Cadre de littératie aux médias numériques

Les jeunes Canadiens doivent être en mesure de faire de bons choix en matière de protection de la vie privée, d’éthique, de sécurité et de vérification de l’information lorsqu’ils utilisent les médias numériques, et être préparés à devenir des cybercitoyens actifs et engagés. Fondé sur notre recherche révolutionnaire sur la littératie aux médias numériques au Canada, et en lien avec les résultats des programmes d’études existants pour chaque province et territoire, le programme d’études modèle de HabiloMédias fournit un cadre pour l’intégration de la littératie aux médias numériques dans les écoles canadiennes. Ce cadre s’appuie sur nos recherches pour définir neuf compétences essentielles que les élèves doivent connaître et fournit des ressources pour chaque catégorie et à chaque niveau scolaire.

Lire les médias

Le sujet le plus fondamental de la littératie aux médias numériques consiste à apprendre à « lire » les médias. Les ressources de cette catégorie enseignent aux élèves comment les médias sont créés : comment les différents médias et genres racontent des histoires et communiquent un sens, comme les angles de caméra et le montage au cinéma, la composition des tableaux et les transitions dans les bandes dessinées, ainsi que les possibilités et les défauts des différents médias réseautés.

Représentation dans les médias

Les médias façonnent notre perception de la réalité, qu’elle soit le fait de créateurs professionnels ou de nos amis et de notre famille. Cette catégorie s’intéresse à la manière dont les médias représentent la réalité et dont les différents publics réagissent à ces représentations, en abordant des sujets comme les stéréotypes, la façon dont notre vision du monde et de nous‑mêmes est façonnée par les médias, la manière dont les messages publicitaires nous manipulent, et la façon dont nous nous représentons dans les médias sociaux.

Trouver et vérifier

La recherche et l’authentification se classent au premier rang des compétences en littératie numérique que les élèves veulent acquérir, selon notre étude Jeunes Canadiens dans un monde branché, et il est facile de comprendre pourquoi : les mêmes éléments qui font d’Internet une source d’information inestimable peuvent tout aussi bien devenir des pièges. Les élèves doivent apprendre à rechercher efficacement les informations dont ils ont besoin à des fins personnelles et éducatives, puis évaluer, authentifier, remettre en question et analyser les sources et les informations qu’ils utilisent pour des raisons scolaires ou personnelles. Cependant, il est important de noter que si la mise en réseau et la nature facilement partageable des médias numériques ont rendu essentielle la vérification des informations que nous voyons en ligne, elle ne remplace pas une analyse plus approfondie des informations incluses ou laissées de côté par une source, ou de la façon dont des éléments comme le choix des mots, l’image ou la prédominance influencent notre compréhension du contenu des médias. À notre époque de surcharge d’informations, notre attention est limitée et précieuse, et nous ne pouvons pas nous permettre de la gaspiller sur des sources qui ne répondent pas aux normes de base de fiabilité ou de bonne foi. Notre première étape consiste plutôt à utiliser des compétences de vérification de base (comme celles découvertes par le programme FAUX que ça cesse de HabiloMédias) pour déterminer rapidement si une source ou une affirmation mérite notre attention. Ce n’est que si elle passe ce premier test qu’il est utile d’utiliser des compétences plus avancées d’éducation aux médias.

Éthique et empathie

Leur interactivité est l’une des principales caractéristiques des médias numériques. Les sites Web les plus populaires auprès des jeunes Canadiens comportent tous un élément interactif, qui sert à communiquer avec les autres, soit nos amis, nos familles et les personnes que nous ne connaissons qu’en ligne. Nous avons la responsabilité éthique de traiter ces personnes avec gentillesse et respect, et pour ce faire, nous devons reconnaître les pièges de l’empathie, c’est‑à‑dire des caractéristiques de la communication numérique qui peuvent nous empêcher de ressentir de l’empathie envers les autres dans les interactions en ligne, comme l’absence d’éléments tels que le langage corporel, le ton de la voix et l’expression faciale. En revanche, nous devons également apprendre à gérer nos propres émotions lorsque nous communiquons en ligne : de la même manière que les médias numériques peuvent nous empêcher de ressentir de l’empathie, l’interaction avec les gens par le biais des écrans peut également nous empêcher de reconnaître ce que nous ressentons. Ces deux facteurs peuvent contribuer à des formes de conflit en ligne comme la cyberintimidation.

Vie privée et sécurité

Autre aspect des médias numériques : nous sommes presque tous à la fois des producteurs et des consommateurs, même si cette production ne prend la forme que de mises à jour de statut ou de photos sur Instagram. C’est pourquoi nous devons prendre des mesures pour gérer activement notre vie privée en ligne, en décidant à la fois ce que nous partageons et avec qui nous le faisons, tout en gardant à l’esprit qu’il n’est jamais entièrement possible de contrôler qui verra le contenu que nous publions. Nos recherches montrent que les jeunes Canadiens sont activement engagés dans la gestion de leur vie privée en ligne et veulent apprendre à le faire plus efficacement.

Santé face aux médias

Les sujets liés à la santé dans les médias comprennent l’analyse des messages médiatiques sur la santé, l’alimentation, la sexualité, la gestion de l’utilisation des écrans, l’équilibre entre la vie en ligne et hors ligne, les questions d’identité en ligne, l’accès à des informations sur la santé physique et mentale ainsi que la sexualité et les relations saines et leur évaluation, et la gestion des représentations de genre, de la diversité et de l’image corporelle.

Sensibilisation des consommateurs

Les recherches ont montré à plusieurs reprises que les enfants font l’objet d’une forte publicité en ligne. De plus, les espaces en ligne des enfants sont eux-mêmes souvent fortement commercialisés, les jeunes étant encouragés à dépenser de l’argent pour accéder aux meilleurs contenus. Les jeunes sont aussi fréquemment exposés aux marques, qu’il s’agisse de jeux publicitaires, de profils sociaux de marques de bière ou de mascottes d’entreprise. Mais nous avons aussi du pouvoir en tant que consommateurs, et apprendre à exercer ce pouvoir est une partie importante de la sensibilisation des consommateurs. Les élèves apprennent également à utiliser les codes et les organismes de réglementation ou d’autoréglementation, à communiquer avec les créateurs de médias ou les organismes industriels, et à réagir par le biais de leurs propres créations médiatiques.

Mobilisation communautaire

Les médias numériques offrent aux jeunes des occasions uniques de s’engager, de s’exprimer et d’apporter des changements, tant en ligne que hors ligne. Alors que nous élaborons nos définitions de la littératie numérique et de la cybercitoyenneté, il faut se rappeler que la cybercitoyenneté apporte des responsabilités, mais aussi des droits. Il est essentiel d’aider les jeunes à comprendre ces droits, en tant que consommateurs, membres d’une communauté, citoyens et êtres humains, pour leur permettre de tirer pleinement parti des médias numériques. Les élèves apprennent également à utiliser les codes et les organismes de réglementation ou d’autoréglementation, à communiquer avec les créateurs de médias ou les acteurs industriels, et à réagir en créant leurs propres médias et en faisant du militantisme social.

Créer et remixer

Ces deux aspects permettent aux élèves de créer des médias et d’utiliser des contenus existants à leurs propres fins, dans le respect des considérations juridiques et éthiques, et d’utiliser des plateformes numériques pour collaborer avec d’autres.