Voilà la source que vous avez souillée de votre fange ;
voilà le bel été que vous avez mêlé à votre hiver.
Vous avez tué son mari ; et, pour ce crime infâme,
deux de ses frères ont été condamnés à mort ;
ma main coupée n’a été pour vous qu’un jeu plaisant ;
ses deux mains, sa langue, et cette chose plus précieuse
que mains et que langue, son innocence immaculée,
traîtres inhumains, vous les avez violemment ravies.
Titus Andronicus, Acte V, Scène II.
Dans cette leçon, les élèves discutent des émissions de télévision destinées aux enfants et de la façon dont les filles et les garçons y sont représentés. Les élèves dessinent ce qu’ils n’aiment pas de l’image des filles et des garçons véhiculée à la télévision, puis créent leur propre personnage télé pour contrer cette image négative.
Les questions en matière de médias et d’image corporelle tournent habituellement autour des filles, mais voilà que les chercheurs et les professionnels de la santé s’intéressent également aux garçons depuis un certain temps. La recherche en ce sens indique que, même si les garçons discutent rarement de leurs insécurités, ils ne sont pas à l’abri de l’anxiété liée à leur image corporelle.
Dans cette leçon, le concept des « avatars » sera présenté aux élèves, lesquels partageront leurs expériences de la création et de l’utilisation d’avatars dans des jeux vidéo et des mondes virtuels. Ils créeront des avatars à l’aide d’un programme qui limite intentionnellement les types corporels et les marqueurs de genre, créant d’abord un avatar de leur propre sexe et ensuite du sexe opposé. Ils discuteront ensuite du programme et établiront un lien avec les représentations du genre et des images corporelles dans les jeux et les mondes virtuels et dans d’autres médias. Les élèves créeront ensuite des avatars à l’aide d’une version beaucoup plus flexible du programme et compareront cette expérience à la version plus limitée. Puis, les élèves utiliseront le programme plus polyvalent pour créer des avatars qui représentent la façon dont ils se voient et comment ils aimeraient que les autres les voient en ligne et réfléchiront sur les choix de leur création.
Où que nous posions le regard, nous sommes littéralement bombardés d’images de corps féminins, des femmes et des filles – et leurs attributs – servent à vendre n’importe quoi, de la nourriture en passant par les voitures. Les comédiennes du cinéma et de la télévision sont de plus en plus jeunes, grandes et minces. Les magazines féminins regorgent d’articles soulignant l’urgence de perdre ces dix derniers kilos en trop pour enfin toucher le bonheur : un mariage parfait, des enfants merveilleux, une sexualité formidable et une carrière gratifiante. L’ère de Snapchat et d’Instagram a perpétué la notion voulant que nous devions avoir le type idéal de corps pour avoir une vie idéale.
Il est prouvé que l’éducation aux médias peut lutter contre la pratique des médias qui nous imposent des modèles masculins et féminins parfaitement irréalistes. Par exemple, une étude réalisée en 2015 révèle que les filles aussi jeunes que la 5e année qui ont reçu une éducation aux médias à l’école avaient une meilleure estime d’elles-mêmes et étaient plus satisfaites de leur corps.
La retouche photo, jadis l’apanage de quelques artistes adeptes de l’aérographe, est aujourd’hui pratique courante dans l’industrie de la mode, de la publicité et de l’édition depuis l’apparition du logiciel de retouche photo par ordinateur Photoshop et des filtres dans les médias sociaux comme Instagram. (Lancé sur le marché en 1990, ce logiciel est devenu si populaire que les Américains ont inventé le mot photoshopping pour remplacer l’expression « retoucher une photo »). Depuis, cette pratique se veut presque universelle. On retouche les photos des hommes comme des femmes : elles sont devenues presque universelles, les personnalités de l’industrie affirmant que presque toutes les photos dans les magazines sont retouchées.
Les jouets sont les médias auxquels les enfants sont les plus exposés et ces objets de consommation occupent une place importante tout au long de l’enfance : malgré la popularité des jeux électroniques, la moitié des enfants âgés de 14 ans ou moins ont demandé des jouets comme cadeaux de Noël en 2011 et, dans la catégorie des tout-petits, ce taux va en augmentant.[1] L’enfant reçoit donc les messages véhiculés par ces jouets et portant sur l’image corporelle au moment où, dans son développement, il est à se forger une identité sexuelle.