Partage de vidéos

Le partage de vidéo est un phénomène mondial : selon YouTube, 20 heures de vidéo sont postées sur ce site toutes les minutes, et un milliard de vidéos sont visionnées chaque jour. Ce type de sites est immensément populaire auprès des jeunes, qui les utilisent massivement en tant que spectateurs. Une modeste proportion de jeunes postent également régulièrement des vidéos en ligne – 15 pour cent (sur des sites de partage vidéo ou ailleurs), selon une étude canadienne.

Techniquement, les sites de partage de vidéos fonctionnent selon la lecture en continu ou streaming : cette méthode permet l’envoi de contenu en direct. Contrairement aux sites de partage, pour lesquels on doit attendre que tout le « paquet d’information » soit arrivé pour pouvoir en jouir, la lecture en continu permet la consommation au fur et à mesure que les informations arrivent. Celles-ci ne sont pas stockées sur l’ordinateur de l’utilisateur, mais sont lues en direct depuis le site qui les héberge. Certains forfaits Internet n’incluent pas la bande passante qui est utiliser par certains activités comme regarder des videos ou jouer des jeux ce qui peut nous faire un belle surprise quand nous recevons la facture à la fin du  mois.

Il est important d’expliquer aux jeunes enfants le coût associé au visionnement de vidéos en ligne.

Regarder les vidéos sur YouTube

Du point de vue du contenu, on trouve de tout sur les sites de partage de vidéos, depuis des extraits d’émissions anciennes ou récentes et des publicités virales jugées trop provocantes pour la télévision, jusqu’aux vidéos d’artistes ou d’inconnus, contestables ou non, aux concerts de rock filmés à bout de bras depuis un téléphone cellulaire, et aux événements d’actualités saisis par un passant ou un militant – comme ce fut le cas pour la révolution iranienne de juin 2009.

De nombreux parents se demandent si YouTube est un site approprié pour leurs enfants. L’ « expérience YouTube » est très diversifiée, avec ses vidéos pour tous les âges et tous les goûts. Le site stipule qu’il ne convient pas aux enfants de moins de 13 ans, et bien qu’on puisse y trouver d’innombrables vidéos pour les petits, la supervision des parents est nécessaire. Sur les sites comme YouTube, les utilisateurs ont la possibilité de poster des commentaires sous les vidéos ; certains sont positifs, mais beaucoup sont offensants et parfois même haineux. Contre cela, YouTube propose un « mode sécurisé »; il s’agit d’un filtre permettant de masquer les vidéos choquantes ou destinées aux adultes. Le site indique que le filtrage de vidéos se fait selon les critères suivants : « (…) nous modérons les commentaires inappropriés et nous utilisons les signalements de la communauté et des systèmes de détection d’images pornographiques pour identifier et masquer au mieux tout contenu susceptible de choquer. » Le mode sécurisé est accessible au bas de chaque page.

Le logiciel SafeShare vous permet également de « nettoyer » une vidéo en la présentant hors de son contexte (pas de commentaires, ni de « Vidéos similaires » qui peuvent également se révéler inappropriées).

Activité : recherchez sur YouTube les émissions que vous regardiez lorsque vous étiez jeunes. Visionnez-les avec les jeunes, et amusez-vous !

Pour les adolescents, recherchez des vidéos à visée civique et activiste – ou incitez-les à filmer les leurs, sur les sujets qui leur tiennent à cœur. YouTube est une formidable plateforme pour cela : le monde entier s’y retrouve, et pour cela, le site est devenu un moteur de changement.

Créer des films et videos en ligne.

La meilleure façon de comprendre comment les médias fonctionnent, c’est d’en produire. A cette occasion, les jeunes intègrent des techniques variées : script, mise en scène, éventuellement travail d’équipe, maîtrise de la caméra, montage et affichage de l’œuvre en ligne. Dirigez les jeunes vers la « Boite à outils vidéo » de YouTube, qui donne des conseils sur tous ces sujets, sous forme de vidéos.

Le partage de vidéos n’est pas qu’une histoire de création : c’est également une histoire de public. Dans de nombreux cas, les vidéos sont de réelles « conversations » : sur YouTube, par exemple, les spectateurs peuvent laisser un message à propos d’une vidéo, ou même y répondre en produisant à leur tour une vidéo. C’est sur ce principe que s’appuie toute la culture des vlogues ; les vlogues sont des blogues vidéo, ou le vlogueur s’entretient de ce qui lui tient à cœur, et attend les réponses de ses auditeurs. Ce n’est donc pas une activité solitaire, il s’agit réellement d’une communication à double sens qui permet de tisser et d’enrichir un réseau social.

Les vertus de l’expression et de l’affirmation de soi ne doivent cependant pas faire oublier les principes de prudence et de respect sur le Web : poster un contenu personnel sur Internet, c’est permettre aux autres d’y accéder, de le reproduire, de le transformer, et de le considérer comme représentatif de votre personnalité (ou de celle des personnes incluses dans la vidéo). Si votre enfant poste des créations « maison » sur un site de partage vidéo, il est important qu’il soit conscient de cela, et « pense » les vidéos qu’il poste dans l’optique de sa réputation en ligne (et de celles des personnes qui y apparaissent).

Pour l’y aider, voici une liste de questions à se poser avant de poster :

  • Dans cette vidéo, qu’est-ce que je dis sur moi ?
  • Peut-on m’y reconnaître ?
  • Comment la vidéo me dépeint-elle aux yeux d’une personne qui ne me connaîtrait pas ?
  • Pourrais-je être gêné/e de cette vidéo dans quelques années ?
  • Peut-on y reconnaître d’autres personnes ? Si oui, et même si ce sont des amis, ai-je demandé à ces personnes leur accord express pour mettre la vidéo en ligne ?
  • Ai-je ajouté des musiques dont je n’ai pas le droit d’auteur ? (Même si l’œuvre est ancienne, et tombée dans le domaine public, ce n’est généralement pas le cas des interprètes.)

Finalement, un adulte devrait vérifier les vidéos avant de permettre un enfant de les poster en ligne.

Il est également possible de rendre la vidéo privée – c’est une option disponible sur YouTube. Dans ce cas-là, on peut choisir les personnes qui peuvent y accéder.

Poster des extraits d’émissions et de films sur un site de partage

Ici, comme pour les sites de partage de type « poste à poste », se pose la question délicate du droit d’auteur.

Pour contrôler les infractions au droit d’auteur, YouTube a mis en place un système limitant à dix minutes la longueur des vidéos postées sur son site, rendant ainsi plus difficile le « copier-coller » d’émission entières sous droit d’auteur. Cependant, cette nouvelle règle n’a pas réussi à endiguer cette pratique, amenant simplement les utilisateurs à découper les émissions longues en morceaux de dix minutes chacune.

Cependant, la loi considère généralement que les sites de partage vidéo ne sont légalement responsables des vidéos hébergées que si on les leur signale précisément. Pour le reste, c’est à l’utilisateur qu’il incombe de s’assurer qu’il a bien le droit d’auteur sur les contenus postés, ou l’autorisation de l’auteur. Si ce n’est pas le cas, la loi canadienne le rend passible de dommages et intérêt pour cette infraction.

La loi canadienne sur le droit d’auteur est actuellement en train d’être révisée. Le site de la Commission du droit d’auteur du Canada vous permettra de vous tenir au courant de ses dernières évolutions.