La participation à la diversité raciale et culturelle dans les médias canadiens

Bien avant que le Canada ne devienne une confédération, les minorités visibles créaient déjà leurs propres médias : la première parution du Provincial Freeman, un journal hebdomadaire écrit et publié par les Afro-Canadiens de la province du Canada-Ouest (aujourd’hui l’Ontario), a été publiée le 24 mars 1854.

Avant même que le Canada devienne une confédération, des groupes issus de la diversité raciale et culturelle ont créé leurs propres médias : le premier numéro du Provincial Freeman, un hebdomadaire édité et publié par des Canadiens noirs dans la province du Canada-Ouest (aujourd’hui l’Ontario), a été publié le 24 mars 1853[1].

Plus récemment, la mondialisation et les nouveaux médias ont entraîné une augmentation des voix et des points de vue diversifiés sur le plan racial et culturel dans les médias, ce qui a permis de rassembler diverses communautés et de gagner en popularité dans tout le pays. Une étude réalisée en 2013 pour Patrimoine canadien faisait état d’un total de 427 publications imprimées de médias ethniques dans l’ensemble du Canada[2].

Quelles sont les principales différences entre les médias diversifiés et les médias grand public? Les médias diversifiés visibles sont généralement détenus et exploités par des membres du groupe auquel leur contenu s’adresse. Par conséquent, le contenu médiatique diversifié sur le plan racial et culturel est vérifié par une personne ayant un intérêt direct dans la façon dont cette communauté est représentée et une connaissance adéquate de la négociation de l’identité culturelle. Les médias diversifiés sur le plan racial et culturel traitent généralement des enjeux relatifs aux groupes minoritaires dans un cadre plus représentatif que celui des médias appartenant à des personnes blanches[3]. Par exemple, une étude a montré que les organes de presse appartenant à des Noirs étaient plus susceptibles de faire référence aux « victimes » dans la couverture de la brutalité policière et de mettre l’accent sur les références aux communautés, aux familles et aux enfants[4].

Surtout, les organes de presse détenus et exploités par des membres des communautés diversifiées garantissent que les voix et les expériences de ces communautés se reflètent avec exactitude dans les médias. Comme le dit Dave Steward II, fondateur du studio d’animation Lion Forge appartenant à des Noirs, « il faut qu’il y ait une représentation dans les équipes de direction qui ont le pouvoir de diffuser le contenu. Par exemple, supposons qu’un contenu a été créé par une personne noire et qu’il propose une distribution noire, mais que les cadres qui supervisent les projets ne sont pas de race noire. Trop souvent, il y a des histoires où ces cadres utilisent leur pouvoir pour modifier ce contenu en fonction de leur perception et de leur représentation d’un groupe particulier[5]. »

Court métrage primé de Lion Forge Hair Love

Court métrage primé de Lion Forge Hair Love

Ce phénomène s’étend également aux informations, à la fois au chapitre de la couverture et de la structure. Les organes de presse noirs sont plus susceptibles de couvrir des sujets comme l’accès au vote et l’impact disproportionné de la pandémie sur les communautés noires. Ils sont également plus enclins à replacer les informations dans le contexte d’enjeux plus larges comme les disparités en matière de soins médicaux, l’incarcération de masse et la discrimination historique (et actuelle) à l’égard des Noirs[6].

 

[1] (sans date) « Le Journal Provincial Freeman ». Fiducie du patrimoine ontarien. Consulté à l’adresse : https://www.heritagetrust.on.ca/fr/index.php/plaques/provincial-freeman?p=plaques/provincial-freeman.

[2] Yu, S. (2016). « Instrumentalization of Ethnic Media ». Canadian Journal of Communication. 41, 343-351.

[3] Arora, P., et Viswanath, K. (2000). « Ethnic media in the United States: an essay on their role in integration, assimilation and social control ». Mass Communication & Society, 3(1),39-56.

[4] Thompson-Morton, C. (2020). Why Black Media Matters Now. Center for Community Media. Consulté à l’adresse : https://blackmediareport.journalism.cuny.edu/.

[5] LaPorte, N. (2020). « The Black-owned animation studio behind Hair Love is teaching Hollywood how to be authentic ». Fast Company. Consulté à l’adresse : https://www.fastcompany.com/90540015/the-black-owned-animation-studio-behind-hair-love-is-teaching-hollywood-how-to-be-authentic. [traduction]

[6] Thompson-Morton, C. (2020) « Why Black Media Matters Now ». Center for Community Media. Consulté à l’adresse : https://blackmediareport.journalism.cuny.edu/.