Comprendre l’IA : le contenu en ligne

L’intelligence artificielle (IA) est la capacité des systèmes informatiques à effectuer des tâches qui ont généralement nécessité l’intelligence humaine. Les technologies d’IA ont évolué au fil des années, en commençant par le traitement symbolique dans les années 1940, puis par l’apprentissage automatique traditionnel, et aujourd’hui par l’IA générative. Toutes ces formes d’IA sont encore utilisées de nos jours et jouent un rôle important dans la manière dont nous, et nos enfants, interagissons avec le contenu en ligne. L’IA peut fournir des traductions en temps réel, personnaliser les fils d’actualité et aider à détecter le contenu problématique sur les plateformes numériques. Plus nous comprenons son fonctionnement, mieux nous pouvons aider nos enfants à l’utiliser efficacement et à éviter d’être trompés ou manipulés.

L’IA générative est une technologie nouvelle et en constante évolution. Elle a de nombreuses utilisations productives, comme servir d’aide à la recherche pour les devoirs ou d’assistant lors de la planification d’un événement. Mais, comme la plupart des technologies qui l’ont précédée, l’IA générative peut aussi être utilisée à des fins nuisibles. Par exemple, elle peut être utilisée pour fabriquer de toutes pièces de faux sites Web, enregistrements vocaux, vidéos, images ou publications sur les réseaux sociaux qui induisent en erreur, embarrassent ou blessent les gens. Ce qui nécessitait autrefois beaucoup de compétences techniques peut désormais se faire facilement : la plupart de ceux qui produisent de faux contenus utilisent des outils d’IA largement accessibles.

Les grands modèles de langage (LLM), qui sont l’IA derrière de nombreux « agents conversationnels » ou « assistants », ne sont pas programmés comme du code informatique classique. Au lieu d’être programmés avec des règles précises, ils apprennent en repérant des motifs dans d’énormes quantités de textes. Les données utilisées pour l’entraînement ne sont pas stockées dans un modèle : elles servent à mettre à jour les pondérations du modèle, qui génèrent ensuite ses réponses. Lorsque vous posez une question sous la forme d’une « requête », ils utilisent ce qu’ils ont appris sur la manière dont les mots et les phrases s’agencent pour proposer des réponses pertinentes. Comme ils apprennent à partir d’informations existantes, leurs réponses ne seront jamais meilleures que les données sur lesquelles ils ont été entraînés. Si ces informations comportent des biais, les réponses du grand modèle de langage risquent de refléter ces biais.

Les algorithmes de recommandation sont ce que les réseaux sociaux et les sites de vidéos utilisent pour décider de ce qu’ils vont vous montrer. Ils reçoivent généralement plusieurs objectifs, observent la manière dont vous réagissez aux différents contenus, puis vous proposent davantage de ce qu’ils estiment correspondre à ces objectifs.

La moitié des adolescents disent utiliser l’IA pour trouver de l’information en ligne, mais plus d’un tiers affirment aussi avoir été trompés par du contenu généré par l’IA, et plus d’un quart ont déjà douté de savoir s’ils parlaient à un humain ou à un agent conversationnel. C’est pourquoi nous devons apprendre à nos enfants à reconnaître les différents types de médias liés à l’IA et à savoir comment les aborder. Mais le simple fait de leur dire d’être sceptiques, sans leur montrer comment distinguer un contenu fabriqué d’un contenu authentique, peut en réalité aggraver les choses. Cela peut nous amener à douter de tout ce que nous voyons, que cela soit vrai ou faux. En particulier, nous avons tendance à croire que ce que nous préférerions ne pas voir comme réel a été créé par l’IA.

Les agents conversationnels sont doués pour fournir des réponses très fluides et convaincantes, même lorsqu’elles sont fausses. Si votre question est fondée sur une idée fausse (par exemple : « Quels sont les motifs les plus difficiles pour un caméléon à camoufler? »), la réponse peut traiter cette idée comme vraie au lieu de la corriger.

Que devons-nous faire à ce sujet?

Nous ne pouvons pas toujours nous fier à nos yeux pour repérer les images ou vidéos générées par l’IA. Les anciens indices d’images truquées, comme des mains étranges ou des yeux asymétriques, sont aujourd’hui beaucoup moins fréquents avec les technologies récentes et ne constituent plus des preuves fiables qu’un contenu a été produit par l’IA. De plus, se fier uniquement à ces défauts visuels peut être trompeur : de nombreux téléphones intelligents « améliorent » automatiquement les photos et vidéos, ce qui peut leur donner l’aspect lisse et brillant souvent associé aux images générées par l’IA, et jusqu’à une personne sur cinq cents a réellement au moins un doigt supplémentaire!

C’est pourquoi nous devons apprendre aux enfants à utiliser des techniques de tri de l’information, comme celles enseignées dans des programmes tels que « Faux que ça cesse » de HabiloMédias. Ces méthodes encouragent à rechercher de l’information auprès d’autres sources plus fiables, beaucoup plus difficiles à falsifier. Apprendre à identifier et à comprendre le contexte entourant une image, et à se demander qui la partage, est essentiel pour développer l’éducation aux médias et les compétences personnelles de vérification des faits.

  • Considérez les indices visuels comme des signaux d’alerte qui nous invitent à être plus sceptiques, mais ne supposez pas qu’un contenu est faux simplement parce qu’il en présente, ni qu’il est vrai parce qu’il n’en présente aucun.
  • Faites attention aux contenus qui provoquent une forte réaction émotionnelle ou qui concernent des sujets très suivis. Des fraudeurs exploitant l’IA ont expliqué qu’ils ciblaient souvent les communautés de fans, car elles ressentent de fortes émotions à propos de leur sujet favori. (Nous avons aussi plus de chances de croire à tort qu’un contenu réel est généré par l’IA lorsqu’il traite d’un sujet qui nous tient particulièrement à cœur.)
  • Essayez de retrouver la source originale d’une histoire, d’une photo ou d’une vidéo. Y a-t-il de bonnes raisons de penser qu’elle est digne de confiance ou qu’elle aurait pu prendre cette photo ou cette vidéo?
  • Cherchez d’autres sources au sujet d’une histoire ou d’une affirmation, et d’autres versions d’une image ou d’une vidéo. Pouvez-vous voir les mêmes personnes et objets sous d’autres angles?
  • Utilisez les moteurs de recherche et Wikipédia pour vérifier que les sources sont réelles et qu’elles possèdent une expertise légitime. Vérifiez deux fois l’adresse Web afin de vous assurer qu’il s’agit bien du vrai site de la source.
  • Enseignez aux enfants un mot de passe familial à utiliser s’ils doivent vous demander de l’aide. Ne répondez pas directement à un appel (par exemple en appuyant sur une touche ou en rappelant un numéro donné), ni à un texto ou un courriel. Allez plutôt sur le vrai site Web de l’organisation, trouvez ses coordonnées, et confirmez avec elle si le message était légitime.

Utiliser l’IA comme source d’information

Pour les informations importantes, consultez directement une source que vous savez fiable. Même si certains agents conversationnels ont des « garde-fous » autour de certains types de contenu, ils ne sont pas infaillibles et peuvent parfois fournir des informations inappropriées. Assurez-vous donc de donner aux enfants des sources fiables pour les sujets sur lesquels ils pourraient être tentés de consulter un agent conversationnel (comme Jeunesse, J’écoute pour la santé mentale ou Le sexe et moi pour la santé sexuelle) et faites en sorte qu’ils sachent qu’ils peuvent venir vous parler si quelque chose qu’ils voient en ligne les dérange.

Si vous utilisez un agent conversationnel pour obtenir de l’information, faites-lui une requête détaillée et aussi claire que possible. Que voulez-vous que la réponse contienne? Qu’est-ce qu’elle doit exclure? Comment souhaitez-vous que la question soit traitée : recherchez-vous différents points de vue sur le sujet ou bien un consensus d’experts?

Posez la question plus d’une fois, avec des formulations différentes : modifier votre requête pour obtenir une meilleure réponse a autant d’effet sur la précision que de passer à un modèle d’IA plus avancé. Assurez-vous que votre requête ne donne pas d’indices sur la réponse souhaitée et demandez à l’agent conversationnel de vous indiquer son degré de confiance dans ses réponses.

Vérifiez que les fonctions de recherche sont activées, si possible. (Certains agents conversationnels sont capables de faire de la génération augmentée par recherche, ce qui signifie qu’ils peuvent interroger des sources non incluses dans leur entraînement pour répondre à votre requête.) Considérez-les comme une porte d’accès à l’information, et non comme une source d’information en soi : demandez des citations et des liens, puis survolez ou consultez-les rapidement pour confirmer qu’ils correspondent bien.

Améliorer votre fil d’actualité

Il existe deux façons d’améliorer ce que les réseaux sociaux et les sites de vidéos vous proposent : sélectionner vos sources et entraîner l’algorithme.

Sélectionner vos sources consiste à chercher des contenus que vous appréciez et auxquels vous pouvez faire confiance. Pour obtenir de l’information fiable, suivez des sources qui possèdent des connaissances ou une expertise sur le sujet, qui ont un processus de vérification et de correction de l’information, qui sont motivées par l’exactitude et qui visent soit l’objectivité, soit la transparence quant à leur point de vue.

Entraîner l’algorithme consiste à envoyer des signaux qui montrent ce que vous voulez (et ne voulez pas) voir. Certaines applications permettent de repartir de zéro : par exemple, sur Instagram, vous pouvez réinitialiser votre algorithme en procédant ainsi :

  • Cliquez sur votre photo de profil (en bas à droite de l’écran).
  • Cliquez sur l’icône menu (les trois lignes en haut à droite).
  • Choisissez « Préférences de contenu »
  • Sélectionnez « Réinitialiser le contenu suggéré »
  • Cliquez sur « Suivant », puis « Réinitialiser le contenu suggéré »

Une fois cela fait, prenez l’habitude de fermer ou de balayer rapidement le contenu que vous ne voulez pas voir, et d’interagir avec le contenu que vous voulez voir en l’aimant et en le regardant jusqu’à la fin.

Esprit critique

Souvenez-vous que nous sommes plus susceptibles d’être trompés par les choses que nous voulons croire vraies, et plus enclins à douter des contenus authentiques que nous ne voulons pas croire. Gardez à l’esprit l’importance de faire preuve d’humilité intellectuelle en vous posant ces questions avant d’interagir avec un contenu :

  • Qu’est-ce que je pense ou crois déjà à ce sujet?
  • Pourquoi pourrais-je avoir envie d’y croire ou, au contraire, de ne pas y croire?
  • Quelles preuves pourraient me faire changer d’avis?

 

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