Ni noir, ni blanc : comprendre les nuances de la cyberintimidation
La cyberintimidation représente-t-elle un gros problème ? Si l’on en juge par la couverture médiatique qui met souvent en lumière les cas les plus extrêmes et les plus dramatiques, c’est une véritable épidémie, à laquelle les établissements scolaires ainsi que les législateurs ont souvent réagi par des mesures répressives. Les élèves, pour leur part, sont plus susceptibles de dire que la cyberintimidation est moins problématique que ce que les adultes croient – bien que, dans de nombreux cas, même eux surestiment sa fréquence réelle. La cyberintimidation : Agir sur la méchanceté, la cruauté et les menaces en ligne, le troisième d’une série de rapports d’HabiloMédias basés sur des données provenant de notre enquête Jeunes Canadiens dans un monde branché, suggère qu’en ce qui concerne les jeunes Canadiens, la réponse se situe quelque part entre les deux, brossant un tableau des conflits en ligne qui exige des réactions plus nuancées, remises en contexte et basées sur des faits.

Voici Sasha. À 8 ans, elle est déjà très sociable, tant en ligne que hors ligne, et se préoccupe beaucoup de la façon dont le monde la voit : elle passe beaucoup de temps à s’assurer qu’elle est belle sur les photos en ligne, mais ne réfléchit pas toujours deux fois aux gens qui pourraient voir ces photos. Violet, la grande sœur de Sasha, est tout à l’opposé : elle est une joueuse inconditionnelle, tout aussi coriace que son « Barbare » du niveau 65. Bien qu’elle désespère parfois de sa sœur, Violet protège aussi farouchement sa sœur et déchaînera une grande colère contre quiconque s’en prend à Sasha.
Être parent d’un adolescent par les temps qui courent, je serais tentée de dire que ce n’est rien de moins qu’un jeu de serpents et échelles. Je me dis parfois que c’est facile de perdre pied. Parce que ce qui nous semblait relever de l’évidence il y a quelques mois en termes de bons usages à transmettre est en train, je pense, de devenir un peu obsolète.