Plagiat

Le plagiat est étroitement associé à la propriété intellectuelle, quoique légèrement différent.

Il peut être difficile pour les enfants qui ont grandi dans une culture virtuelle du « copier-coller » de considérer le plagiat comme une question éthique.

Chose plutôt étonnante, les étudiants en difficulté ne sont pas les seuls à plagier puisque la tricherie est connue pour son universalité, qu’il s’agisse d’étudiants ayant des difficultés scolaires ou de surdoués terrifiés à l’idée d’obtenir un
« A moins »[i]. Les chercheurs ont cerné trois situations dans lesquelles ce phénomène est le plus probable : lorsque les étudiants subissent de la pression (par example lorsqu’un travail doit être fait dans un délai serré ou qu’un travail est particulièrement important pour leurs notes), qu’ils ne sont pas intéressés par le travail, ou qu’ils estiment que le devoir est injuste au point qu’ils n’ont aucun espoir de réussir sans tricher[ii].

Une étude réalisée en 2014 a révélé le sérieux avec lequel les jeunes perçoivent le plagiat : 62 % des étudiants étaient d’accord pour dire que le plagiat est « aussi grave que de voler un examen », alors que 1 jeune sur 10 estimait que le plagiat « ne devrait pas être considéré comme une infraction grave[iii] ». En plus de ne pas considérer certains types de plagiat comme étant malhonnêtes, certains étudiants ne savent pas exactement comment le définir, ce qui peut s’expliquer en partie par le fait que les jeunes ont grandi dans une culture de « copier-coller » où la collaboration et le partage sont la norme et où bon nombre de leurs sources principales d’information, comme Wikipédia, sont considérées comme n’ayant pas d’auteur. Certains chercheurs affirment que les jeunes ont une attitude totalement différente de celle des générations précédentes à l’égard de la paternité et de la propriété et qu’Internet les empêche de « développer, organiser et exprimer des pensées originales ». Cependant, d’autres estiment que le problème vient plutôt du fait que nous n’apprenons pas aux étudiants à respecter l’honnêteté académique ou les compétences techniques nécessaires pour synthétiser et citer correctement les sources[iv].

Selon Teresa Fishman, directrice du Center for Academic Integrity de l’Université Clemson, « nous voyons maintenant toute une génération d’élèves qui ont grandi tout en ayant accès à des renseignements qui semblent «flotter» dans le cyberespace sans avoir d’auteur. Il est possible de croire que ces renseignements sont là pour que quiconque s’en serve. »

L’étude « The Plagiarism Spectrum 2.0 » recense 12 formes distinctes de plagiat[v].

  1. Le plagiat involontaire est le fait d’oublier de citer correctement une source et de paraphraser incorrectement.
  2. La collusion entre étudiants consiste à travailler avec un autre étudiant sur un travail qui est censé être indépendant.
  3. Le plagiat de paraphrase est le fait pour un étudiant de paraphraser les mots d’une source sans les références appropriées.
  4. Le plagiat « mot pour mot » est la mentalité du « contrôle C-contrôle V » qui consiste à copier et coller purement et simplement d’autres sources.
  5. Le plagiat du code informatique consiste à copier et à adapter le code source sans avoir le droit de le faire.
  6. L’auto-plagiat consiste à réutiliser un ancien travail sans en citer correctement les références.
  7. Le plagiat fondé sur les sources consiste à fournir des informations « incomplètes ou inexactes » sur les sources utilisées.
  8. Le plagiat en mosaïque consiste à « tisser des phrases et du texte provenant de plusieurs sources » dans son propre travail et à y apporter des modifications sans en citer correctement les références.
  9. La modification manuelle du texte consiste à changer le texte pour tromper les logiciels de détection du plagiat. La modification de texte par logiciel consiste à « prendre un texte écrit par une autre personne et le passer dans un outil logiciel » pour éviter le plagiat.
  10. La modification de texte par logiciel consiste à passer un texte écrit par une autre personne dans un logiciel pour éviter la détection du plagiat.
  11. Le plagiat de données consiste à falsifier ou à fabriquer des données provenant d’une autre source.
  12. La tricherie contractuelle consiste à « embaucher un tiers pour faire un travail » et à le revendiquer comme étant le sien.

 

 

[i] Burmila, E (2019). Welcome to college, you can probably get away with cheating. The Outline. Consulté sur le site https://theoutline.com/post/7904/cheating-plagiarism-back-to-school?zd=1&zi=jbxassgh

[ii] Stephens, J. (n.d.). Why Students Plagiarize (webcast). Consulté sur le site http://pages.turnitin.com/Plagiarism_45_Recording.html

[iii] Howard, S et al (2014). Measuring students’ perception of plagiarism: Modifivation and Rasch validation of a plagiarism attitude scale. Faculty of Social Sciences – Woollongong University of Australia. 15(4), 372-393.

[iv] Sexton, A (2015). Exploring and preventing accidental plagiarism in a digital age. Georgia International conference on information literacy. 83.

[v] (2020). The Plagiarism Spectrum 2.0. Turnitin. Consulté sur le site https://www.turnitin.com/resources/plagiarism-spectrum-2-0