Cyberintimidation : le rôle des témoins

Les témoins jouent un rôle essentiel lorsqu’ils assistent à des actes et à des formes d’intimidation[1] et pourraient souffrir d’effets négatifs qui sont aussi néfastes ou pires que ceux dont souffre la victime[2]. Parallèlement, il est prouvé que les jeunes qui sont témoins de certaines formes de cyberintimidation sont en fait plus susceptibles d’en commettre eux-mêmes plus tard[3].

Au Canada, la recherche Jeunes Canadiens dans un monde branché de 2023 de HabiloMédias sur la cyberintimidation a révélé de bonnes et de mauvaises nouvelles sur le sujet. La bonne nouvelle est que de nombreux jeunes qui sont témoins d’intimidation font quelque chose : 64 % des 1 058 jeunes Canadiens de la 4e à la 11e année qui ont été interrogés ont dit qu’ils avaient fait quelque chose pour aider quelqu’un qui était victime de méchanceté en ligne[4].

Il ne fait aucun doute qu’il soit possible pour les témoins de faire beaucoup de tort, que ce soit en participant directement à l’intimidation, en encourageant l’auteur ou même en revictimisant la victime en partageant une vidéo ou un message intimidant. Il est également bien établi que les témoins de l’intimidation qui défendent la victime peuvent faire une différence énorme et positive.

Une autre étude de HabiloMédias, menée en collaboration avec PREVNet, demandait aux jeunes Canadiens les raisons pour lesquelles ils choisissent d’intervenir, les raisons pour lesquelles ils choisissent parfois de ne pas intervenir, et les moyens d’intervention qu’ils estiment être les plus et les moins utiles[5]. Les jeunes que nous avons interrogés ne sont pas très enthousiastes à propos des interventions qui se produisent en public : seulement la moitié (51 %) estiment qu’il serait utile de tenter de jouer au médiateur entre un intimidateur et sa victime, alors que seulement un tiers (37 %) estiment que le conseil fréquent qui consiste à « défendre » une victime et à confronter l’expéditeur publiquement serait utile. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi : il pourrait y avoir autant de cas où une intervention fait plus de tort que de bien à la victime, au témoin ou au deux, et les témoins pourraient avoir de nombreuses raisons valables de ne pas vouloir signaler l’intimidation lorsqu’ils en sont témoins[6].

Les jeunes de notre étude étaient plus positivement disposés à intervenir en signalant la cyberintimidation : les deux tiers pensent que de signaler le cas au fournisseur de service (65 %) ou à la police (67 %) serait utile, et les trois quarts (74 %) estiment qu’il serait utile de le dire à un adulte de confiance[7]. Malheureusement, notre recherche montre que les enseignants ne tombent généralement pas dans la catégorie des « adultes de confiance ». Ce n’est pas parce que les élèves n’ont pas confiance en leurs bonnes intentions, mais parce que les efforts des enseignants pour aider sont perçus comme inefficaces (par exemple, les élèves dont les écoles imposaient des règles sur la cyberintimidation sont en fait plus susceptibles d’en avoir été victimes ou d’y avoir participé[8], bien que cette conclusion puisse être le résultat de l’adoption par les écoles de règles et de procédures en réponse aux incidents de cyberintimidation). Les études sur l’intimidation hors ligne ont montré que les expressions privées de soutien peuvent être aussi, et même plus, efficaces que les interventions actives pour atténuer les effets négatifs de l’intimidation[9].

Plutôt que de dire aux jeunes de signaler les cas d’intimidation et d’intervenir chaque fois, nous pouvons leur montrer à penser comme des participants actifs à la situation et à considérer différentes approches pour différentes situations, comme les suivantes :

  • documenter l’intimidation et signalerle cas s’il semble que cela fera plus de bien que de mal;
  • réconforter la victime en privée et lui demander si et comment vous pouvez l’aider;
  • distraire l’auteur de la cyberintimidation;
  • aider la victime à échapper à la situation;
  • agir comme médiateur entre la victime et l’intimidateur;
  • parler à l’auteur de la cyberintimidation (préférablement dans un espace privé en ligne ou en personne).

Environ un tiers des jeunes canadiens dit qu’ils n’interviennent pas puisqu’ils estiment qu’ils ne peuvent rien faire (y compris 39 % des élèves qui ont récemment été victimes d’intimidation). Environ la moitié (53 %) disent qu’ils n’interviennent pas simplement parce que cela ne les concerne pas. Les relations avec les victimes font une différence claire : 90 % disent qu’ils interviendraient si quelqu’un intimidait en ligne un membre de la famille, comparativement à 37 % qui disent qu’ils défendraient quelqu’un qu’ils ne connaissent pas personnellement. Cependant, les victimes n’ont pas à être beaucoup plus que des étrangers pour obtenir ce type de loyauté : près du double des jeunes (61 %) disent qu’ils seraient « susceptibles » ou « très susceptibles » de défendre un camarade de classe[10].

Un autre facteur qui pourrait faire en sorte que les jeunes sont moins susceptibles d’intervenir est le désengagement moral : nous nous convainquons de ne pas intervenir parce que ce qui arrive « n’est qu’une blague » ou « pas sérieux » ou que la victime « l’a mérité ». Seulement 1 jeune sur 10 de notre sondage dit qu’il n’intervient pas parce qu’il estime que la victime le mérite[11]. Les conclusions tirées dans le cadre de notre étude appuient ce fait. Deux des raisons les plus populaires données pour intimider quelqu’un en ligne : « il ou elle a fait quelque chose de méchant envers moi » et « il ou elle a fait quelque chose de méchant envers mon ami ou amie » [12].

Une forme de désengagement moral propre aux adolescents consiste à minimiser l’intimidation en l’appelant une « situation dramatique » [13]. Environ la moitié des jeunes de notre sondage disent qu’ils n’interviennent pas puisqu’ils ne peuvent pas déterminer s’il s’agit d’une « situation dramatique » ou d’intimidation[14]. Cependant, cette façon de voir les choses pourrait parfois être sensible : dans les cas d’intimidation réciproque, une intervention des témoins peut prolonger le conflit, l’aggraver et même mener à d’autres relations d’intimidation alors que les amis des personnes visées interviennent en leur nom. L’un des jeunes interrogés dans le document The Drama: Teen Conflict, Gossip and Bullying in Networked Publics d’Alice Marwick et de danah boyd a donné l’exemple suivant :

Une fille de West Beverly s’est chicanée avec une fille de South Beverly et elles se sont retrouvées à la même fête. Lorsque j’ai consulté Facebook le lendemain, il y avait tous ces commentaires comme « Je t’aime. Je ne pense pas que tu sois une… », peu importe comment elle l’a appelée. [traduction]

Les sources de Marwick et de boyd disent également que la participation des témoins alimente les situations dramatiques : « D’autres adolescents parlent de l’engagement d’autres personnes "qui n’ont pas de vie" qui se sont mêlées de disputes "où elles n’avaient pas d’affaire"[15]».

Il existe un certain nombre de peurs raisonnables qui pourraient faire en sorte que quelqu’un soit peu enclin à signaler un cas d’intimidation ou à intervenir.

  • Peur d’être une victime. Dire que quelqu’un qui est témoin d’un cas d’intimidation devrait confronter l’intimidateur n’est pas sans suggérer que tous ceux témoins d’une agression devraient tenter d’y mettre un terme. Défendre une victime, surtout si vous êtes la seulepersonne qui la défend, peut signifier que vous devenez vous-même une victime, sans nécessairement avoir un impact positif sur la situation : les deux tiers (67 %) disent qu’ils n’interviennent pas puisqu’ils pourraient à leur tour devenir une victime (fait intéressant, ce taux n’est pas plus haut parmi les jeunes qui ont récemment été victimes d’intimidation)[16].
  • Peur de perdre un statut social. Même si intervenir ou signaler un cas ne fait pas du témoin une victime, cela peut tout de même avoir des effets à long terme sur le statut social d’un jeune, soit en étant associé avec la victime (les jeunes qui sont marginalisés pour des raisons comme la pauvreté[20]ou une incapacité[21], qui sont membres d’une minorité visible[22] et qui sont gais, lesbiennes, bisexuels ou transgenres[23] sont beaucoup plus susceptibles d’être des victimes) ou en étant appelé un « mouchard », les deux pouvant facilement être un prélude à une situation d’intimidation. Un quart des jeunes de notre sondage qui n’avaient pas récemment été victimes (26 %) et près de la moitié de ceux qui l’ont été (45 %) disent qu’ils n’interviennent pas puisque les conseils des adultes ne feront qu’augmenter leur isolement[17].
  • Peur d’empirer les choses. Les victimes et les témoins d’intimidation ont souvent peur que de se défendre contre un intimidateur ou de signaler un cas d’intimidation à un parent ou à un enseignant empire les choses. Imaginez qu’un jeune hétérosexuel ou un homosexuel qui cache son orientation soit victime de commentaires homophobes et qu’un témoin bien intentionné tente de le défendre en disant qu’il n’y a rien de mal à être gai. Malgré ses bonnes intentions, le témoin aura involontairement contribué à l’intimidation. Un peu plus de la moitié (53 %) des élèves de notre sondage disent qu’ils n’interviennent pas parce que cela empire les choses pour la victime, un chiffre qui monte à 59 % pour ceux qui ont récemment été victimes[18]. Une autre étude sur l’intimidation hors ligne a permis de découvrir que le fait d’être défendu par des pairs qui ont été incapables de protéger ou de réconforter la victime a en réalité entraîné des effets plus négatifs et un risque futur plus grand de victimisation[19].

Il est important de savoir, et de s’assurer que les jeunes le sachent, que les jeunes interviennent : près des deux tiers (64 %) des jeunes Canadiens qui ont été témoins de cyberintimidation disent avoir fait quelque chose[20]. Les jeunes sont plus susceptibles d’intervenir si « le harcèlement est évident, grave et s’ils connaissent bien la victime[21] ».

Les chercheurs ont défini un processus décisionnel en cinq étapes qui amène les jeunes à agir lorsqu’ils sont témoins de cyberintimidation :

  1. remarquer le comportement;
  2. interpréter le comportement comme de l’intimidation;
  3. prendre ses responsabilités en tant que témoin (c’est ici que le désengagement moral se produit fréquemment : par exemple, ignorer le harcèlement d’influenceurs ou de célébrités parce qu’il est considéré comme un « risque professionnel » ou assumer que d’autres personnes ou la plateforme s’en occuperont);
  4. décider comment réagir;
  5. aider la victime[22].

Toutes ces étapes sont modérées par les relations entre le témoin, la victime et l’auteur de l’acte[23], les paramètres par défaut et les possibilités qu’offre la plateforme, et la gravité perçue de la situation[24]. En général, les jeunes considèrent qu’une situation est plus grave lorsqu’elle se produit dans un espace public, que l’identité de l’auteur est connue, et que la victime est visiblement bouleversée[25]. Bien que ce dernier facteur soit généralement le plus important, il peut amener les jeunes à sous-estimer la gravité d’une situation puisque les victimes minimisent souvent la gravité de l’incident : l’étude de HabiloMédias révèle que de « ne rien faire pour que la personne pense que ses actes ne me dérangent pas » est la réaction la plus fréquente des victimes de méchanceté et de cruauté en ligne. Si 24 % des participants ont choisi cette première réaction, seuls 5 % ont déclaré qu’ils continueraient d’agir ainsi si la première tentative ne permettait pas de résoudre la situation[26].

Sameer Hinduja du Cyberbullying Research Center recommande un système qui permet aux élèves de signaler les incidents d’intimidation de façon anonyme afin de minimiser le risque d’être une cible ou d’être appelé un « mouchard »[27]. Notre recherche appuie cette idée (4 jeunes sur 5 (81 %) disent qu’ils seraient plus susceptibles d’intervenir s’ils pouvaient le faire de façon anonyme), mais elle doit être traitée avec sensibilité[28]. D’abord, si la stratégie est accompagnée d’une politique de « tolérance zéro » qui empêche les enseignants et les administrateurs d’utiliser leur meilleur jugement pour répondre aux plaintes, les élèves sont moins susceptibles de signaler les cas d’intimidation. Aussi, il est important de se rappeler qu’il est difficile d’être réellement anonyme dans une petite société comme une école.

L’un des participants des groupes de discussion d’HabiloMédias a expliqué comment même des rapports anonymes pouvaient avoir des répercussions pour la victime.

Je me souviens que j’étais victime d’intimidation en 7e année, et qu’après le cours de gymnastique, le garçon en question avait été appelé au bureau du directeur, et je n’avais rien dit, mais tout le monde a cru que j’avais mouchardé, alors j’ai été victime encore plus d’intimidation parce qu’ils croyaient que j’avais mouchardé[29]. [traduction]

Dans notre plus récent sondage, les plus grands nombres de jeunes disent qu’ils interviendraient s’ils croient que ce qui arrive est injuste ou moralement mal (87 %) ou qu’il s’agit d’un comportement extrêmement blessant (86 %)[30], soulignant ainsi l’importance d’encourager les jeunes à développer de l’empathie et une pensée critique. Aucun de ces sentiments ne peut être appris directement : les jeunes doivent plutôt être poussés vers eux, par l’intermédiaire d’activités comme des dilemmes moraux à jeux de rôle et la pratique de la coordination des points de vue (pour un aperçu plus approfondi de la façon de favoriser l’empathie et la pensée critique, voir le volet sur l’éthique et l’empathie de notre programme de littératie média numérique ainsi que notre trousse de ressources Sur le droit chemin). Nous devons apprendre à prendre consciemment l’habitude de faire preuve d’empathie puisque les possibilités et les valeurs par défaut de la communication en ligne, en particulier l’absence d’« indicateurs sociaux comme l’expression faciale, le langage corporel, la gestuelle et la voix », peuvent « créer une ambiguïté lors d’une interaction en ligne, rendant plus difficiles l’évaluation et la perception d’une interaction qui peut, par exemple, comporter des sarcasmes, de l’ironie, des plaisanteries et de la satire[31] ».

Presque autant de jeunes (85 %) disent qu’ils interviendraient s’ils savaient que quelque chose serait fait pour régler le problème[32], ce qui montre l’importance pour les écoles d’établir des procédures claires et cohérentes pour signaler la cyberintimidation qui font savoir d’avance aux élèves que certaines mesures seront prises.

Un peu moins des trois quarts des jeunes (73 %) disent qu’ils interviendraient si les autres les respectaient pour être intervenus. (Cette façon de voir les choses est différente de la « récompense » ou des « louanges », seulement 32 % des jeunes disant qu’il s’agirait d’un facteur de motivation[33].) D’autres recherches ont montré que les témoins sont fortement influencés par ce qu’ils considèrent être les normes sociales d’un espace ou d’une communauté en ligne lorsqu’ils décident d’intervenir ou non[34].

Nous pouvons en déduire que la culture (culture des jeunes, culture de l’école, culture en ligne, médias populaires) pour déterminer la façon dont les jeunes répondent à l’intimidation a une grande importance. Si nous pouvons établir une culture où le respect est la norme, nous pouvons habiliter les témoins à prendre des mesures, et peut-être rendre les formes plus directes d’intervention plus sécuritaires (même s’il y aura toujours des situations où les interventions indirectes sont une meilleure idée).

Voilà pourquoi les interventions contre l’intimidation sont les plus efficaces s’ils se produisent non pas seulement dans une seule classe ou même dans une seule école, mais dans l’ensemble de la communauté également[35]. Si nous disons aux témoins de jouer un rôle actif dans les scénarios d’intimidation, nous devons nous assurer qu’ils reçoivent le même message du personnel de l’école, des parents et des médias. Nous pouvons habiliter les témoins à agir en changeant seulement notre culture (dans chaque école et dans l’ensemble de la société) afin que tous prennent leur responsabilité de ce qu’ils font en ligne.


[1] Macaulay, P. J., Steer, O. L., & Betts, L. R. (2024). Bystander intervention to cyberbullying on social media. In Handbook of Social Media Use Online Relationships, Security, Privacy, and Society Volume 2 (pp. 73-99). Academic Press.

[2] Doumas, D. M., & Midgett, A. (2020). Witnessing cyberbullying and internalizing symptoms among middle school students. European journal of investigation in health, psychology and education, 10(4), 957-966.

[3] Wright, M. F., & Wachs, S. (2021). Does empathy and toxic online disinhibition moderate the longitudinal association between witnessing and perpetrating homophobic cyberbullying?. International journal of bullying prevention, 3, 66-74.

[4] Steeves, Valerie. (2014). Jeunes Canadiens dans un monde branché, Phase III : Cyberintimidation : importance des comportements éthiques en ligne. Ottawa : HabiloMédias. http://habilomedias.ca/jcmb/cyberintimidation-agir-sur-mechancete-cruaute-menaces-en-ligne

[5] HabiloMédias. (2023.) Jeunes Canadiens dans un monde branché, phase IV : La méchanceté et la cruauté en ligne. HabiloMédias. Ottawa.

[6] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[7] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[8] HabiloMédias. (2023.) Jeunes Canadiens dans un monde branché, phase IV : La méchanceté et la cruauté en ligne. HabiloMédias. Ottawa.

[9] Davis, Stan and Dr. Charisse L. Nixon. Youth Voice Project: Student Insights into Bullying and Peer Mistreatment. Research Press, 2013.

[10] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[11] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[12] HabiloMédias. (2023.) Jeunes Canadiens dans un monde branché, phase IV : La méchanceté et la cruauté en ligne. HabiloMédias. Ottawa.

[13] Marwick, Alice, et danah boyd. « The Drama! Teen Conflict, Gossip, and Bullying in Networked Publics ». A Decade in Internet Time: Symposium on the Dynamics of the Internet and Society, September 2011, 12 septembre 2011.

[14] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[15] Marwick, Alice, et danah boyd. « The Drama! Teen Conflict, Gossip, and Bullying in Networked Publics ». A Decade in Internet Time: Symposium on the Dynamics of the Internet and Society, September 2011, 12 septembre 2011.

[16] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[17] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[18] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[19] Hodges, E.V.E., Boivin, M,, Vitaro, F., et Bukowski, W.M. (1999). « The Power of Friendship: Protecting against and Escalating Cycle of Peer Victimization. » Developmental Psychology, 35, 94 -101.

[20] HabiloMédias. (2023) Jeunes Canadiens dans un monde branché, phase IV : La méchanceté et la cruauté en ligne. HabiloMédias. Ottawa.

[21] Davidovic, A., Talbot, C., Hamilton-Giachritsis, C., & Joinson, A. (2023). To intervene or not to intervene: young adults’ views on when and how to intervene in online harassment. Journal of Computer-Mediated Communication, 28(5), zmad027. [traduction]

[22] Davidovic, A., Talbot, C., Hamilton-Giachritsis, C., & Joinson, A. (2023). To intervene or not to intervene: young adults’ views on when and how to intervene in online harassment. Journal of Computer-Mediated Communication, 28(5), zmad027.

[23] Domínguez-Hernández, F., Bonell, L., & Martínez-González, A. (2018). A systematic literature review of factors that moderate bystanders’ actions in cyberbullying. Cyberpsychology: Journal of Psychosocial Research on Cyberspace, 12(4).

[24] Davidovic, A., Talbot, C., Hamilton-Giachritsis, C., & Joinson, A. (2023). To intervene or not to intervene: young adults’ views on when and how to intervene in online harassment. Journal of Computer-Mediated Communication, 28(5), zmad027.

[25] Macaulay, P. J., Betts, L. R., Stiller, J., & Kellezi, B. (2022). Bystander responses to cyberbullying: The role of perceived severity, publicity, anonymity, type of cyberbullying, and victim response. Computers in Human Behavior, 131, 107238.

[26] MediaSmarts. (2023). “Young Canadians in a Wireless World, Phase IV: Relationships and Technology - Online Meanness and Cruelty.” MediaSmarts. Ottawa.

[27] Hinduja, Sameer. « Anonymous Reporting for Bullying and Cyberbullying Incidents ». Cyberbullying Research Center, 29 novembre 2012. http://cyberbullying.us/blog/anonymous-reporting-for-bullying-and-cyberbullying-incidents.html

[28] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[29] Steeves, Valerie. Jeunes Canadiens dans un monde branché, Phase III : Parler de la vie en ligne avec les jeunes et les parents. HabiloMédias, 2012.

[30] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[31] Macaulay, P. J., Steer, O. L., & Betts, L. R. (2024). Bystander intervention to cyberbullying on social media. In Handbook of Social Media Use Online Relationships, Security, Privacy, and Society Volume 2 (pp. 73-99). Academic Press. [traduction]

[32] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[33] Craig et autres. Les expériences de la cyberintimidation des jeunes Canadiens, 16 novembre, 2015. http://habilomedias.ca/sites/mediasmarts/files/publication-report/full/experiences-cyberintimidation-jeunes-canadiens.pdf

[34] Gagrčin, E., & Milzner, M. (2023). “Intervening Is a Good Thing but...”: The Role of Social Norms in Users’ Justifications of (Non-) Intervention Against Incivility. Social Media+ Society, 9(3), 20563051231186561.

[35] Craig, Wendy. Témoignage devant le comité sénatorial des droits de l’homme, 12 décembre 2011.