Temps d’écran et bien-être
« Les technologies numériques peuvent avoir à la fois des effets positifs et négatifs sur le bien- être des jeunes, en fonction de l’activité effectuée et du temps qui y est consacré. » [1]
- Un temps d’écran prolongé est associé à un faible bien-être mental
- C’est aussi vrai pour un temps d’écran très court
- Entre ces deux extrêmes, le temps d’écran n’a pas [2]
Le temps d’écran est un facteur important, mais pas autant que l’utilisation que les jeunes en font :
- Les jeux vidéo peuvent stimuler l’esprit et permettre aux enfants de nouer des amitiés et de construire leur identité [3]
- Les réseaux sociaux permettent aux jeunes d’élargir leur cercle d’amis et de renforcer leurs amitiés existantes [4]
- Les réseaux sociaux et le clavardage vidéo permettent aux jeunes de rester en contact avec des amis ou des proches éloignés [5]
- L’Internet peut leur servir à s’informer sur l’actualité ou leurs intérêts, à communiquer avec leurs pairs et leur mentor et à donner et recevoir des commentaires sur des projets créatifs [6]
Ce que la recherche révèle :
L’utilisation des écrans peut nuire à la santé mentale
Le temps d’écran a une incidence directe importante sur le sommeil :
- 29 % des jeunes possédant un téléphone cellulaire sont souvent réveillés par des notifications. [7] Cela diminue la durée et la qualité du sommeil, ce qui peut nuire à la santé mentale générale et au développement du cerveau. [8]
L’utilisation des écrans peut causer des expériences dommageables pour la santé mentale chez les jeunes, comme :
- la cyberintimidation [9]
- une mauvaise perception de l’image corporelle [10]
Les jeunes qui utilisent des écrans ont aussi plus de difficulté à gérer leurs émotions :
- Les communications numériques ne fournissent aucun signal émotionnel, comme l’expression faciale ou le ton de voix
- Les jeunes ont souvent recours aux médias numériques pour fuir des situations désagréables
Ce que la recherche révèle :
L’utilisation des écrans et les jeunes vulnérables
Les effets négatifs associés à l’utilisation des écrans se font plus ressentir chez les jeunes vulnérables, mais cela est aussi vrai pour les bienfaits.
Les jeunes qui affirment avoir un faible niveau de bien-être psychologique sont plus susceptibles de :
- se sentir mal si personne ne réagit à leurs publications
- se sentir rejetés après avoir vu les publications de leurs amis
- vivre des expériences négatives sur les médias sociaux
Ils auront néanmoins plus tendance à dire que les médias sociaux :
- ont un effet globalement positif sur eux
- améliorent leur estime de soi
- les rendent moins déprimés [11]
Les parents de jeunes vulnérables doivent participer de près à la vie virtuelle de leur enfant en l’aidant à en retirer les bienfaits et à en gérer les aspects négatifs.
Ce que la recherche révèle :
Signes d’une utilisation problématique
Comme l’utilisation qu’un jeune fait des technologies est plus importante que le temps qu’il y consacre, la question principale est de déterminer si cela gêne les autres aspects de sa vie
- A-t-il cessé de s’intéresser à d’autres activités?
- Avez-vous souvent de la difficulté à limiter ses activités à l’écran?
- Est-ce que son utilisation fait en sorte qu’il consacre moins de temps à ses proches?
- Est-ce qu’il devient fâché ou contrarié lorsqu’il ne peut pas passer du temps devant un écran alors que c’est ce qu’il s’attendait à faire?
- Est-ce qu’il s’agit de la seule chose qui peut lui remonter le moral lorsqu’il est déprimé? [12]
Ce que les jeunes disent :
Les technologies ont des avantages et des inconvénients, mais comportent plus d’effets positifs que négatifs.
Selon eux, passer du temps devant un écran :
- les fait sentir moins seuls [13]
- les aide à se faire de nouveaux amis [14]
- leur permet de rester en contact avec leurs proches [15]
- les met en contact avec des ressources d’aide et des services de santé [16]
Les jeunes admettent néanmoins que l’utilisation des écrans peut avoir des effets négatifs, en particulier sur les autres jeunes [17]
- 54 % disent passer trop de temps sur leur téléphone
- 41 % disent passer trop de temps sur les médias sociaux
- 26 % disent passer trop de temps à jouer à des jeux vidéos [18]
Ce que les jeunes disent :
Ils ne sont pas les seuls à passer trop de temps devant les écrans
51 % des jeunes disent que leurs parents sont souvent distraits par leur téléphone lorsqu’ils leur parlent [19]
Lorsqu’on leur a demandé quelles règles leurs parents devraient suivre, les jeunes ont dit :
- « Posez votre téléphone lorsque votre enfant tente de vous dire quelque chose d’important. »
- « Ne publiez rien à propos de moi sans me l’avoir demandé. »
- « Ne consacrez pas tout votre temps libre à ce genre de chose. »
- « Donnez l’exemple. » [20]
Pour savoir comment prendre en main votre temps d’écran, consultez ces fiches de conseils :
Quatre conseils pour gérer le temps d’écran de vos enfants (pour les parents)
Composer avec le stress numérique (pour les jeunes)
[1] D. Kardefelt-Winther, How does the time children spend using digital tech- nology impact their mental well-being, social relationships and physical ac- tivity? An evidence-focused litera- ture review. Centre de recherche de l’UNICEF
[2] A. K. Przybylski et N. Weinstein (2017), « A Large-Scale Test of the Goldilocks Hypothesis », Psycho- logical Science, 28(2), 204-215. doi:10.1177/0956797616678438
[3] A. K. Przybylski (2014), « Electronic gaming and psychosocial adjust- ment », Pediatrics, 134, e716–e722. doi:10.1542/ peds.2013-4021
[4] P. M. Valkenburg et J. Peter (2007), « Online communication and ad- olescent well-being: Testing the stimulation versus displacement hypothesis », Journal of Comput- er-Mediated Communication, 12, 1169–1182. doi:10.1111/j.1083-6101.2007.00368.x
[5] M. Johnson, V. Steeves, L. Shade et G. Foran (2017), Partager ou ne pas partager : Comment les adolescents prennent des décisions en matière de vie privée à propos des photos sur les réseaux sociaux (Rapport), Ottawa, HabiloMédias.
[6] M. Itō et J. Antin (2013), Hanging out, messing around, and geeking out: Kids living and learning with new me- dia, Cambridge, Mass., MIT Press.
[7] V. Rideout et M.B. Robb (2018), Social Media, Social Life, Common Sense Media.
[8] C. Cramer et B. Inkster (2017), #Sta- tusOfMind: Social media and young people’s mental health and wellbeing, Status of Mind, Royal Society for Public Health.
[9] « Cyberbullying and Adolescent Men- tal Health: A Study of Adolescents on an Acute Inpatient Psychiatric Unit », Résumé présenté à l’assemblée annuelle de l’American Psychiatric Association, 23 mai 2017, San Diego, Californie.
[10] M. Tiggeman et A. Slater (2013), « The internet and body image concerns in preteenage girls », The journal of early adolescents, vol. 34, no 5, pp. 606- 620. 10.1177/0272431613501083
[11] V. Rideout et M.B. Robb (2018), Social Media, Social Life, Common Sense Media.
[12] S. E. Domoff, K. Harrison, A. N. Gear- hardt, D. A. Gentile, J. C. Lumeng et A. L. Miller (2017), « Development and Validation of the Problematic Media Use Measure: A Parent Report Measure of Screen Media “Addiction” in Children », Psychology of Popular Media Culture, Prépublication en ligne, http://dx.doi.org/10.1037/ ppm0000163
[13] V. Rideout et M.B. Robb (2018), Social Media, Social Life, Common Sense Media.
[14] E. Frith (2017), Social media and chil- dren’s mental health: a review of the evidence, Page consultée : https://epi. org.uk/wp-content/uploads/2017/06/ Social-Media_Mental-Health_EPIRe- port.pdf
[15] E. Frith (2017), Social media and chil- dren’s mental health: a review of the evidence, Page consultée : https://epi. org.uk/wp-content/uploads/2017/06/ Social-Media_Mental-Health_EPIRe- port.pdf
[16] C. Cramer et B. Inkster (2017), #Sta- tusOfMind: Social media and young people’s mental health and wellbeing, Status of Mind, Royal Society for Public Health.
[17] V. Rideout et M.B. Robb (2018), Social Media, Social Life, Common Sense Media.
[18] Pew Research Center, août 2018, How Teens and Parents Navigate Screen Time and Device Distractions.
[19] Pew Research Center, août 2018, How Teens and Parents Navigate Screen Time and Device Distractions.
[20] A. Hiniker, S. Y. Schoenebeck, J. A. Kientz (février 2016), Not at the dinner table: Parents’ and children’s perspectives on family technology rules Compte rendu de la 19e ACM Conference on Computer-Supported Cooperative Work & Social Computing (pp. 1376–1389), ACM, Google Schol- ar, Crossref