Les personnages, les situations et les thèmes 2SLGBTQINA+ étant de plus en plus répandus dans les médias, il est parfois difficile d’interpréter les représentations.
Diversité et médias
Les personnes 2SLGBTQINA+ participent à la production de leurs propres médias depuis que les médias alternatifs existent, mais depuis l’avènement de l’ère électronique et des appareils électroniques moins chers et plus accessibles pour la production, il y a eu une explosion de médias de toutes les sortes produits par des membres de la communauté 2SLGBTQINA+. La section suivante explore les façons dont les personnes 2SLGBTQINA+ ont cherché à revendiquer un espace pour elles-mêmes dans les médias et la culture.
Comme dans d’autres médias, les personnes 2SLGBTQINA+ ont acquis une présence plus importante et plus visible dans le monde de la publicité, les agences de publicité courtisant l’« argent rose ». Ce n’est pas surprenant étant donné que le pouvoir d’achat des personnes 2SLGBTQINA+ est estimé à environ 917 millions de dollars.
L’objectivité et l’exactitude font partie des valeurs journalistiques les plus importantes. Cependant, les médias d’information canadiens ont constamment sous-représenté et stéréotypé les groupes racialisés.
L’éducation aux médias peut aider les jeunes à mettre en perspective l’image qui leur est donnée des communautés autochtones en leur faisant à comprendre le fonctionnement des médias, les raisons de l’existence des stéréotypes, les pouvoirs décisionnels et l’importance de savoir qui décide du contenu d’une émission ou d’un journal.
Le chef métis Louis Riel a prétendument prédit au XIXe siècle : « Mon peuple va s’endormir pour cent ans et ce seront ses artistes qui le réveilleront. » La plupart des groupes autochtones du Canada privilégiaient la tradition orale pour transmettre une idée, un message ou une valeur.
Depuis plus de 100 ans, les médias façonnent la perception du public à l’égard des peuples autochtones. Du vieux sage (Little Big Man) à l’ivrogne (Tom Sawyer), du fidèle sous-fifre (Le pacte des loups, The Lone Ranger) à la princesse indienne (Pocahontas). Autant d’images qui se sont imprimées de manière indélébile dans la conscience des Nord-Américains.
« L’autoroute des larmes » (the « Highway of Tears »), comme on l’a surnommée, est une portion d’autoroute de 800 kilomètres en Colombie-Britannique où plus d’une douzaine de jeunes femmes ont disparu depuis 1994 ; là même où près de 20 jeunes femmes avaient disparu ou avaient été assassinées entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. Jusqu’à tout récemment, cependant, ces crimes avaient été peu médiatisés, probablement parce que la majorité des victimes étaient des femmes autochtones.
Des générations d’enfants nord-américains ont grandi en regardant des films de « cow-boys et d’Indiens » et en lisant Les Aventures de Tom Sawyer ou La Petite Maison dans la prairie. Ces films et romans populaires n’ont fait que renforcer l’idée que les autochtones appartenaient au passé, éternellement occupés à chasser le bison ou à se faire pourchasser par la cavalerie de l’armée américaine, et que le destin les avait placés pour toujours en marge de la « véritable » société. De telles impressions acquises dès le plus jeune âge sont difficiles à effacer: comme l’explique l’écrivain anishinaabe Jesse Wente, « en l’absence de représentations appropriées des peuples autochtones dans les médias, les fausses représentations deviennent la "vérité" acceptée[1] ».
Les médias autochtones existent depuis longtemps au Canada. Alors que les premiers journaux destinés aux Autochtones étaient publiés par des colons, il existe des journaux dirigés par des Autochtones depuis que le chef, médecin et éditeur ojibwé a lancé The Indian à Hagersville, en Ontario, en 1885. Cette tradition s’est poursuivie grâce à la parution de journaux comme le Wawatay News, basés dans le nord de l’Ontario, et le Windspeaker à Edmonton[1].