L’éthique du partage de renseignements en ligne - Aperçu
En réalité, la moitié d’entre nous prêtons plus attention à la personne qui a partagé une nouvelle avec nous qu’à la source d’où elle provient[1].
En réalité, la moitié d’entre nous prêtons plus attention à la personne qui a partagé une nouvelle avec nous qu’à la source d’où elle provient[1].
L’élément fondamental qui fait qu’Internet est différent des autres types de médias qui sont arrivés avant lui est l’hyperlien, lequel peut vous conduire, vous ou une personne avec laquelle vous partagez un lien, vers presque n’importe quel type de contenu imaginable.
Toutefois, il peut être délicat de le faire. Le simple fait de signaler qu’une information est fausse est non seulement peu efficace, mais peut avoir l’effet inverse et amener les gens à y croire encore plus[1]. Il est plus efficace de fournir des informations qui créent une « histoire » nouvelle et plus convaincante.
Des générations d’enfants nord-américains ont grandi en regardant des films de « cow-boys et d’Indiens » et en lisant Les Aventures de Tom Sawyer ou La Petite Maison dans la prairie. Ces films et romans populaires n’ont fait que renforcer l’idée que les autochtones appartenaient au passé, éternellement occupés à chasser le bison ou à se faire pourchasser par la cavalerie de l’armée américaine, et que le destin les avait placés pour toujours en marge de la « véritable » société. De telles impressions acquises dès le plus jeune âge sont difficiles à effacer: comme l’explique l’écrivain anishinaabe Jesse Wente, « en l’absence de représentations appropriées des peuples autochtones dans les médias, les fausses représentations deviennent la "vérité" acceptée[1] ».
L’éducation aux médias peut aider les jeunes à mettre en perspective l’image qui leur est donnée des communautés autochtones en leur faisant à comprendre le fonctionnement des médias, les raisons de l’existence des stéréotypes, les pouvoirs décisionnels et l’importance de savoir qui décide du contenu d’une émission ou d’un journal.
Voici quelques préjugés cognitifs fréquents dont nous devons tenir compte avant de décider de partager du contenu[1].
Les médias autochtones existent depuis longtemps au Canada. Alors que les premiers journaux destinés aux Autochtones étaient publiés par des colons, il existe des journaux dirigés par des Autochtones depuis que le chef, médecin et éditeur ojibwé a lancé The Indian à Hagersville, en Ontario, en 1885. Cette tradition s’est poursuivie grâce à la parution de journaux comme le Wawatay News, basés dans le nord de l’Ontario, et le Windspeaker à Edmonton[1].
Plus que toute autre chose dans les médias, la couverture médiatique influence les personnes et les questions qui font partie de la conversation nationale et la façon dont ces questions sont abordées[1]. Lorsqu’il est question des peuples et des communautés autochtones, les questions politiques ou constitutionnelles, les incendies de forêt, la pauvreté, les abus sexuels et la dépendance aux drogues semblent souvent constituer la seule forme de couverture médiatique accordée aux communautés autochtones. Quelques reportages sur des activités culturelles apparaissent ici et là dans les médias locaux, mais il faut être très attentif pour les trouver.
Depuis plus de 100 ans, les médias façonnent la perception du public à l’égard des peuples autochtones. Du vieux sage (Little Big Man) à l’ivrogne (Tom Sawyer), du fidèle sous-fifre (Le pacte des loups, The Lone Ranger) à la princesse indienne (Pocahontas). Autant d’images qui se sont imprimées de manière indélébile dans la conscience des Nord-Américains.