Perception des stéréotypes masculins chez les jeunes

En 2017, un groupe de recherche a découvert que ce que les garçons voient dans les médias et ce qu’ils croient réellement sont deux choses très différentes[1].

Dans ce rapport, 63 % des garçons ont déclaré que la société et les médias montrent que les « vrais hommes » ne devraient jamais et ne diraient jamais non au sexe. Cependant, seulement 28 % d’entre eux étaient en fait d’accord avec cette affirmation. [1] D’autres recherches ont démontré que les personnages masculins n’ont pas besoin de se conformer à ces stéréotypes pour avoir du succès. En réalité, certains garçons détestent carrément certains éléments de ces représentations ainsi que les opinions stéréotypées des adultes au sujet des médias qui sont « favorables » à différents genres. Selon une élève de 11 ans :

« Les adultes attendent des filles qu’elles jouent à la poupée et des garçons qu’ils jouent avec des voitures. C’est triste. Un de mes amis aime jouer à la poupée. Son père le réprimande d’ailleurs. Alors, nous avons mis tous les jouets ensemble et les adultes ne remarquent pas qu’il joue à la poupée[2]. »

Bien que les garçons admirent les personnages capables de relever des défis et de résoudre des problèmes, et n’aiment généralement pas les personnages qu’ils perçoivent comme étant des victimes, la violence et la colère ne faisaient pas partie de l’attrait du personnage. En fait, les garçons aiment les personnages capables de résoudre des problèmes quelle que soit l’action entreprise, [3]même à travers des activités féminines comme cuisiner (ce qui explique la popularité des émissions comme Iron Chef auprès des jeunes garçons) [4], et sont moins susceptibles en fait de s’identifier à des personnages violents[5].

Les personnages n’ont également pas besoin d’être représentés comme des leaders ou des héros parfaits pour que les garçons les trouvent attrayants : pour peu qu’ils soient représentés comme étant capables de résoudre des problèmes, que ce soit en « surmontant » des obstacles de manière classique ou en « évitant » tout simplement les problèmes. [6] De plus, les garçons se plaints des représentations médiatiques qui les illustrent comme étant stupides, agressifs, violents ou criminels.[7] 

Dans l’ensemble, les recherches ont montré que les garçons n’approuvent pas les règles du « modèle masculin »[8], et font une distinction entre l’idéal d’un « vrai homme », formé en grande partie par les médias, et leur propre vision de ce qu’est un « homme bien ». Comme le dit Liz Plank dans For the Love of Men, « il est clair que les caractéristiques associées à l’"homme bien" découlent d’une force et que celles associées à l’"homme vrai" découlent de la peur[9] ».


[1] Watching Gender: How stereotypes in Movies and on TV Impact Kids’ Development. (Rep.) (2017) Common Sense Media. Retrieved from https://www.commonsensemedia.org/research/watching-gender-how-stereotypes-in-movies-and-on-tv-impact-kids-development

[2] Dias, P., & Tavares, R. (2021). Gender Representation in TV Advertising for Children: Children’s perceptions and advertising literacy. Comunicação Mídia e Consumo, 18(53), 510-533. [traduction]

[3] Götz, M. (2014). TV-hero (in) es of Boys and Girls: Reception Studies of Favorite Characters. Peter Lang GmbH, Internationaler Verlag der Wissenschaften.

[4] Newman, Andrew Adam. Toy Pitches Half-Baked. Adweek, March 14 2010.

[5] Weaver, A. J., Jensen, J. D., Martins, N., Hurley, R. J., & Wilson, B. J. (2011). Liking violence and action: An examination of gender differences in children's processing of animated content. Media Psychology, 14(1), 49-70.

[6] Winter, Reinhard and Gunter Neubauer. Cool heroes or funny freaks: Why certain programmes and TV characters appeal to boys. Televizion, No.1, 2008.

[7] Götz, M. (2014). TV-hero (in) es of Boys and Girls: Reception Studies of Favorite Characters. Peter Lang GmbH, Internationaler Verlag der Wissenschaften.

[8] The Men’s Project & Flood, M (2020), Unpacking the Man Box: What is the impact of the Man Box attitudes on young Australian men’s behaviours and wellbeing? Jesuit Social Services: Melbourne

[9] Plank, L. (2019). For the love of men: From toxic to a more mindful masculinity. St. Martin's Press. [traduction]