren’t stopping it. » The New York Times. https://www.washingtonpost.com/technology/2023/08/07/ai-eating-disorders-thinspo-anorexia-bulimia/

[19] (2023) AI and Eating Disorder: How generative AI is enabling users to generate harmful eating disorder content. Center for Countering Digital Hate. https://counterhate.com/wp-content/uploads/2023/08/230705-AI-and-Eating-Disorders-REPORT.pdf

[20] Royal Society for Public Health. (2017, mai) Status of mind: Social media and young people’s mental health and wellbeing. Consulté sur le site https://www.rsph.org.uk/our-work/campaigns/status-of-mind.html

[21] Cohen, Rachel et al. (2019) #BoPo on Instagram: An experimental investigation of the effects of viewing body positive content on young women’s mood and body image. New Media and Society, 21:7. https://doi.org/10.1177/1461444819826530

[22] Cornall, F. (2023) « From diversity to accessibility, can technology change the way we think about beauty for the better? » CNN. https://www.cnn.com/style/article/beauty-technology-spc-intl/index.html

[23] Sole-Smith, V. (2023). Fat talk: parenting in the age of diet culture. First edition. New York, Henry Holt and Company. [traduction]

[24] Mariska Kleemans, Serena Daalmans, Ilana Carbaat & Doeschka Anschütz (2018) Picture Perfect: The Direct Effect of Manipulated Instagram Photos on Body Image in Adolescent Girls, Media Psychology, 21:1, 93-110, DOI: 10.1080/15213269.2016.1257392

[25] Thorbecke, K (2019) Instagram announces new policies for promoting diet products, cosmetic procedures. ABC News. Consulté sur le site https://abcnews.go.com/Business/instagram-announces-policies-promoting-diet-products-cosmetic-procedures/story?id=65716682

[26] Thorbecke, K (2019) Instagram announces new policies for promoting diet products, cosmetic procedures. ABC News. Consulté sur le site https://abcnews.go.com/Business/instagram-announces-policies-promoting-diet-products-cosmetic-procedures/story?id=65716682

[27] Tait, A. (2023) Weight loss injections have taken over the internet. But what does this mean for people IRL? MIT Technology Review. https://www.technologyreview.com/2023/03/20/1070037/weight-loss-injections-societal-impact-ozempic/

[28] « The Complicated Art of Airbrushing Abdominals. » Jezebel, 7 octobre 2010. <>

[29] Bruner, R (2018). Blake Lively says 99.9% of celebrity images are photoshopped while interviewing Gigi Hadid. Time. Consulté sur le site https://time.com/5236384/blake-lively-photoshop-gigi-hadid-interview/

[30] Woodbury, R. (2021) « The Rejection of Internet Perfection. » Digital Native. https://digitalnative.substack.com/p/the-rejection-of-internet-perfection

[31] Naderer, B., Peter, C., & Karsay, K. (2022). This picture does not portray reality: developing and testing a disclaimer for digitally enhanced pictures on social media appropriate for Austrian tweens and teens. Journal of Children and Media, 16(2), 149-167. [traduction]

[32] Eshiet, J. (2020) « Real Me Versus Social Media Me: Filters, Snapchat Dysmorphia, and Beauty Perceptions Among Young Women. » Electronic Theses, Projects, and Dissertations. 1101. https://scholarworks.lib.csusb.edu/etd/1101

[33] Eshiet, J. (2020) « Real Me Versus Social Media Me: Filters, Snapchat Dysmorphia, and Beauty Perceptions Among Young Women. » Electronic Theses, Projects, and Dissertations. 1101. https://scholarworks.lib.csusb.edu/etd/1101

[34] Shen, S (2014) Photoshop: The tool to being unrealistically gorgeous. AI Standard. Consulté sur le site

[35] Bruner, R (2018). Blake Lively says 99.9% of celebrity images are photoshopped while interviewing Gigi Hadid. Time. Consulté sur le site

[36] Copeland, Libby. « How advertisers create body anxieties women didn’t know they had and then sell them the solution. » Slate, April 14, 2011.

[37] Quoted in Abad-Santos, A. (2021) « The open secret to looking like a superhero. » Vox. https://www.vox.com/the-goods/22760163/steroids-hgh-hollywood-actors-peds-performance-enhancing-drugs?utm_campaign=vox.social&utm_source=facebook&utm_content=voxdotcom&utm_medium=social [traduction]

[38] Ryan-Mosley, T. (2022) The fight for “Instagram face.” MIT Technology Review. https://www.technologyreview.com/2022/08/19/1057133/fight-for-instagram-face/ [traduction]

[39] Cité dans Passafiume, A. (2023) « TikTok’s Bold Glamour filter is so good it might be bad for you. Here’s why experts are concerned. » The Toronto Star. https://www.thestar.com/life/tiktok-s-bold-glamour-filter-is-so-good-it-might-be-bad-for-you-here/article_b371af93-a466-58a6-9aca-72f8fc484995.html [traduction]

[40] Smith, A. (2022) « AI image app Lensa helps some trans people to embrace themselves. » Reuters.

[41] Mcbride, C et al. (2019) Digital Manipulation of Images of Models’ Appearance in Advertising: Strategies for Action Through Law and Corporate Social Responsibility Incentives to Protect Public Health. Boston University School of Law. 45(2019). 7-31.

[42] Stalnaker, Deidre. « On the Cover, In the Mirror. » Research Magazine, 21 janvier 2010.

[43] Morrison, Connie. Who Do They Think They Are? Teenage Girls & Their Avatars in Spaces of Social Online Communication. Peter Lang Publishing, New York. 2010.