Filles et médias

« Il y a des publicités sur la façon dont nous devrions nous habiller et à quoi nous devrions ressembler, etc., et les gens disent ensuite de respecter les autres pour ce qu’ils choisissent d’être. D’accord, mais qu’est-ce qui vient en premier alors? »

Kelsey, 16 ans, citée dans Girl Talk

Tu as fait bien du chemin, bébé ?

Les médias de masse, en particulier la télévision pour enfants, offrent aux filles des modèles de rôle plus positifs que jamais. Les émissions pour enfants comme Camp Cretaceous, Odd Squad et Eureka!mettent en scène des personnages féminins forts qui interagissent avec leurs homologues masculins sur un pied d’égalité.

Il y a de plus en plus de modèles forts pour les adolescents également. Une étude de l’Institut Geena Davis sur le genre dans les médias a révélé que « les personnages féminins représentent la majorité du temps d’écran (58,7 %) et du temps de parole (58,8 %) dans les émissions télévisées pour enfants en direct, un chiffre plus élevé que toute autre année[1] ».

Malgré ces progrès, il reste encore beaucoup de travail à faire, tant en ce qui concerne la quantité de représentations médiatiques des femmes que leur qualité. Les représentations stéréotypées commencent tôt : une analyse de la chaîne BabyTV, qui est distribuée dans plus d’une centaine de pays, a révélé que les personnages féminins étaient sous-représentés et présentés comme craintifs et impuissants[2]. Même les mascottes des céréales pour enfants sont deux fois plus susceptibles d’être masculines que féminines, les mascottes féminines sont presque deux fois plus susceptibles d’être représentées de manière stéréotypée[3], et malgré les récentes oppositions, les jouets sont en fait devenus considérablement plus genrés qu’ils ne l’étaient il y a des décennies[4], même si les jeunes parents sont moins susceptibles de choisir des jouets sexospécifiques pour leurs enfants[5]. Les jeux vidéo présentent également moins de personnages féminins que de personnages masculins. Les personnages féminins dans les jeux parlent deux fois moins, et sont plus susceptibles d’hésiter ou de s’excuser lorsqu’ils le font[6].

Alors que près de la moitié des personnages humains des émissions télévisées destinées aux enfants plus âgés sont des femmes, le nombre de personnages non humains, soit la majorité des personnages, étant donné la prédominance de l’animation dans les émissions télévisées pour enfants, est beaucoup moins élevé : seulement 32 % des personnages animaux sont de sexe féminin. Dans l’ensemble, en incluant les personnages humains et non humains, 35 % sont de sexe féminin[7]. Les personnages féminins humains et non humains sont souvent stéréotypés : « les filles à la télévision sont souvent blondes et présentées comme membres d’une équipe. Lorsqu’elles sont des leaders, elles ont tendance à être rousses », reliant explicitement l’apparence des personnages féminins à leur personnalité[8]. Les filles et les femmes sont souvent représentées comme étant principalement motivées par l’amour et la romance et moins indépendantes que les garçons dans les médias destinés aux enfants[9], et sont plus susceptibles d’utiliser la magie pour résoudre des problèmes que la science ou la technologie[10].

Les livres pour enfants, à bien des égards, ne sont guère mieux. Là aussi, le pourcentage de personnages féminins humains (40 %) n’a bonne allure qu’en comparaison avec le nombre de personnages féminins non humains (25 %). Les femmes et les filles dans les livres pour enfants sont également deux fois moins susceptibles que les garçons et les hommes d’avoir des rôles principaux[11]. Les livres de science pour enfants mettent en scène trois hommes pour chaque femme sur les photographies, et lorsque les femmes sont présentes, elles sont souvent traitées comme des astronautes dont la formation, les qualifications et les efforts sont tous rejetés par la légende « En apesanteur, chaque jour est un mauvais jour pour les cheveux[12]. »

La publicité a longtemps été considérée comme le média le plus enclin aux stéréotypes. Bien que certains signes montrent que la situation est en train de changer, près de la moitié des parents du millénaire considèrent la publicité comme un obstacle à l’éducation sans stéréotypes de leurs enfants[13]. Les publicités sexistes et stéréotypées, qui se limitaient autrefois aux émissions de télévision ou aux magazines destinés aux femmes et aux filles, peuvent désormais les suivre sur Internet grâce au profilage des données et à la publicité comportementale.

Bien que les femmes participent activement au monde virtuel, elles sont souvent difficiles à trouver dans les résultats de recherche. Une étude de 2018 sur les recherches d’images liées à l’emploi a montré que les femmes étaient sous‑représentées dans plus de la moitié de ces recherches par rapport à leur participation réelle à ces emplois, et jusqu’à 33 % dans certains cas[14].

Même dans les médias créés par les utilisateurs comme Wikipédia, les femmes sont généralement sous-représentées. Une étude du site Wikipédia en anglais a montré que moins d’un article de biographie sur cinq concernait des femmes[15]. La physicienne Donna Strickland n’avait pas de page au moment où elle a reçu le prix Nobel en 2018[16]. Les pages sur les femmes sont également plus susceptibles de fournir des liens vers des pages d’hommes que l’inverse et de contenir des informations sur leurs enfants ou leur partenaire[17].

Les médias, l’estime de soi et l’identité des filles

Les représentations médiatiques ont une grande influence à la fois sur la façon dont les filles se voient et sur la manière dont elles imaginent leur avenir. Des modèles de rôle féminins positifs dans les médias peuvent rendre les filles et les femmes plus confiantes, plus ambitieuses et même les aider à échapper à des relations abusives[18]. Voir des personnages féminins dans des rôles puissants, comme des superhéros ou des protagonistes de science-fiction, peut « aider à combler le manque de confiance des filles, en les faisant se sentir fortes, courageuses, confiantes, inspirées, positives et motivées[19] ».

Malheureusement, alors que le nombre de personnages féminins représentés de manière positive à la télévision pour enfants continue d’augmenter, les choses changent considérablement lorsque les enfants atteignent l’âge de 13 ans : les filles âgées de 14 à 19 ans sont presque deux fois plus susceptibles que celles âgées de 10 à 13 ans de voir des personnages masculins dans les médias faire des commentaires ou des blagues sur des personnages féminins (47 % des 14 à 19 ans par rapport à 29 % des 10 à 13 ans), la moitié d’entre elles déclarent être traitées injustement par rapport aux garçons dans les médias sociaux (37 % contre 20 %), sont plus nombreuses à voir des personnages féminins dont l’apparence est plus importante que leur intelligence ou leurs capacités (57 % contre 45 %), et la moitié d’entre elles sont plus susceptibles de voir des images de femmes et de filles au corps irréaliste (71 % contre 56 %)[20]. Les personnages féminins au cinéma sont souvent sexualisés avant même que le rôle soit distribué, les scénarios les décrivant généralement à l’aide de termes comme « superbe fille aux taches de rousseur », « magnifique blonde, poitrine opulente, corps parfait » et « mignonne, mais idiote comme un lapin »[21].

Les filles sont plus conscientes que les garçons de l’influence qu’exercent les médias sur elles : une étude indique que 75 % des filles se considèrent comme « très ou extrêmement influencées par la télévision et les films en ce qui concerne leur apparence », comparativement à 45 % pour les garçons[22]. (Pour en savoir plus sur ce sujet, voir L’image corporelle chez les filles)

Selon les recherches, les filles pourraient avoir de la difficulté à négocier le passage à l’âge adulte en raison des messages contradictoires des médias et des entreprises multimédias comme Disney[23]. Alors que des personnages comme Moana et Merida de Brave sont des personnages forts et autonomes dans leurs propres films, ils se fondent parmi les autres princesses plus passives de Disney sur les étalages de marchandises. De même, les stéréotypes et la représentation peuvent avoir un impact à long terme sur la carrière des filles : les publicités sexistes de jeux vidéo ont été liées à une baisse du nombre de femmes diplômées des programmes informatiques (passant de 37 % des diplômés en 1984 à 18 % en 2016)[24].

Les représentations plus positives ont également un impact. Dans une étude récente, deux tiers des femmes travaillant dans le domaine des STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ont déclaré que la série The X-Files diffusée dans les années 1990, mettant en vedette la scientifique sympa et compétente Dana Scully, avait motivé leur choix de carrière[25]. Les efforts visant à améliorer la représentation se poursuivent : une étude réalisée en 2018 sur les jeunes enfants dévoile que la moitié de ceux qui aspiraient à une carrière en STIM étaient des filles, un quart de toutes les personnes interrogées déclarant avoir été inspirées par la vétérinaire Doc McStuffins (Docteur La Peluche), un dessin animé[26].

L’érotisation des très jeunes filles

Les pressions exercées sur les filles sont exacerbées par la tendance croissante des médias à présenter les jeunes filles, ou les jeunes femmes qui semblent être des enfants, sous un angle sexuel. Dans la publicité, les angles de caméra (où la mannequin regarde souvent vers le haut, vraisemblablement vers un homme plus grand), les yeux détournés, les expressions faciales blessées et les poses vulnérables imitent les images visuelles courantes dans les médias pornographiques. L’industrie de la mode a largement abandonné les préadolescents en tant que marché distinct, ciblant les filles dès l’âge de 10 ans grâce à des vêtements pour adultes, et souvent très sexualisés[27]. Mais les enfants n’ont pas besoin de voir des publicités de mode pour être exposés à des représentations sexualisées de filles et de femmes : les représentations sexualisées de filles sont fréquentes dans les médias sociaux[28], qui en soi sont perçus comme étant responsables de la chute du marché de la mode chez les préadolescents en raison de la culture des influenceurs[29]. Même dans les émissions de télévision pour enfants, plus d’un tiers des personnages présentent des signes de sexualisation comme de longs cils, des lèvres pulpeuses et des vêtements suggestifs. Les personnages féminins y sont deux fois plus susceptibles d’être sexualisés que les personnages masculins[30] et trois fois plus susceptibles d’être montrés dans des vêtements révélateurs ou partiellement nus[31].

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 Image tirée d'une vidéo TikTok d'une adolescente portant un uniforme scolaire et prenant une pose hautement sexualisée.

Les algorithmes de services comme TikTok proposent souvent par défaut des images et des vidéos sexualisées, souvent réalisées par des adolescents, afin de résoudre le problème de « démarrage à froid » qui consiste à recommander des contenus avant même de connaître les préférences de l’utilisateur[32]. La normalisation des images sexualisées des femmes et des filles a des répercussions sur la perception de soi et le bien‑être. Les femmes et les filles peuvent intérioriser la croyance selon laquelle leur valeur réside dans leur attrait sexuel, ce qui est à son tour associé à des problèmes de santé mentale comme une faible estime de soi, une image corporelle négative et des symptômes dépressifs[33], tandis que l’exposition constante à des images sexualisées sur ces plateformes renforce l’importance accordée à l’apparence physique et à l’attrait sexuel[34]. Comme les filles ne se contentent pas de consommer les médias sociaux, mais qu’elles y participent aussi, ceux-ci peuvent les pousser à se sexualiser et à s’objectiver, en particulier lorsqu’elles sont récompensées par un plus grand nombre de mentions « J’aime » sur les photos qu’elles publient et d’abonnés sur leurs comptes[35].

Les médias sociaux peuvent servir de modèle d’apprentissage puissant pour les filles, en façonnant leur compréhension des normes sociales acceptables[36]. Les adolescentes font face à des difficultés dans la présentation de leur propre image dans les médias sociaux, dans la gestion des règles sociales complexes, alors qu’elles s’efforcent d’être acceptées tout en évitant d’être critiquées parce qu’elles paraissent trop sexuellement disponibles[37]. La normalisation des images sexualisées sur les médias sociaux renforce l’importance accordée à l’apparence et influence la perception qu’ont les filles de leur valeur dans la société.

Les filles exposées à ces images peuvent souffrir d’une perte de confiance en elles, de troubles alimentaires, d’un sens restreint de leur identité sexuelle[38], ainsi que d’une vision négative de leur propre genre[39]. Les médias peuvent inciter les garçons et les filles à croire à des « scénarios sexuels » qui exigent des hommes qu’ils soient agressifs et sans émotion et des filles qu’elles soient sexuellement attirantes, mais pas activement sexuelles, des conquêtes ou des prix pour les hommes[40].

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Images sexualisées de l'influenceuse Danielle Bregoli, d'Instagram et OnlyFans.

Danielle Bregoli, connue sous son nom de rappeuse Bhad Bhabie, a rejoint le site pour adultes OnlyFans quelques semaines après son 18e anniversaire.

Le peu de contenu destiné aux filles entre l’enfance et l’âge adulte est tout aussi préoccupant que la sexualisation elle-même. Rachel Shukert, réalisatrice de l’adaptation des livres Babysitters Club sur Netflix, a fait remarquer que dans les médias, « les filles sont censées passer directement de Doc McStuffins à Euphoria. Pendant cette période de leur vie, il est très facile pour les filles de se définir uniquement par la façon dont elles sont perçues par les autres, et elles ne retrouvent leur sens de soi qu’à l’âge de 35 ans. Qu’arriverait-il si ces 20 années ne disparaissaient pas[41]? »


[1] Geena Davis Institute on Gender in Media (2020) See Jane 2020 TV. Retrieved from https://seejane.org/research-informs-empowers/2020-tv-historic-screen-time-speaking-time-for-female-characters/ [traduction]

[2] Elias, Nelly, Sulkin, Idit & Lemish, Dafna (2017). Gender segregation on BabyTV. Old-time Stereotypes for the Very Young p. 95-104 in Dafna Lemish & Maya Götz (eds.) Beyond the Stereotypes? Images of Boys and Girls, and their Consequences. Göteborg: Nordicom.

[3] Mascots Matter: Gender and Race Representation in Consumer Packaged Goods Mascots. (2018) (Rep.) Geena Davis Institute on Gender & Media. Retrieved from https://seejane.org/wp-content/uploads/mascots-matter-full-report.pdf

[4] Weisgram, E. S. (2018). Gender typing of toys in historical and contemporary contexts. In E. S. Weisgram & L. M. Dinella (Eds.), Gender typing of children's toys: How early play experiences impact development (p. 9–22). American Psychological Association. https://doi.org/10.1037/0000077-002

[5] Oktaviani, R. C., & Ichwan, F. N. (2021). Imported Toys in Indonesia: Parental Consumer Literacy, Purchasing Decisions, and Globalization. The Marketing of Children’s Toys: Critical Perspectives on Children’s Consumer Culture, 85-103.

[6] Rennick, S., Clinton, M., Ioannidou, E., Oh, L., Clooney, C., Healy, E., & Roberts, S. G. (2023). Gender bias in video game dialogue. Royal Society Open Science, 10(5), 221095.

[7] Gotz, Maya (2017). Children’s Television Worldwide II: Gender Representation in Canada. Children’s TV worldwide. Retrieved from http://www.childrens-tv-worldwide.com/pdfs/Canada.pdf

[8] Götz, Maya (2018). Whose story is being told? Results of an analysis of Children’s television in 8 countries. Televizion. Retrieved from http://www.br-online.de/jugend/izi/english/publication/televizion/31_2018_E/Goetz-et_al-Whose_story_is_being_told.pdf

[9] Götz, Maya. Children’s Television Worldwide: Gender Representation. International Central Institute for Youth and Educational Television, 2008.

[10] Gotz, Maya (2017). Children’s Television Worldwide II: Gender Representation in Canada. Children’s TV worldwide. Retrieved from http://www.childrens-tv-worldwide.com/pdfs/Canada.pdf

[11] Ferguson, Donna. “Must Monsters Always Be Male? Huge Gender Bias Revealed in Children’s Books.” The Guardian, January 21 2018.

[12] How Children’s Books Are Peddling Science’s Gender Problem. Business Telegraph, August 27 2018. [traduction]

[13] Parenting, Kids and Gender Boundaries. (Rep.) (2016) Harbinger/Ehm & Co.

[14] Lam, Onyi et al. (2018) Gender and Jobs in Online Image Searches. (Rep.) Pew Research Center. Retrieved from https://www.pewsocialtrends.org/2018/12/17/gender-and-jobs-in-online-image-searches/

[15] “Gender by language.” (n.d.) Retrieved from https://whgi.wmflabs.org/gender-by-language.html

[16] Harrison, Stephen. “The notability blues.” Slate, March 6 2019. Retrieved from https://slate.com/technology/2019/03/wikipedia-women-history-notability-gender-gap.html

[17] Guo, Eileen. “Inside the fight to change Wikipedia’s gender problem.” January 8, 2017. Retrieved from https://www.inverse.com/article/39999-wikipedias-women-editors

[18] Female characters in film and TV motivate women to be more ambitious, more successful, and have even given them the courage to break out of abusive relationships. (2016) Geena Davis Institute

[19] Nikolai, Nate. “Kids Want More Female Superheroes, New Study Finds.” Variety, October 8 2018. [traduction]

[20] Undem, Tressa, and Ann Wang. (2018) The State of Gender Equality for U.S Adolescents. Plan USA.

[21] Putnam, Ross. “Female Script Intros.” (Twitter account) https://twitter.com/femscriptintros

[22] Common Sense Media (2017) Watching Gender. Retrieved from https://wnywomensfoundation.org/app/uploads/2017/08/16.-Watching-Gender-How-Stereotypes-in-Movies-and-on-TV-Impact-Kids-Development.pdf

[23] Barnet R et al (2020). How mixed messages about women can affect girls. Psychology Today. Retrieved from https://www.psychologytoday.com/ca/blog/womans-place/202005/how-mixed-messages-about-women-can-affect-girls

[24] Andrews, T.L. “Silicon Valley’s gender gap is the result of computer-game marketing 20 years ago.” Quartz, February 17 2020. Retrieved from https://qz.com/911737/silicon-valleys-gender-gap-is-the-result-of-computer-game-marketing-20-years-ago/

[25] Ahsan, Sadaf. “Thanks to 'the Scully effect,' women who watch The X-Files are more likely to work in STEM.” National Post, April 23 2018. Retrieved from https://nationalpost.com/entertainment/television/thanks-to-the-scully-effect-women-who-watch-the-x-files-are-more-likely-to-work-in-stem

[26] Lindzon, Jared. “YouTube Is Shaping Your Child’s Career Ambitions More Than You Are.” Fast Company, January 16 2018

[27] Ishmel, A. (2023) “Where Did All the Tween Fashion Go?” Teen Vogue. https://www.teenvogue.com/story/where-did-all-the-tween-fashion-go

Crossa, D., Fisher C., Papageorgiou, A. (2022). “It just Sends the Message that you’re Nothing but your body” a Qualitative Exploration of Adolescent Girls’ Perceptions of Sexualized Images on Social Media. Retrieved from: https://link.springer.com/article/10.1007/s12119-022-10022-6

[29] Ishmel, A. (2023) “Where Did All the Tween Fashion Go?” Teen Vogue. https://www.teenvogue.com/story/where-did-all-the-tween-fashion-go

[30] Lemish, Dr. Dafna, and Dr. Colleen Russo Johnson. (2019) The Landscape of Children’s Television in the US and Canada. (Rep.) Center for Scholars & Storytellers.

[31] Geena Davis Institute on Gender in Media (2020) See Jane 2020 TV. Retrieved from https://seejane.org/wp-content/uploads/2020-tv-historic-screen-time-speaking-time-for-female-characters-report.pdf

[32] Kelly, H. (2022) “They came to TikTok for fun. They got stuck with sexualized videos.” The Washington Post.

[33] Moncrief, M. (2022). Media Sexualization and its impact on college aged women. Honors Theses.

[34] Crossa, D., Fisher C., Papageorgiou, A. (2022). “It Just Sends the Message that you’re Nothing but your body” a Qualitative Exploration of Adolescent Girls’ Perceptions of Sexualized Images on Social Media. Retrieved from: https://link.springer.com/article/10.1007/s12119-022-10022-6

[35] Crossa, D., Fisher C., Papageorgiou, A. (2022). “It just Sends the Message that you’re Nothing but your body” a Qualitative Exploration of Adolescent Girls’ Perceptions of Sexualized Images on Social Media. Retrieved from: https://link.springer.com/article/10.1007/s12119-022-10022-6

[36] Maes, C., Schruers L., van Oosten, J., & Vandenbosch, L. (2019). #(Me)too much? The role of sexualizing online media in adolescents’ resistance towards the metoo-movement and acceptance of rape myths. J Adolescence. DOI: 10.1016/j.adolescence.2019.10.005.

[37] Crossa, D., Fisher C., Papageorgiou, A. (2022). “It Just Sends the Message that You’re Nothing but Your Body”: A Qualitative Exploration of Adolescent Girls’ Perceptions of Sexualized Images on Social Media. Retrieved from: https://link.springer.com/article/10.1007/s12119-022-10022-6

[38] Delahunty, Isabella, and Kate Harris. (2016) Inquiry in to the sexualizations of children and young people. (Rep.)

[39] Bailey Review of the Commercialisation and Sexualisation of Childhood: Final report published. 2012. http://www.education.gov.uk/inthenews/inthenews/a0077662/bailey-review-of-the-commercialisation-and-sexualisation-of-childhood-final-report-published

[40] Collins et al. (2017) Sexual Media and Childhood Well-being and Health. Pediatrics. DOI: https:// doi. org/ 10. 1542/ peds. 2016- 1758X

[41] VanArendonk, K. (2022) “The Baby-Sitters Club Wasn’t Enough for Netflix Anymore.” Vulture. https://www.vulture.com/article/why-the-baby-sitters-club-was-canceled-at-netflix.html [traduction]