Internet et communication mobile

Parler avec les enfants de la violence dans les médias qu'ils consomment – soit la télévision, les films, les jeux vidéo, la musique et Internet – peut les aider à mettre la violence dans les médias en perspective et peut-être à en réduire l’impact. Voici des façons de lancer la discussion pour aider les enfants à développer la pensée critique nécessaire à la compréhension et au questionnement sur l'usage de la violence dans les médias.

La nature de l’exploitation sexuelle en ligne est largement méconnue : « Contrairement aux pédophiles (c’est-à-dire des individus ayant des intérêts sexuels pour les enfants) qui s’en prennent à de jeunes enfants, la plupart des crimes sexuels initiés sur Internet impliquent de jeunes adultes (principalement des hommes) qui ciblent et séduisent des adolescents pour les pousser à des rencontres sexuelles. » De même, le matériel d’exploitation sexuelle des enfants est le plus souvent produit par des membres de la famille des victimes, les pères étant les auteurs les plus fréquents. Même dans les cas de sextorsion, 60 % des jeunes qui en sont victimes connaissent les auteurs dans la vie réelle

L’internet permet aux jeunes de socialiser avec leurs amis et leur famille, de trouver des personnes avec qui ils partagent des intérêts communs, et des communautés pouvant leur fournir un soutien émotionnel.

En tant qu’adultes, nous voulons développer le plus tôt possible la résistance des enfants face aux choses de la vie. Cela comprend la façon de réagir au harcèlement et aux demandes qui les mettent mal à l’aise — que ce soit à l’école ou sur Internet. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, on les aidera à repérer et à gérer la manipulation émotionnelle. En fait, la majorité des adolescents savent gérer les demandes d’inconnus en ligne. Ce qui leur pose le plus de problèmes est la façon de gérer les avances sexuelles venant de personnes qu’ils connaissent.

On ne voit pas toujours le temps passer quand on est en ligne et il en va de même pour les jeunes. Il est facile de comprendre qu’entre faire de la recherche pour les devoirs, parler aux amis, mettre à jour leurs réseaux sociaux et jouer des jeux, les enfants et les adolescents peuvent perdre la notion du temps.

La cyberintimidation est l’affaire de tout le monde, et la meilleure réponse réside dans l’action et la prévention. La base qui permettra de minimiser les risques liés à l’utilisation d’Internet est d’instaurer le plus tôt possible un échange ouvert avec son enfant sur ses activités en ligne, et d’établir avec lui des règles qui évolueront avec son âge. La cyberintimidation est fortement liée au désengagement moral, c’est-à-dire à la façon dont nous pouvons nous tromper en pensant qu’il est normal de faire quelque chose que nous savons être mal ou de ne pas faire quelque chose que nous savons être juste. Favoriser l’empathie et le jugement moral chez les enfants est donc un aspect important pour la prévenir en ligne et hors ligne.

Il est important de noter qu’il n’existe pas de profil unique du jeune qui intimide. Si certains jeunes correspondent à l’image traditionnelle de l’enfant agressif qui maîtrise mal ses impulsions, d’autres sont très sensibles aux nuances sociales et savent utiliser cette connaissance au détriment de leurs cibles, alors que d’autres peuvent être motivés simplement par l’ennui.

En ligne, la violence verbale ou psychologique est la forme la plus fréquente d’intimidation. L’intimidation sociale, une autre forme répandue – particulièrement chez les filles – comprend l’exclusion sociale et la propagation de médisances et de rumeurs.

Le temps d’utilisation des appareils est l’une des principales préoccupations des parents en ce qui concerne la vie numérique de leurs enfants, et aussi la principale source de conflit entre les parents et les enfants quant à l’utilisation de la technologie. Il est tentant pour les parents d’agir avec autorité et d’établir des règles quant au nombre d’heures que leurs enfants passent à l’ordinateur. Mais pour traiter efficacement de l’usage abusif, il doit y avoir un engagement actif et volontaire de la part des jeunes pour contrôler leur comportement. Dans le cas contraire, les enfants trouveront simplement des façons de contourner les règles de leurs parents et seront laissés à eux-mêmes une fois qu’ils sont assez vieux pour partir de la maison.

Pour la plupart des jeunes, Internet c’est avant tout un lieu où développer des relations et si la majorité des interactions sociales sont positives, certains se servent de la technologie pour intimider et harceler les autres – un phénomène qui a pour nom « cyberintimidation ».